La maison musée « Mihai Eminescu » d’Ipoteşti
Nous pénétrons dans la maison de Mihai Eminescu, le poète national de la Roumanie, maison qui se trouve dans le village d’Ipoteşti. Une fois sur place, le touriste a l’occasion d’admirer des objets ayant appartenu à la famille Eminovici, comme la boîte à bijoux de la mère du poète, la boîte de maquillage du poète de la période où il jouait dans des pièces de théâtre, de la vaisselle en argent, des armoires en bois de rose ainsi que de nombreux livres. Notre guide d’aujourd’hui est la muséographe Elena Smaranda Berescu.
Daniel Onea, 12.02.2022, 17:02
Nous pénétrons dans la maison de Mihai Eminescu, le poète national de la Roumanie, maison qui se trouve dans le village d’Ipoteşti. Une fois sur place, le touriste a l’occasion d’admirer des objets ayant appartenu à la famille Eminovici, comme la boîte à bijoux de la mère du poète, la boîte de maquillage du poète de la période où il jouait dans des pièces de théâtre, de la vaisselle en argent, des armoires en bois de rose ainsi que de nombreux livres. Notre guide d’aujourd’hui est la muséographe Elena Smaranda Berescu.
« Cette maison a été détruite en 1924, les derniers propriétaires n’ayant pas réussi à l’entretenir. C’est ainsi que deux reconstructions ont eu lieu. La première a été réalisée entre les années 1934-1936. C’était une belle maison, solide, mais qui ne correspondait pas aux plans initiaux. Ainsi, après beaucoup d’insistances de la part des « eminescologues » et des autorités locales, la deuxième reconstruction a été décidée. Les travaux ont débuté en 1976 et la maison a été inaugurée en juin 1979. Sa forme actuelle respecte intégralement le projet original. La maison dispose de trois chambres, d’un hall, d’un salon, d’un cabinet pour le père, qui servait auparavant de chambre à coucher pour lui puis pour le dernier nouveau-né. Il y avait aussi la chambre des filles. Les garçons quant à eux dormaient dans un autre bâtiment qui n’existe malheureusement plus aujourd’hui. »
La famille Eminovici, nombreuse, était aisée. Les deux époux, Raluca et le dignitaire Gheorghe Eminovici, ont eu onze enfants : sept garçons et quatre filles. Pourtant, dans le salon ne figurent que sept photos, ajoute Elena Smaranda Berescu, muséographe.
«Quatre de leurs enfants n’ont pas été photographiés, car ils sont morts prématurément. Dans le salon de la famille, on peut voir des photos de cinq garçons et deux filles au-dessus du piano, Aglaia et Harieta. Aglaia est la seule à s’être mariée, c’est pourquoi elle n’était que de passage à Ipoteşti. Harieta est celle qui est restée le plus longtemps à Ipoteşti, car à 5 ans elle a développé un handicap moteur suite à une poliomyélite. Elle y a passé presque toute sa vie, en ne déménageant à Botoșani que vers la fin. C’est aussi à Botoșani qu’elle a pris soin de notre poète dans ses dernières années de vie. Dans le salon, vous pouvez observer la table de la famille, avec les six chaises enveloppées de cuir de Cordoue. Dans les vitrines on remarque aussi quelques petites cuillères retrouvées dans les fondations de l’ancienne maison. Celles-ci portent le initiales « RE » pour la mère ainsi que les initiales du poète et de son frère, Matei. À côté du poêle et dans le cabinet du père on retrouve des morceaux de terre cuite d’une couleur plus claire. Ces fragments ont aussi été retrouvés dans les fondations de la maison et ont ensuite été réutilisés dans la structure des poêles à bois d’après le modèle original. »
Dans le cabinet du père se trouvent encore son bureau et son encrier, la chaise et la boite métallique dans laquelle le dignitaire rangeait ses documents. Ce cabinet servait auparavant de chambre à coucher des parents et du dernier nouveau-né. Elena Smaranda Berescu précise :
« Parmi les cinq photos des garçons exposées dans le salon, vous reconnaîtrez celle du poète Mihai Eminescu. La première photo, la plus emblématique, fut prise à ses 19 ans, en 1869, pendant un voyage à Prague. Dans le cabinet vous verrez des photos de lui prises à différents âges: à 24, 28, 34 et 37 ans, deux ans avant sa mort. À côté de ses photos se trouvent celles de ses parents, nés dans des villes et des milieux sociaux tout à fait différents. La mère était issue de la haute société. Fille d’un haut dignitaire, elle est née dans un village du département de Botoşani. Elle avait une dot assez importante – de 2500 pièces d’or. Le père est né dans le département de Suceava, dans une famille nombreuse et modeste. C’est de là que lui est venue son ambition d’atteindre le même niveau financier que celui de Raluca. Il a réussi en obtenant un poste important. C’était un rang princier obtenu par décret, qui impliquait la perception des impôts sur l’alcool. Grâce à cette fonction, il put acquérir 420 hectares. Dans la maison se trouve également un petit corps de mobilier où l’on garde toujours quelques exemplaires de la grande bibliothèque familiale, la troisième ou la quatrième plus importante de Moldavie. Cette bibliothèque se trouvait dans le salon. Par ailleurs, dans le hall se trouve le coffre de dot de la mère, fabirqué à la main en bois de chêne, à Florence. On disait de tels coffres que plus ils étaient richement et joliment sculptés, plus ils montraient que la jeune fille provenait d’une famille fortunée. »
Mentionnons que cette rubrique a été réalisée avec l’aide du Département des relations interethniques du Gouvernement roumain.
(Trad. : Rada Stănică)