La forteresse voïvodale de Suceava
Hissé sur un plateau, le site de l’ancienne capitale voïvodale de Suceava offre une vue imprenable sur la vallée éponyme. La forteresse médiévale faisait partie de l’impressionnant système de fortifications érigé en Moldavie à la fin du 14e siècle, lorsque le danger ottoman devenait de plus en plus présent. Le système de défense imaginé à l’époque comprenait une suite de châteaux, monastères fortifiés et forteresses imposantes, entourées par de solides murs d’enceinte, de remparts en terre ou en pierre et de douves profondes.
Ana-Maria Cononovici, 08.07.2020, 14:33
Hissé sur un plateau, le site de l’ancienne capitale voïvodale de Suceava offre une vue imprenable sur la vallée éponyme. La forteresse médiévale faisait partie de l’impressionnant système de fortifications érigé en Moldavie à la fin du 14e siècle, lorsque le danger ottoman devenait de plus en plus présent. Le système de défense imaginé à l’époque comprenait une suite de châteaux, monastères fortifiés et forteresses imposantes, entourées par de solides murs d’enceinte, de remparts en terre ou en pierre et de douves profondes.
Corina Rita Oarză, muséographe au site de l’ancienne capitale voïvodale de Suceava, nous promène à travers la forteresse : « Deux tours flanquent les portes de l’entrée principale. Des soldats montent la garde devant ces tours et, grâce à un système de projection vidéo, l’on peut entendre des dialogues entre des personnages d’époque. Des voix accompagnent les projections vidéo. Les tours abritaient la garde de la forteresse, et l’on retrouve des reproductions de ces soldats, dotés de leurs armes et de leur équipement d’époque : épées, lances, haches, arbalètes, masses frappées des armoiries du voïvode… Plus loin, l’on retrouve les bombardes, équipées de boulets de canon, en pierre et en métal, des trébuchets et des scorpions. Les armures sont présentes dans une autre salle, depuis le casque, en passant par le camail qui protégeait le haut du tronc, la gorge et les épaules, et jusqu’aux cuirasses. Les soldats chaussent des bottes en cuir. En hiver, pour éviter de se déséquilibrer sur la glace, ils accrochaient sur la semelle des griffes de grands fauves. »
Deux vieux chênes, situés dans la cour intérieure de la forteresse, rappellent l’époque médiévale. Mais que peuvent faire les visiteurs, une fois arrivés sur le site de l’ancienne capitale ? Corina Rita Oarză : « Si l’on monte aux étages supérieurs, l’on retrouve les pièces occupées autrefois par les voïvodes et leur suite, la chapelle voïvodale aussi. Les terrasses supérieures, situées à environ 60 mètres de hauteur, dominent la vallée de Suceava, offrant une vue imprenable sur toute la région. Le vent souffle fort en haut. C’est ici que l’on retrouve les canons médiévaux, qui tirent trois coups tous les jours, à midi, en hommage aux grands voïvodes moldaves. Depuis ces terrasses supérieures l’on embrasse du regard toute la vallée, mais aussi la ville de Suceava et les autres sites et monuments médiévaux, bien conservés dans la région depuis ces temps de gloire ».
En faisant fi du cadre médiéval, les nouvelles technologies ont néanmoins fait leur apparition, pour être aujourd’hui bien présentes, et pour la bonne cause, dans la forteresse médiévale de Suceava. Corina Rita Oarză : « Une cabine d’essayage virtuel est mise à la disposition des visiteurs. L’on se place devant un projecteur et l’on se laisse couvrir tour à tour de trois sortes de vêtements médiévaux. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour changer d’habits. A la sortie, on récupère en souvenir l’image prise à l’occasion. Le musée national de la Bucovine nous a aussi dotés dernièrement d’un système d’audioguides, disponible en 4 langues : le roumain, l’anglais, l’allemand et le hongrois. Les visiteurs acquièrent à l’entrée un coupon où ils précisent la langue désirée, ensuite ils peuvent télécharger l’application Discover Romania. »
Des expositions thématiques, des ateliers didactiques portant sur l’histoire de la région ou sur la recherche muséographique complètent l’offre muséale, étoffée encore cette année par une exposition graphique inédite, réalisée par l’artiste Mihail Gavril, et intitulée « Princesses et gentes dames de la Moldavie médiévale ».
Dernière surprise, sucrée celle-là : le bâton de chocolat qui marque les 120 ans depuis la fondation du site muséal de la forteresse de Suceava. A déguster avec modération !
(Trad. Ionut Jugureanu)