Le musée d’ethnographie slovaque de Nădlac
Aujourd’hui nous voyageons dans l’extrême ouest de la Roumanie pour nous arrêter à Nădlac, dans le comté d’Arad. Avec une population d’un peu plus de huit mille habitants, cette ville est le point de passage de la frontière roumano-hongroise le plus important. Nădlac est également le point terminus des voyages en radeau sur la rivière Mures, une aventure à ne pas rater si vous êtes de passage par la contrée.
Daniel Onea, 16.11.2019, 13:10
Aujourd’hui nous voyageons dans l’extrême ouest de la Roumanie pour nous arrêter à Nădlac, dans le comté d’Arad. Avec une population d’un peu plus de huit mille habitants, cette ville est le point de passage de la frontière roumano-hongroise le plus important. Nădlac est également le point terminus des voyages en radeau sur la rivière Mures, une aventure à ne pas rater si vous êtes de passage par la contrée.
Cette région est aussi connue et reconnue pour son caractère multiculturel, étant habitée par plusieurs communautés, notamment des Roumains et des Magyars, mais aussi des Slovaques.
Un des principaux monuments de la ville, c’est l’église évangélique luthérienne slovaque, dont la construction a commencé en 1812. A présent, cette ville frontalière roumaine accueille la plus importante communauté slovaque du pays. Ses ancêtres s’étaient réfugiés depuis la ville de Tóthkomlós en Hongrie et depuis le centre de la Slovaquie vers 1803. Les Slovaques ont œuvré pendant une dizaine d’années à la construction de l’église, achevée en 1822 et consacrée la même année à l’occasion de l’Ascension. D’ailleurs, l’unique fresque de l’édifice illustre justement cette fête religieuse. La construction du monument s’est étendue sur plusieurs étapes, dont la plus importante a été celle de 1895, lorsque son clocher fut érigé, d’où on peut admirer aujourd’hui un superbe panorama de la ville.
Le meilleur endroit pour connaitre l’histoire et le mode de vie des slovaques de Nădlac, c’est le Musée ethnographique. Ecoutons Ludmila Șomrak, professeur d’histoire et de langue slovaque au lycée Jozef Gregor Tajovsky de Nădlac :« Le musée a été fondé dans la seconde moitié des années 1990, lorsque nous nous sommes rendu compte qu’il fallait préserver les traditions de nos ancêtres. L’Union démocrate des Slovaques et des Tchèques de Roumanie a acheté une maison traditionnelle à 100%. Avec l’aide des habitants slovaques, nous avons réussi à collecter toute sorte d’objets que vous pouvez ainsi admirer. Le musée est formé d’une maison proprement-dite, composée de trois pièces et de plusieurs annexes autour d’une cour remplie d’outils agricoles et d’autres instruments utilisés jadis. Au musée on peut aussi admirer des objets et des pièces de mobilier qui présentent la vie des slovaques de Nădlac. »
La maison est construite en terre battue avec un toit en chaume, soit les matériaux de construction les moins chers que les habitants utilisaient jadis, explique Ludmila Șomrak : « La pièce la plus importante était la chambre située dans la partie frontale de la maison, où se déroulait la vie familiale. Une autre composante importante était le four paysan, utilisé tant pour le chauffage que pour la préparation de la nourriture. S’y ajoutent le miroir, placé entre les deux fenêtres qui donnaient sur la rue et les lits. Il y a aussi un lit spécial, aux baldaquins, utilisé par les femmes qui accouchaient. Les visiteurs peuvent également admirer plusieurs coussins de dot. Les bibles sont aussi de très grande valeur, tout comme la collection de livres du musée, véritables chroniques de famille pour les Slovaques de la région. En effet, c’est sur le dos de ces livres que toute sorte d’informations sur les naissances, les mariages et les funérailles de la communauté étaient mentionnées », raconte Ludmila Somrak.
Donc si vous êtes de passage par la ville de Nădlac, n’hésitez pas à visiter le musée des traditions slovaques pour découvrir cette communauté à part de Roumanie.