Le Musée d’art populaire de Constanta
Une visite au Musée dart populaire de la ville de Constanta, situé dans le sud-est du pays peut rendre le séjour sur le littoral roumain de la mer Noire un fascinant voyage dans le monde des traditions et des coutumes folkloriques roumaines.
Daniel Onea, 24.07.2019, 13:46
Une visite au Musée dart populaire de la ville de Constanta, situé dans le sud-est du pays peut rendre le séjour sur le littoral roumain de la mer Noire un fascinant voyage dans le monde des traditions et des coutumes folkloriques roumaines.
Durant une trentaine de minutes, les visiteurs sont invités à faire une immersion totale dans la civilisation roumaine. Lexposition permanente se remarque par son caractère national vu que toutes les régions ethnographiques de la Roumanie y sont représentées par des objets artisanaux – la Transylvanie, la Moldavie, la Munténie, la Oltenie, la Dobroudja. Davantage de détails avec Ioana Tompe, muséographe du Musée d’art folklorique de Contanta : « Le musée a ouvert ses portes en 1971, à l’occasion de la première exposition dédiée à lart folklorique de Dobroudja. Nous avons réussi à créer une collection qui raconte la vie des Roumains vivant au bord du Danube, surtout dans des villages comme celui d’Ostrov ou de Hârşova, ce qui reflète le caractère multiculturel de la région. Après avoir constitué cette collection sur la Dobroudja, il y a eu le souci de représenter également d’autres zones ethnographiques du pays. Par conséquent, nous avons une collection de costumes traditionnels illustrant toutes les régions du pays. Nous avons des objets de décoration intérieure, tout comme des tissus de toutes les régions ethnographiques. Dans ce sens, lexposition permanente présente les spécificités de chaque région. La collection inclut des tissus en coton et en soie grège, des serviettes, des nappes, des draps et même des parures qui enjolivaient les costumes traditionnels des Roumains. Au rez-de-chaussée, lespace est réservé à lexposition dicônes paysannes sur verre. Cest une collection très précieuse dicônes provenant d’ateliers qui avaient fonctionné en Transylvanie depuis des temps immémoriaux. Nous présentons l’évolution chronologique et stylistique de ces pratiques artisanales. Une autre salle est réservée aux objets religieux, il s’agit d’icônes peintes sur bois et d’icônes réalisées par des habitants de Dobroudja, dont le style est influencé par les icônes grecques et par le rapprochement aux Russes Lipovènes, une communauté qui vit dans le nord de la Dobroudja. »
Le bâtiment qui abrite le musée est impressionnant et témoigne d’un riche passé. Il sagit du premier hôtel de ville de Constanta, le Palais Communal, construit en 1826, d’après les plans d’Ioan Socolescu, un architecte qui a conçu de nombreux bâtiments patrimoniaux en Roumanie dans un style néo-roumain. L’Hôtel de ville y a fonctionné pendant une courte période, puis il a abrité la Poste. Actuellement, le musée dart populaire de Constanta organise de nombreux événements annuels tels que la foire du Marţişor (la fête du 1er mars en Roumanie) ou la Journée universelle de la blouse roumaine « IA » (célébrée chaque année le 24 juin). S’y ajoutent d’autres événements organisés autour de ce patrimoine culturel, auxquels nous convie Ioana Tompe : « En juillet, nous avons eu une foire de la poterie, en août le travail artistique du bois et licône sont à l’honneur puis, en septembre, une foire des tissus est prévue. On peut non seulement y acheter des produits, mais également participer à leur conception et à leur fabrication dans des démonstrations organisées par les artisans. Un catalogue du musée en roumain, en anglais et en français est mis à la disposition du grand public. De même, le musée abrite un magasin où vous pouvez acheter des objets traditionnels roumains, que nous estimons précieux. En général, les touristes étrangers sont très heureux de visiter ce musée car il leur offre une vue densemble de la civilisation roumaine. Ils sattendent généralement à voir un musée qui illustre la spécificité de lendroit où ils arrivent et ils sont surpris de voir des objets traditionnels de toute la Roumanie. En outre, noublions pas que la Roumanie conserve toujours les vestiges dune civilisation traditionnelle dans de nombreux autres musées de qualité. Et chez nous, les touristes sont ravis de voir de très nombreux objets dans un bon état de conservation. »
Malheureusement, il n’y a plus d’ateliers de maitres artisans en Dobroudja. Toutefois, le Musée dart populaire a tenté, au cours des deux dernières années, de réunir à Constanta un petit groupe d’artisans régionaux de différentes origines : Grecs, Turcs, Tartares, qui s’efforcent de préserver l’artisanat.
Cette rubrique a été réalisée avec le soutien du Département des relations interethniques du gouvernement roumain, par le biais du programme « Diversité et patrimoine culturel dans les médias ». (Şt.B) (Trad. Madalina Spulber)