Ils sont célèbres, ils sont Roumains – la soprano Anita Hartig
Une des voix les plus appréciées de l’Opéra d’Etat de Vienne, c’est celle d’Anita Hartig. Née en 1983 à Bistriţa, dans le centre-nord de la Roumanie, elle a suivi les cours de l’Académie de musique « Gheorghe Dima » de Cluj-Napoca (centre-nord). En 2e année, elle reçoit un premier prix, tout à fait inattendu, à un concours de lieder qui a eu lieu à Braşov (centre) sous le patronage de la célèbre soprano Mariana Nicolesco. Le prix au Concours national de chant « Haricleea Darclée» de Brăila (est) est tout aussi inattendu ; c’est là que le grand baryton roumain Nicolae Herlea l’assure qu’elle est sur la bonne voie.
România Internațional, 15.01.2014, 15:07
Une des voix les plus appréciées de l’Opéra d’Etat de Vienne, c’est celle d’Anita Hartig. Née en 1983 à Bistriţa, dans le centre-nord de la Roumanie, elle a suivi les cours de l’Académie de musique « Gheorghe Dima » de Cluj-Napoca (centre-nord). En 2e année, elle reçoit un premier prix, tout à fait inattendu, à un concours de lieder qui a eu lieu à Braşov (centre) sous le patronage de la célèbre soprano Mariana Nicolesco. Le prix au Concours national de chant « Haricleea Darclée» de Brăila (est) est tout aussi inattendu ; c’est là que le grand baryton roumain Nicolae Herlea l’assure qu’elle est sur la bonne voie.
Son premier rôle principal, elle le décroche à l’Opéra de Cluj-Napoca, dans « La Bohème » de Puccini, puis elle intègre l’Opéra national roumain. Là, elle chante deux rôles principaux. Anita Hartig a parachevé ses études de chant avec la célèbre Ileana Cotrubaş. Depuis 2009, elle est membre de l’Opéra d’Etat de Vienne. L’année dernière, lors de la Fête nationale de la Roumanie, l’Institut culturel roumain de Londres a offert un récital de gala de la soprano Anita Hartig, accompagnée par le pianiste Mats Knutsson.
A l’occasion, le correspondant de notre radio sur place, Carl Josephs, lui a demandé comment elle avait découvert son talent pour l’opéra: « J’ai chanté depuis toujours. Non, pas de la musique d’opéra ; l’opéra, je l’ai découvert sur le tard. J’ai reçu d’une amie qui considérait que j’avais une voix intéressante deux CDs de Maria Callas. J’avais à peu près 17 ans et demi. Je les ai écoutés. C’est alors que j’ai décidé que je chanterais à l’opéra, parce que c’est un genre de musique si complexe, je pense que c’est la manière la plus complexe dont une personne peut exprimer ses sentiments. Le théâtre ne me semble pas suffisant ; à l’opéra, par le chant, par le jeu de scène, par le fait de dire les paroles avec le soutien de l’orchestre et de la musique, l’expression est complète ».
Après la fin de ses études, Anita Hartig a été invitée par Ioan Hollender à rejoindre l’Opéra d’Etat de Vienne. Elle a très peu chanté sur les scènes roumaines, donc le public national ne la connaît pas très bien. C’est à peine après avoir conquis les grandes capitales musicales du monde que son nom commence à être mentionné plus souvent en Roumanie aussi. Quel est le secret du succès ? Le talent suffit-il ? Anita Hartig pense que non: « Le talent ne suffit jamais, le talent, c’est 30%, et le travail, 70% ; on ne peut aboutir à rien sans travail. On ne peut pas s’en remettre uniquement au talent, il faut avoir la capacité de rassembler des informations à mettre en œuvre dans le chant. Il faut aussi s’inspirer de la danse ou d’un livre, se documenter, se nourrir de beaucoup d’informations. Cela présuppose du travail et de longues heures d’étude, parce que pour développer une technique, il vous faut au minimum 10 ans. Je pense que cela dépend de la sensibilité et de la personnalité de chacun. Si l’on a une curiosité à part, je pense que l’on peut sortir en évidence où que ça soit. Bien sûr, vous avez besoin de gens qui vous donnent une chance ou deux, qui puissent vous soutenir de temps en temps, mais vous-même, vous devez consentir beaucoup d’efforts, avoir beaucoup de patience. Bien des fois, j’ai voulu renoncer, mais j’ai cru en mon rêve et j’ai espéré. Pour moi, c’est ce qui est important et même vital : par ma voix, mon chant et l’émotion que je ressens, que je puisse toucher le public, avec peut-être une phrase, une idée, un son ».
Anita Hartig a débuté à l’Opéra royal de Covent Garden au printemps 2013 et a impressionné tant le public que la critique de spécialité dans le rôle Mimi de « La Bohème » de Puccini. Le quotidien The Telegraph caractérisait la soprano comme étant « la dernière d’une longue et illustre lignée de sopranos lyriques d’origine roumaine, telles que Zeani, Cotrubaş, Văduva ou Gheorghiu, qui ont remporté un succès à part » dans le monde entier, à l’Opéra national du Pays de Galles, à Covent Garden, au Metropolitan Opera de New York, à l’Opéra de Paris ou à l’Opéra d’Etat de Vienne.
Les futurs engagements de l’artiste comportent les rôles de Mimi de « La Bohème » pour le Metropolitan Opera de New York, l’Opéra d’Etat bavarois et l’Opéra Bastille, de Micaela dans « Carmen » pour le Met, celui de Susanna dans « Les noces de Figaro » pour l’Opéra d’Etat de Vienne, en 2014, à Covent Garden, en 2015, et au Met en 2016. (trad.: Ligia Mihaiescu)