Le Bastion rouge d’Ilia
C’est dans la commune Ilia, située
dans le département de Hunedoara, à l’ouest de la Roumanie, qu’on trouve le
Bastion rouge, la maison mémorielle Gabriel Bethlen, prince de Transylvanie
entre 1613 et 1629. Les premières mentions faites dans les documents d’époque au
sujet de l’existence de cette forteresse datent d’il y a six siècles, à l’époque
de gloire de l’expansion ottomane en Europe. Les raisons de l’apparition de
cette forteresse c’est que la commune d’Ilia se trouvait alors sur la frontière
ottomane, comme nous l’explique Varga Csaba, l’actuel
administrateur des lieux. Ecoutons-le:
Daniel Onea, 07.08.2023, 11:44
C’est dans la commune Ilia, située
dans le département de Hunedoara, à l’ouest de la Roumanie, qu’on trouve le
Bastion rouge, la maison mémorielle Gabriel Bethlen, prince de Transylvanie
entre 1613 et 1629. Les premières mentions faites dans les documents d’époque au
sujet de l’existence de cette forteresse datent d’il y a six siècles, à l’époque
de gloire de l’expansion ottomane en Europe. Les raisons de l’apparition de
cette forteresse c’est que la commune d’Ilia se trouvait alors sur la frontière
ottomane, comme nous l’explique Varga Csaba, l’actuel
administrateur des lieux. Ecoutons-le:
« Sans que l’on puisse
dater avec précision le moment exact de la construction de la forteresse, on
sait qu’elle a été bâtie au milieu du 16e siècle. Le domaine et le
manoir d’Ilia avaient été offerts par Ștefan Báthory à Bethlen Farkas, le père de Gabriel Bethlen. La famille emménagea en 1576,
achevant peu après la construction de la forteresse, censée protéger le domaine
et ses habitants. Le manoir fut englobé dans l’ouvrage, devenant un des 4
bastions de la forteresse, le seul habitable. Vous savez, le tracé de frontière
entre la Transylvanie et l’empire ottoman passait à l’époque tout près d’ici. A
la suite de la bataille de Mohács, déroulée en 1526, les Turcs étaient parvenus
à contrôler une bonne partie de la Hongrie, dont une partie de la Transylvanie.
La ville de Timisoara, tout comme la citadelle Lipovei étaient tombés sous la
férule ottomane. Enfin, le traité de paix qui s’en est suivi traça la frontière
tout près de la commune d’Ilia. »
L’un des murs du bastion d’Ilia garde encore les traces du nom de Gabriel
Bethlen.Varga Csaba :
« En 1627, le gouverneur de la Transylvanie, Gabriel
Bethlen, frère de Ștefan Bethlen, avait fait poser les armoiries de la
famille sur le frontispice de la demeure. Malheureusement, le blason d’origine
fut détruit par le temps. Alors, les élèves de l’école de la ville d’Aiud ont
récemment pris l’initiative de reconstituer en pierre le blason de la famille
Bethlem. C’est ce que vous voyez actuellement. La conservation de la citadelle
bénéficie de l’appui d’un grand nombre de bénévoles issus de la communauté
locale. La reconstitution du blason en est l’exemple. Ces armoiries ont aussi
leur légende. Il semblerait en effet que le grand-père de Gabriel Bethlen était
un archer si adroit qu’il parvint une fois à tuer d’une seule flèche deux
canards sauvages. Et, comme vous le voyez, ces deux canards, transpercés
par une flèche, on les retrouve sur les armoiries de la famille ».
Le musée qu’abrite aujourd’hui la maison mémorielle Gabriel Bethlen
recèle des trésors. Les cartes et autres documents d’époque rendent compte de
ce qu’était la principauté de Transylvanie à l’époque de son âge d’or, alors
que l’exposition photo abritée dans les caves du bastion vous fera découvrir le
village d’Ilia d’il y a cent ans. Mais quelle serait l’origine de l’appellation
sous laquelle le site est connu dans la région, soit le « Bastion rouge » ?
Varga Csaba, l’administrateur du site, tente une réponse. Ecoutons-le:
« Il paraît qu’il s’agisse du nom ancien de l’endroit, du temps où
le bastion était la propriété de Farkas Bethlen. C’est qu’il avait démarré des
travaux de peinture, et qu’il avait choisi de peindre en rouge le bâtiment
principal à l’extérieur. Il ne passait pas inaperçu. Et depuis lors on l’appela
le bastion rouge, appellatif qui traversa les siècles et qu’il porte toujours,
y compris dans le registre national des monuments historiques. » (Trad Ionut Jugureanu)