Le monastère « Dintr-un lemn » (d’un seul bois) (édition concours Govora)
Comme presque tous les établissements de culte de cette contrée située le long de la vallée de l’Olt, ce monastère a, lui aussi, son histoire. La légende dit qu’à l’époque où les alentours de l’actuel monastère étaient couverts de forêts épaisses, un ermite a trouvé une icône de la Vierge Marie cachée dans le trou d’un chêne séculaire. On dit également que ce chêne était le plus grand de la forêt, il fallait 6 ou 7 personnes les bras largement ouverts pour l’entourer. De son tronc, l’ermite et les villageois des parages ont bâti une petite église en bois et y ont placé l’icône. Ce lieu de culte a résisté depuis le début du XVIe siècle jusque vers la moitié du XVIIe.
Răzvan Emilescu, 22.03.2015, 13:33
Comme presque tous les établissements de culte de cette contrée située le long de la vallée de l’Olt, ce monastère a, lui aussi, son histoire. La légende dit qu’à l’époque où les alentours de l’actuel monastère étaient couverts de forêts épaisses, un ermite a trouvé une icône de la Vierge Marie cachée dans le trou d’un chêne séculaire. On dit également que ce chêne était le plus grand de la forêt, il fallait 6 ou 7 personnes les bras largement ouverts pour l’entourer. De son tronc, l’ermite et les villageois des parages ont bâti une petite église en bois et y ont placé l’icône. Ce lieu de culte a résisté depuis le début du XVIe siècle jusque vers la moitié du XVIIe.
Soeur Tecla, du « Monastère d’un seul bois » nous en parle : « L’église d’un seul bois respectait la structure d’une église habituelle, seule les tourelles manquaient, car le bois du chêne n’a pas suffi. Pendant près d’un siècle, l’icône accomplissant des miracles de la Vierge Marie a été gardée à l’intérieur de l’église, où on lui a réservé une place d’honneur. Elle y resta jusqu’en 1635, lorsque Preda Brâncoveanu fit élever une église en pierre. L’icône trouva sa place dans la nouvelle église princière, où elle se trouve encore de nos jours. Vers 1800, un incendie semble avoir éclaté dans la petite église en bois et elle a dû être restaurée. Selon les documents conservés, la restauration a respecté le modèle originel. C’est à la même occasion que furent ajoutés les fondements en pierre et mise en place l’iconostase. Celle-ci est faite en bois de tilleul, essence moins dure et par conséquent plus facile à travailler et à sculpter. »
Le fondateur de l’église en pierre, le boyard Preda Brancovan, a été le grand père du prince régnant Constantin Brâncovan. C’est une des raisons pour lesquelles le voïvode de la Valachie a fait de nombreux dons à cette église — objets de valeur et propriétés foncières. Constantin Brancovan n’a pas été le seul à avoir accordé une attention tout à fait spéciale au Monastère Dintr-un lemn, son successeur, Ştefan Cantacuzène en a fait de même.
Soeur Tecla : « Au XVIe siècle, l’enceinte du monastère était limitée à la zone entourant la petite église et elle le resta ainsi pendant près d’un siècle jusqu’en 1635. On l’appelait « L’ermitage Dintr-un Lemn ». Lorsque l’église princière fut érigée, en 1635, l’ensemble s’élargit et il fut baptisé « Le monastère Dintr-un lemn ». Preda Brâncoveanu fit également construire une demeure princière qui, en 1715, était en ruines. C’est sur l’emplacement de cette ancienne demeure que le prince régnant Ştefan Cantacuzène érigea le palais princier que l’on peut voir de nos jours, après avoir été restauré à plusieurs reprises. Les princes régnants s’y reposaient et priaient lorsqu’ils étaient de passage au monastère. Après la construction du palais princier, l’église en pierre fut entourée de cellules, entièrement restaurées en 1900. A l’époque, le monastère ressemblait à une forteresse. Le clocher a été érigé en 1715 par Ştefan /Cantacuzène. A présent, le monastère comporte 3 enceintes. Celle de l’entrée est la plus récente, élevée entre 1999 et 2002. Sur la droite, une autre église est en construction, dont les fondements ont été jetés en 2008. »
Quant à l’icône qui accomplit des miracles, elle a conservé sa place d’honneur à l’intérieur du Monastère Dintr-un lemn. Soeur Tecla : «De l’avis des experts qui l’ont étudiée, cette icône, bien que découverte au début du XVIe siècle, est beaucoup plus ancienne. Certains estiment même qu’elle date du IVe siècle et qu’elle serait une copie de l’icône due au Saint Evangéliste Luc. Selon d’autres, elle remonterait au XIIIe-XIVe siècles et elle aurait été apportée de la zone de Constantinople. Enfin, d’autres experts considèrent qu’elle a été créée au XVIe siècle et qu’elle proviendrait de Macédoine. L’icône est impressionnante par ses dimensions, elle mesure 160 cm de long et 120 de large, elle est la seule de cette grandeur et de cette valeur en Roumanie. On ignore qui l’a créée. Elle est peinte sur bois de cyprès — peinte des deux côtés : sur une face figure la Vierge Marie, sur l’autre est peint le Jugement Dernier. »
Comme preuve de la véracité de la légende sur la fondation de ce monastère, dans sa cour se trouvent encore de nos jours 4 chênes séculaires de dimensions impressionnantes, vieux de 500 ans — et contemporains, donc, de celui dans le tronc duquel a été trouvée l’icône. (Trad. : Dominique)