Le Pays du bison
Situé au nord du département de Neamţ, dans la Bucovine historique, le pays du bison se trouve de nos jours dûment protégé au sein du parc naturel Vânători Neamț, qui entoure la ville de Târgu Neamț et englobe les communes d’Agapia, Bălțătești, Crăcăoani et Vânători Neamț, situé dans une région qui fait la part belle au tourisme écologique. En effet, le pays est dominé par des hauteurs boisées, surnommés, à bon escient, par les habitants du coin, les bois cuivrés, ou encore les bois argentés, suivant la saison et la couleur de la lumière reflétée par les feuilles des chênes. Réserve naturelle d’une beauté vertigineuse, le pays du bison s’étend sur 7 hectares.
Ana-Maria Cononovici, 01.08.2020, 17:41
Situé au nord du département de Neamţ, dans la Bucovine historique, le pays du bison se trouve de nos jours dûment protégé au sein du parc naturel Vânători Neamț, qui entoure la ville de Târgu Neamț et englobe les communes d’Agapia, Bălțătești, Crăcăoani et Vânători Neamț, situé dans une région qui fait la part belle au tourisme écologique. En effet, le pays est dominé par des hauteurs boisées, surnommés, à bon escient, par les habitants du coin, les bois cuivrés, ou encore les bois argentés, suivant la saison et la couleur de la lumière reflétée par les feuilles des chênes. Réserve naturelle d’une beauté vertigineuse, le pays du bison s’étend sur 7 hectares.
Des gens accueillants, des mets savoureux, dûment arrosés d’eau-de-vie ou de liqueur de myrtilles, préparés dans le respect de la tradition, et dont le plus célèbre demeure le « chaudron délicieux » ou, en roumain, ceaunul fermecat. Si ce n’est pas ça le paradis sur terre, où le trouver ailleurs ? La forteresse de Neamţ, témoin muet et imposant, se dévoile au visiteur qui franchit le pont-levis, pour se plonger dans les temps de gloire d’autrefois. Saisi par la solennité des lieux, entourés par les statues grandeur nature des soldats et des paysans en habits médiévaux qui peuplent les premières salles de la forteresse, il pourra continuer sa visite en descendant les marches qui mènent aux oubliettes du château. Il n’y a peut-être que le voïvode qui manque à l’appel, pour que l’illusion soit parfaite, et pour que le visiteur se croie projeté bien de siècles avant sa naissance.
Les effluves des fleurs de lavande, ramassées en bouquet ou en sachets, choient l’odorat du passant, tout comme l’eau de lavande, qui concentre leur essence. Mais au fin fond des bois, après avoir suivi le sentier escarpé qui y mène, vous rencontrerez le bison en majesté et…en liberté. Suivi à la trace depuis le petit matin par les garde-forestiers de la réserve, l’on entendra d’abord sa démarche lourde, avant qu’il ne se dévoile devant nos yeux ébahis. Mais le parc naturel nous réserve bien d’autres surprises. Pour mieux les appréhender, écoutons Nicolae Dolhescu, responsable du tourisme auprès de l’administration du parc :
« Vous voyez, nous avons aménagé une passerelle perchée à 13 mètres d’altitude, qui effleure les cimes des arbres. Longue de 250 mètres, elle est parsemée de panneaux explicatifs concernant les espèces animales et végétales abritées dans le parc, les espèces d’arbres également. Des fois, depuis cette passerelle, les bisons se laissent entrevoir. Sinon, l’espace aménagé au sein du Centre de visites est dédié à l’éducation écologique, présentant une exposition d’images anciennes et inédites de la région. Ensuite, vous pouvez aussi vous rendre au Musée du bison, où l’on trouve de très belles pièces. Le Centre est ouvert tous les jours, entre 10 et 18h00, et il n’est nullement besoin de réserver à l’avance. Pour bénéficier en revanche d’une visite guidée du parc, afin d’observer les bisons en liberté, il vous faut réserver au moins 48 heures à l’avance. Les touristes ne peuvent y pénétrer qu’accompagnés par un garde-chasse, et l’équipée peut prendre entre 2 et 4 heures. Le parc s’étend sur 110 hectares. Parfois, l’on peut tomber sur des bisons attroupés après une demi-heure de marche, parfois cela demande un peu plus d’efforts. »
Et si jamais vous arrivez jusque-là, il serait vraiment dommage de ne pas faire un saut et visiter le monastère et le musée vivant d’Agapia, qui reproduit à l’identique la vie et le quotidien des célèbres moines d’autrefois. Devenue, depuis un certains temps, monastère de nonnes, Agapia, à travers son musée vivant, dévoile d’abord le quotidien du vieux moine, reclus dans sa cellule dépouillée et éclairée par la seule lumière divine. Il y a ensuite la cellule du jeune moine, moins austère certes. A la fin de la visite, l’on découvre le métier à tisser, les outils du potier, le four à pain, car, comme le disait une moniale dans une formule pas dépourvue de grâce, la prière et le travail des mains nous approchent de Dieu.
Pays de légende béni par la nature et les hommes, le pays du bison vaut certainement le détour.
(Trad. Ionuţ Jugureanu).