Le chirurgien Adrian Lobontiu
Il était appelé « The flying surgeon » – « Le chirurgien volant ». Arrivé en France au début des années ’90 après des études à la Faculté de médecine de Târgu Mures, Adrian Lobontiu allait rapidement devenir le premier médecin d’Europe spécialisé en chirurgie assistée par ordinateur: « Il y a une vingtaine d’année, lorsque je suis arrivé à Paris, la tendance en médecine était d’évoluer depuis la chirurgie basée sur une large incision et un dégagement du site permettant de voir les organes à des procédures moins invasives. Las patients sont soumis à moins de douleur, le risque d’une hémorragie est limité, moins de fièvre… bref, le patient peut aller chez lui plus rapidement et réintégrer sa vie sociale et professionnelle. C’est ce que j’ai appris pendant mes premières années à Paris. Mais pour les chirurgiens c’était très difficile. Il fallait introduire une mini-caméra, et utiliser des instruments chirurgicaux longs de 30 — 40 centimètres… Essayez d’écrire avec un crayon long d’une quarantaine de centimètres que vous tenez depuis son extrémité ! Je vous assure : c’est très difficile ! Et c’est ainsi qu’une nouvelle idée est apparue : la chirurgie robotique et assistée par ordinateur. Pour avancer davantage dans cette direction de la chirurgie mini-invasive, la technique manuelle ne suffit plus. C’est pourquoi, un ordinateur a été placé entre les mains du chirurgien et le bout des instruments chirurgicaux qui agissent effectivement à l’intérieur du corps du patient. Cet ordinateur donne au spécialiste la flexibilité et les autres éléments perdus lors du passage de la chirurgie ouverte à celle laparoscopique et mini-invasive. Le pilote c’est toujours le chirurgien, parce que c’est lui qui commande le robot. Mais qu’est-ce que ce dernier fait en réalité ? Il analyse le mouvement des doigts, tous ces gestes chirurgicaux. Le robot sait exactement où se trouvent les instruments et non seulement il corrige les gestes du médecin, il améliore aussi ses performances. »
Roxana Vasile, 20.11.2013, 14:37
Il était appelé « The flying surgeon » – « Le chirurgien volant ». Arrivé en France au début des années ’90 après des études à la Faculté de médecine de Târgu Mures, Adrian Lobontiu allait rapidement devenir le premier médecin d’Europe spécialisé en chirurgie assistée par ordinateur: « Il y a une vingtaine d’année, lorsque je suis arrivé à Paris, la tendance en médecine était d’évoluer depuis la chirurgie basée sur une large incision et un dégagement du site permettant de voir les organes à des procédures moins invasives. Las patients sont soumis à moins de douleur, le risque d’une hémorragie est limité, moins de fièvre… bref, le patient peut aller chez lui plus rapidement et réintégrer sa vie sociale et professionnelle. C’est ce que j’ai appris pendant mes premières années à Paris. Mais pour les chirurgiens c’était très difficile. Il fallait introduire une mini-caméra, et utiliser des instruments chirurgicaux longs de 30 — 40 centimètres… Essayez d’écrire avec un crayon long d’une quarantaine de centimètres que vous tenez depuis son extrémité ! Je vous assure : c’est très difficile ! Et c’est ainsi qu’une nouvelle idée est apparue : la chirurgie robotique et assistée par ordinateur. Pour avancer davantage dans cette direction de la chirurgie mini-invasive, la technique manuelle ne suffit plus. C’est pourquoi, un ordinateur a été placé entre les mains du chirurgien et le bout des instruments chirurgicaux qui agissent effectivement à l’intérieur du corps du patient. Cet ordinateur donne au spécialiste la flexibilité et les autres éléments perdus lors du passage de la chirurgie ouverte à celle laparoscopique et mini-invasive. Le pilote c’est toujours le chirurgien, parce que c’est lui qui commande le robot. Mais qu’est-ce que ce dernier fait en réalité ? Il analyse le mouvement des doigts, tous ces gestes chirurgicaux. Le robot sait exactement où se trouvent les instruments et non seulement il corrige les gestes du médecin, il améliore aussi ses performances. »
Pionnier européen de cette méthode médicale à l’air de science-fiction, Adrian Lobontiu est rapidement devenu fameux sur le vieux continent et dans le monde entier. L’avion est rapidement devenu sa deuxième maison : « Grâce à mon expérience avec les robots, j’ai commencé à recevoir des invitations de la part d’hôpitaux d’Angleterre, d’Italie, de Suède… Ma vie a un peu changé puisque le chirurgien lambda qui devait se rendre chaque jour au même hôpital, travailler sur la même table d’opération et opérer ses propres patients, a dû prendre deux ou trois avions par semaine pour se rendre non seulement en Europe mais aussi au Proche Orient. J’ai commencé à opérer en Israël, au Liban, en Arabie Saoudite, en Jordanie… »
Le chirurgien Adrian Lobontiu a également collaboré avec des médecins roumains: «Très souvent, je quittais Paris pour prendre un vol vers Bucarest afin de parler à mes anciens professeurs et collègues d’université, qui ont une très bonne formation scientifique. Je les ai rencontrés non seulement à Bucarest mais aussi aux congrès auxquels je participais en Europe et aux Etats-Unis. Il existe en Roumanie de nombreuses équipes de médecins très bien préparés, responsables d’écoles, de cliniques et d’universités qui sont d’excellents professionnels. Ils continuent de se battre afin de propulser la médecine roumaine à des niveaux supérieurs. Ce fut un grand plaisir pour moi de venir opérer en compagnie de ces équipes et de parler de certains cas de chirurgie mini-invasive et robotique. »
Après deux décennies passées en France, Adrian Lobontiu a choisi de s’installer aux Etats-Unis. Depuis environ deux ans, il habite et travaille sur la côte ouest, au beau milieu de la Silicon Valley, là où sont nés de très importants projets de recherche. Il est le directeur médical d’une entreprise spécialisée dans la découverte de nouvelles techniques de traitement des maladies gastro-entérologiques. C’est en compagnie d’une équipe de chercheurs qu’Adrian Lobontiu travaille à une étude novatrice sur la maladie du reflux gastro — oesophagien, financée par l’Etat américain à hauteur d’environ trois millions de dollars : « Bref, grâce à la collaboration avec des chirurgiens des centres académiques réputés non seulement de Californie, mais aussi de Washington, New York, Seattle et Chicago…donc de l’Amérique entière, nous mettons au point une nouvelle méthode médicale mini-invasive censée traiter la maladie du reflux gastro – oesophagien. Qu’est ce que nous faisons effectivement ? Eh bien, nous utilisons des instruments de dernière heure par voie orale. Nous n’opérons plus par l’abdomen, mais par la bouche…nous introduisons une camera, le bistouri, les ciseaux. Ce sont des instruments spéciaux, flexibles, longs, adaptés, qui nous permettent d’opérer depuis l’intérieur du corps du patient. »
Aux dires de Adrian Lobontiu, l’étude sur laquelle il travaillait a été très bien reçue par la communauté chirurgicale américaine. Pourtant, deux ou trois ans de recherches supplémentaires sont nécessaires pour que cette étude devienne une méthode médicale utilisée à large échelle partout dans le monde.
Pionnier de la médecine robotisée et véritable globe-trotteur de la chirurgie, Adrian Lobontiu reconnaît avoir eu du courage en choisissant de quitter son pays natal. Il a également eu la chance de rencontrer des personnes qui lui ont guidé les pas dans la carrière qu’il s’est lui-même bâtie assidûment. Le chirurgien Adrian Lobontiu est le prototype universel du professionnel d’exception…(trad. : Alex Diaconescu)