La comédienne Caroline Gombe
Originaire de Ploieşti, ville du sud de la Roumanie, Caroline Gombe vit depuis 5 ans aux Etats Unis, où elle construit chaque jour sa carrière de comédienne. Après un master de deux ans à l’Université du Connecticut, Caroline joue dans des pièces de théâtre et des films, dans des séries télévisées, elle chante, danse, fait des vidéo-clips et des publicités.
România Internațional, 12.02.2014, 13:53
Originaire de Ploieşti, ville du sud de la Roumanie, Caroline Gombe vit depuis 5 ans aux Etats Unis, où elle construit chaque jour sa carrière de comédienne. Après un master de deux ans à l’Université du Connecticut, Caroline joue dans des pièces de théâtre et des films, dans des séries télévisées, elle chante, danse, fait des vidéo-clips et des publicités.
Diplômée de l’Université nationale de théâtre et de film de Bucarest, elle a tout de suite décroché un rôle dans le premier musical mis en scène en Roumanie : « Chicago », au Théâtre national de Bucarest. Elle a été, pendant 4 ans, la doublure d’un des personnages principaux, Velma Kelly, mais a également joué les rôles du maître des cérémonies et de Liz. Egalement présente dans « La Cerisaie » de Tchékhov, mais aussi dans Biloxi Blues de Neil Simon. Elle a débuté dans de petits rôles dans des films tournés par des maisons de production étrangères en Roumanie. Elle a eu le privilège de jouer dans Modigliani, avec Andy Garcia, mais aussi dans deux séries télévisées populaires en Roumanie.
Comment tout cela a commencé? Caroline Gombe se raconte: « Avant d’être admise à la Faculté de théâtre, j’ai travaillé au Théâtre de Ploieşti. Pendant ce temps, j’ai joué dans quelques films pour la maison de production Atlantis, c’étaient des films français. Patrick Malachian, un des réalisateurs connus de M6, m’a posé la question pourquoi je ne me portais pas candidate à la Faculté de théâtre. C’est ce que j’ai fait et je suis aujourd’hui la première comédienne de couleur du théâtre roumain. « Chicago » a été un projet très téméraire, un très bon début dans ma carrière. J’ai joué aussi à Constanţa dans « Les sorcières de Salem » et c’est ainsi que j’ai trouvé ma voie vers l’Amérique. J’ai travaillé avec Gordon Edelstein, directeur du théâtre de New Haven, et avec le réalisateur Nic Ularu. C’est Nic qui m’a parlé des bourses de master aux Etats Unis ».
2000 contre-candidats dans une salle immense de new York n’ont pas fait peur à Caroline. Après 7 entretiens, elle a obtenu des offres sérieuses de deux universités prestigieuses. Elle a choisi l’université du Connecticut, où, pendant deux ans, sa journée de travail était de 15 heures. « Etre boursier, cela veut dire aussi beaucoup de responsabilité et beaucoup de travail. Moi, je passais 15 heures par jour à l’université, ni plus ni moins. Ma journée durait de 9 h du matin à 9 h du soir. La bonne chose dans cette bourse, en dehors d’avoir été assistante et d’avoir appris à travailler avec les étudiants, c’est que dans le Connecticut, l’université est affiliée à un théâtre où les étudiants en master commencent à jouer dès le deuxième semestre de la première année. J’ai donc fait du théâtre tant que j’approfondissais mes études ».
Nous avons demandé à Caroline Gombe si le fait d’être une actrice de couleur, originaire de Roumanie, avait influencé sa carrière d’une manière ou d’une autre. «Les rôles que j’avais joués en Roumanie relevaient surtout de mon côté exotique. Le théâtre roumain m’a poussée vers un certain type de rôles pour lesquels je lui suis reconnaissante et que j’ai chéris. En Amérique, j’ai l’occasion de développer un autre type de rôles, qui m’intéressent, et qui sont un tant soit peu orientés socialement. J’ai joué beaucoup de personnages d’Afrique que je n’aurais pas eu l’occasion de jouer en Roumanie, qui n’auraient pas intéressé ici, mais aux Etats Unis c’est courant. J’aime et j’ai toujours aimé m’orienter vers cette zone, je crois en le but du théâtre d’éduquer et d’attirer l’attention sur les différents aspects de la société ».
Après la fin de son master à l’université du Connecticut, elle a commencé à participer à différents castings pour différents rôles. Même si tous les castings ne se sont pas concrétisés en rôles, chaque rencontre avec ceux qui recrutent de jeunes talents est une bonne chose. Elle a participé à un casting pour « Orange Is the New Black », une des séries télévisées en vogue aux Etats Unis, sans décrocher de rôle. Elle a tenté sa chance aussi avec Nickleodeon et fait partie du casting de Alien Dawn. Elle dit que le fait de ne pas être titulaire d’une « green card » (carte de séjour avec permis de travail) ne l’empêche pas de jouer dans des productions à succès, au théâtre comme au cinéma. « Il y a des studios aux Etats Unis qui regardent à deux fois avant de travailler avec une personne qui n’est titulaire que de l’AEA, au lieu d’avoir la green card. Cette green card est une formule beaucoup plus facile pour travailler. Le visa pour des capacités extraordinaires vous limite dans certaines choses. Il y a des postes et des compagnies avec lesquelles vous ne pouvez pas travailler. En fin de compte, ce qui est important, c’est qui souhaite travailler avec vous. Tout un chacun sait que dans le monde de la télévision, il est très difficile de travailler sans green card. Moi, j’ai réussi. Je l’ai vraiment fait. On demande un niveau de professionnalisme, d’expertise et d’expérience qui doivent être construits en plusieurs années, il faut avoir une carrière solide et qui vous offre des bénéfices; après, les gens avec lesquels vous entrez en contact sont enchantés que vous puissiez postuler pour une green card. Les 5 premières années, c’est très difficile de faire ça. Le temps aidant, vous apprenez et vous gagnez ».
Vous pouvez lire des articles sur Caroline Gombe dans les archives du New York Times, mais aussi dans « Ruined », une pièce de théâtre de Lynn Nottage, gagnante du prix Pulitzer pour la dramaturgie en 2009. Après le rôle de Sophie, dans « Ruined », elle est devenue membre de l’Union des comédiens des Etats Unis, et compte parmi les seuls étrangers acceptés dans cette organisation. Vous pouvez également la voir dans un clip vidéo du groupe Byron, tourné en 2011. Elle commencera bientôt une campagne de promotion pour un nouveau film d’après un texte de Matei Vişniec. Nous aurons encore l’occasion d’en reparler. Jusqu’alors, vous pouvez la trouver sur son site : www.carolinegombe.com