Curtea de Argeş
Aujourd’hui on vous invite à seulement 153 km de Bucarest, dans un lieu empreint d’histoire : Curtea de Argeş, la ville et la Cour princière d’Arges. La ville est située dans le département d’Argeş (sud), dans une dépression qui s’étend au milieu des collines. Elle profite d’un climat favorable avec des températures modérées toute l’année.
Ana-Maria Cononovici, 22.11.2017, 18:59
Aujourd’hui on vous invite à seulement 153 km de Bucarest, dans un lieu empreint d’histoire : Curtea de Argeş, la ville et la Cour princière d’Arges. La ville est située dans le département d’Argeş (sud), dans une dépression qui s’étend au milieu des collines. Elle profite d’un climat favorable avec des températures modérées toute l’année.
Ştefan Dumitrache, le directeur du Musée municipal, précise pourquoi visiter Curtea de Argeş est un impératif pour tous les passionnés de l’histoire médiévale et de ses légendes : « Selon Nicolae Iorga, le grand historien roumain du début du XXe siècle, c’est ici que la Roumanie a pris naissance. C’est lui qui a lancé le syntagme « la Roumanie d’Argeş ». Curtea de Argeş a été la première capitale de la Valachie, c’est ici qu’a eu son siège la première église métropolitaine de Valachie, encore ici que l’on a frappé monnaie pour la première fois dans ce pays, ici qu’a été écrit le premier document de Valachie et toujours ici que la première école de grammaire a été fondée. Très peu de gens connaissent certains autres aspects très intéressants – le fait que la première infirmerie d’un monastère et la première installation pour fabriquer de l’eau-de-vie ont été créées ici. »
Au centre de la ville se trouvent les ruines de la Cour princière, bâtie au XIIIe siècle. Tout ce qu’il en reste aujourd’hui, ce sont quelques ruines de deux caves des palais des princes Neagoe Basarab et Basarab I.
Aucune visite à Curtea de Argeş ne devrait s’achever sans un arrêt au Musée municipal (situé près du Parc Sân Nicoară). Le directeur du musée, Ştefan Dumitrache, présente l’institution artistique qu’il dirige : « Le Musée municipal fonctionne dans le bâtiment de l’ancien hôpital, érigé vers la fin du XIXe siècle. Cet édifice accueille les départements d’histoire et de technique et, dans un autre bâtiment, le département d’ethnographie et d’art. Au Musée de Curtea de Argeş, nous offrons au public quatre types d’expositions, extrêmement différentes. Les objets que l’on retrouve à Curtea de Argeş suivent tout le parcours historique, de la préhistoire jusqu’à l’époque moderne. Nous avons pu présenter la continuité de la vie depuis le Paléolithique inférieur, sans interruption. On retrouve ici toute l’éventail d’objets, des plus rudimentaires jusqu’aux plus évolués. »
Et les activités organisées par le musée sont des plus variées. Ştefan Dumitrache : « Nous sommes un musée proactif et tout au long de l’année nous avons organisé devant notre établissement des camps et des ateliers des plus divers: un camp dacique et un autre médiéval, un camp avec le thème « La Première Guerre mondiale », des ateliers de forgerons, de marionnettes, de poterie et de peinture sur T-shirts. Nous essayons toujours de sortir du musée, et y accueillir nos invités. »
Ville pleine de légendes, Curtea de Argeş est connue premièrement pour le monastère qui porte le même nom. Bâtie entre les années 1512 et 1517 par le voïvode Neagoe Basarab, l’église du monastère est un lieu de légende, de pèlerinage, un centre culturel et historique et une nécropole royale qui abrite les tombes de tous les rois et reines de la Roumanie moderne, de Carol Ier et Elisabeta à Carol II et ses parents, les souverains artisans de la Grande Roumanie, le roi Ferdinand Ier et la reine Marie. Le touriste apprend là-bas la légende de maître Manole, devenue un des mythes roumains fondamentaux, celui du sacrifice humain. Cette légende attire beaucoup de touristes à Curtea des Arges, qui viennent découvrir le lieu où Ana, la très belle épouse du maître Manole, a été ensevelie vivante, par son propre mari, dans la paroi de l’église, pour que la construction, qui s’écroulait mystérieusement pendant chaque nuit, perdure. Et c’est toujours dans l’enceinte du monastère que se trouve la « Fontaine de Manole », dont l’emplacement marque, selon la légende, le lieu où Manole a trouvé sa fin. Il s’était fabriqué des ailes en bardeaux pour pouvoir descendre du toit de l’église ou il avait été abandonné aux ordres du voïvode sans merci, pour qu’il ne puisse pas ériger un autre édifice aussi beau que ce monastère splendide qui est Curtea de Arges, un autre lieu mythique et fascinant de Roumanie. (Trad. Nadine Vladescu)