La ville de Sulina
Sérigeant à lendroit même où lun des bras du Danube, le bras Sulina justement, rencontre la mer Noire, la ville portuaire de Sulina nest joignable que par voie deau. Que ce soit au moyen des chaloupes rapides ou du ferry, le voyage vers Sulina est un plaisir à part entière, pour les amoureux de la nature en particulier. Ilinca Mihăilă, bibliothécaire à la bibliothèque Jean Bart de Sulina, ainsi appelée daprès lenfant chéri du pays, Eugen Botez, qui avait pris Jean Bart pour pseudonyme littéraire, nous convie à la suivre à travers la ville: « Jadore tout dans cette ville. La générosité de la nature qui la submerge, coincée entre la mer, le Danube et son delta. Position imprenable. A partir dici, lon peut se réfugier dans la nature sauvage, en passant par les canaux qui entourent la ville et qui nous portent au cœur du delta, dans les forêts vierges de Letea ou vers les villages de pêcheurs de Caraorman et de Periprava. Ce dernier fut bâti près des ruines de la cité portuaire de Licostomo, élevée par les Génois au Moyen Age. Parce que, à part la nature, il y a la culture, évidemment. Déjà que cest ici, à Sulina, qua été esquissé le premier embryon de lUnion européenne. Il y avait une mini-Europe, un Europolis, formé des consulats des Etats membres de cette Commission du Danube, et puis lon croisait les agents et les représentants des maisons de commerce, des transporteurs qui profitaient du développement dun commerce florissant et du régime de ville franche de ce port. Aujourdhui, Sulina dévoile à qui sait regarder ses trésors historiques, ses traditions soigneusement conservées, les réminiscences de ses jours de gloire ».
Ana-Maria Cononovici, 17.10.2018, 13:49
Sérigeant à lendroit même où lun des bras du Danube, le bras Sulina justement, rencontre la mer Noire, la ville portuaire de Sulina nest joignable que par voie deau. Que ce soit au moyen des chaloupes rapides ou du ferry, le voyage vers Sulina est un plaisir à part entière, pour les amoureux de la nature en particulier. Ilinca Mihăilă, bibliothécaire à la bibliothèque Jean Bart de Sulina, ainsi appelée daprès lenfant chéri du pays, Eugen Botez, qui avait pris Jean Bart pour pseudonyme littéraire, nous convie à la suivre à travers la ville: « Jadore tout dans cette ville. La générosité de la nature qui la submerge, coincée entre la mer, le Danube et son delta. Position imprenable. A partir dici, lon peut se réfugier dans la nature sauvage, en passant par les canaux qui entourent la ville et qui nous portent au cœur du delta, dans les forêts vierges de Letea ou vers les villages de pêcheurs de Caraorman et de Periprava. Ce dernier fut bâti près des ruines de la cité portuaire de Licostomo, élevée par les Génois au Moyen Age. Parce que, à part la nature, il y a la culture, évidemment. Déjà que cest ici, à Sulina, qua été esquissé le premier embryon de lUnion européenne. Il y avait une mini-Europe, un Europolis, formé des consulats des Etats membres de cette Commission du Danube, et puis lon croisait les agents et les représentants des maisons de commerce, des transporteurs qui profitaient du développement dun commerce florissant et du régime de ville franche de ce port. Aujourdhui, Sulina dévoile à qui sait regarder ses trésors historiques, ses traditions soigneusement conservées, les réminiscences de ses jours de gloire ».
Et, en effet, Sulina respire encore le parfum de son riche passé cosmopolite, des 26 ethnies différentes, chacune avec ses églises et ses écoles propres. Mais Sulina, ne loublions pas, se trouve en bord de mer. Lon peut se dorer, nager, pêcher, observer les oiseaux et admirer la faune et la flore locale. Au départ de Sulina, les promenades en chaloupe ou en barque nous feront découvrir le delta, ses lacs et ses canaux, ses forêts vierges et ses marais. Et dans la ville même, ne pas hésiter à faire un tour au musée du Vieux phare, le cimetière, le vieux centre-ville ou encore son château deau.
Erigé entre 1869 et 1870, perché à plus de 17 mètres, le Vieux phare domine les environs, et aujourdhui il abrite un musée. Lexposition permanente retrace lévolution de la ville, sattardant sur lépoque où la Commission européenne du Danube faisait son renom. Deux personnalités emblématiques sont par ailleurs mises à lhonneur : lécrivain Eugeniu Botez (mieux connu sous son pseudo littéraire Jean Bart) et le chef dorchestre George Georgescu. La pièce du rez-de-chaussée est dédiée à la Commission européenne du Danube, créée suite au Traité de Paris du 30 mars 1856, Commission qui allait administrer le Phare à commencer de 1879. Léchelle métallique en colimaçon, éclairée par trois belles ouvertures circulaires, mène à la coupole du Phare. Le cimetière des marins est un endroit unique, non seulement en Roumanie, mais dans toute lEurope. De hauts fonctionnaires, des princes et des princesses, le menu peuple, des voyageurs, des téméraires, des pirates sanguinaires ont trouvé là le repos éternel et la paix de lâme. Les stèles funéraires constituent autant de témoins de la richesse artistique bouillonnante des époques passées que du caractère cosmopolite de ses habitants, de toutes confessions, partageant en bonne entente la même terre, de leur vivant comme dans la mort.
Enfin, le château deau. Parlons-en, car la légende veut que ce soit la reine Wilhelmine des Pays-Bas qui eusse financé sa construction. Et en effet, il semblerait que la reine ait débarqué à Sulina vers la fin des années 1890 et que lorsquelle demanda de leau, on lui apportât de leau du Danube. Lusine deau et le château deau furent érigés en 1897 et payés des deniers de la Maison royale des Pays-Bas. Toujours en état de fonctionnement de nos jours, vous aurez le privilège détancher votre soif grâce à la reine Wilhelmine. (Trad. Ionut Jugureanu)