Le musée du foot, à Bucarest
Daniel Onea, 10.07.2023, 06:31
Le coup d’envoi de notre
match d’aujourd’hui va nous téléporter dans un véritable voyage interactif à
travers l’histoire du football. C’est ainsi que les visiteurs sont accueillis à
l’entrée de ce qu’est le premier musée du foot de l’Europe de l’Est qui vient d’élire
domicile en plein milieu du quartier Vieux centre de Bucarest, occupant
quelques 1.500 mètres carrés d’un hôtel de maître de l’ancien temps remis à neuf
pour l’occasion. Une fois franchie la porte d’entrée, le monde merveilleux du
football se laisse progressivement dévoiler devant l’œil avide du visiteur. L’histoire
de l’évolution du ballon rond depuis 1930 jusqu’à nos jours, l’histoire de l’arbitrage,
des maillots fétiches ayant appartenu aux grands noms du sport roi sont autant
de découvertes qui se laissent saisir au fil de la visite.
Un musée inédit,
dont le projet prit contour voilà déjà deux années, comme nous assure Bogdan
Popescu, un des fondateurs :
« Mettre sur
pied ce musée n’a pas été une mince affaire. Maintenant, l’on est dans le
circuit, et on est plutôt content. Qui plus est, on a eu part à notre première
Nuit de musées, et nos efforts ont été comblés. Près de 3.000 visiteurs ont
franchi le seuil à cette occasion. On a réalisé un petit tournage à l’aide d’un
drone, et la file à l’entrée c’était incroyable. Heureusement que que ça allait
vite. Pourtant, l’on n’avait jamais pu prévoir un tel engouement. »
Accrédité par le ministère
de la Culture, le musée tient son rang et ne fait aucun rabais par rapport à ce
que le visiteur est en droit d’attendre d’un tel endroit. Bogdan
Popescu :
« Vu de l’extérieur,
le bâtiment qui nous abrite ne paye probablement pas de mine. Pourtant, il s’agit
d’un building bâti sur 8 niveaux, dont le rez-de-chaussée abrite un café, un
bar et un restaurant, mais également la boutique de souvenirs. L’exposition
permanente du musée se laisse découvrir sur 5 niveaux, à partir du 1er
étage du bâtiment. Après avoir traversé la première salle, dédiée au football
roumain, l’on découvre une salle occupée d’écrans, où on a l’occasion de
plonger dans une expérience immersive, avant de pouvoir découvrir la collection
dédiée au football international, ensuite une expérience interactive, où les
visiteurs seront surpris par la foule de possibilités qui s’ouvre devant eux.
La dernière salle est dédiée à l’apprentissage de ce sport si populaire, pourtant
si complexe. Beaucoup ont la sensation qu’il s’agit d’un sport que l’on apprend
tout naturellement. Mais, devenir footballeur n’est ni facile, ni donné à tout
le monde. Et c’est là que l’on se rende compte ».
Avant de quitter ce
musée quelque peu inattendu dans le paysage muséal bucarestois, nous avons
voulu savoir quel serait le trésor que le fondateur Bogdan Popescu tiendrait au
plus près de son cœur:
« Le principal point
d’attraction du musée est lié à un moment de gloire particulière du football
roumain symbolisé par la paire de gants que le gardien de but de l’équipe
Steaua Bucarest, Helmut Duckadam, avait enfilé en 1986 pour défendre les
chances de son équipe lors de la finale de la Coupe des Champions de Séville,
contre la FC Barcelone. Une paire de gants qui a fait son bonheur, lorsqu’il arrête
les quatre tirs au but consécutifs de l’équipe adverse à la fin du temps
réglementaire, devenant le premier à réaliser cet exploit au cours d’une
compétition européenne officielle, et offrant le plus prestigieux titre à son
équipe. Mais nous avons aussi le trophée de la Super Ligue européenne, qui nous
a été offert par Farul Constanța. Et puis les maillots des gloires du football
roumain ou international, ceux enfilés par Hagi, Gică Popescu, Lăcătuș, Dobrin,
mais aussi par Maradona et bien d’autres encore. Je ne pourrais pas pointer du
doigt un seul objet. Le musée dans son intégralité vaut le détour. »
Et pour se lier d’amitié
avec son public jeune, le musée du foot avait laissé l’entrée libre le 1er
juin, Journée internationale de l’enfance. Occasion rêvée pour les plus jeunes passionnés
du ballon rond de découvrir les arcans du métier et la riche histoire d’un
sport peu banal. (Trad. Ionut Jugureanu)