Cernavodă
Au IVe siècle av. J.-C., les colons grecs fondaient sur ces lieux la cité nommée Axiopolis, qui devint un centre important pour le commerce avec les habitants de ces contrées, les Daces. Plus tard, au IVe siècle apr. J.-C., les Romains allaient la reconstruire, sur ordre de Constantin le Grand. Les fouilles archéologiques ont prouvé qu’en ces temps lointains il y avait aussi un évêché et des basiliques.
Ana-Maria Cononovici, 06.09.2017, 19:07
Les premières découvertes historiques, à savoir plusieurs habitats et une nécropole, avec quelque 400 tombes, appartiennent à la culture Hamangia, datée du néolithique. En 1945, étaient mises au jour les statues en terre cuite connues sous le nom de « Le penseur de Hamangia » et «La femme assise de Hamangia », les deux remontant à la seconde moitié du 5e millénaire et au début du 4e millénaire av. J.-C.
La localité de Cernavoda est sise sur la rive droite du bras du Danube nommé Dunarea veche, le Vieux Danube, au point de jonction avec le lit principal du fleuve. Cernavoda est aussi un nœud de transport routier, fluvial et ferroviaire d’intérêt national. Ville-port sur le Danube, Cernavoda accueille l’unique centrale nucléaire du pays de type CANDU.
Iulia Oanără, qui travaille au Centre d’information touristique de la ville, nous fait un bref historique de ces lieux: «Cette ville est la porte d’entrée en Dobroudja et dans la région de la mer Noire. Aux touristes passionnés d’histoire, nous recommandons de visiter le musée d’histoire et d’archéologie Axiopolis, qui recèle une collection d’art préhistorique, romaine et locale. Nous leur suggérons aussi de voir les monuments datés du XIXe siècle. Les visiteurs peuvent également se rendre à la cité Axiopolis, qui remonte à l’époque de nos ancêtres géto-daces. Il convient de mentionner aussi le fait que des pierres des murs de la cité ont été utilisées à la construction de la mosquée du culte musulman de la ville de Cernavoda et de l’église orthodoxe placée sous le vocable des Saints Empereurs Constantin et Hélène. Un autre endroit à ne pas rater est la forteresse de Capidava, qui subit actuellement des travaux de restauration. Enfin, on ne saurait oublier de mentionner les sites fossilifères de Cernavodă et de Limani ou encore le récif de Topalu, très bien conservé.»
Un autre point d’attraction de la zone est le pont sur le Danube et sur le bras Borcea du fleuve, construit entre 1890 et 1895 et dont l’ingénieur roumain Anghel Saligny fut le responsable de projet. Baptisé d’après le nom du souverain de Roumanie, Carol 1er, le pont de Cernavodă allait être rebaptisé Anghel Saligny. Les rampes d’accès comprises, les 4087,95 m de constructions formaient le plus long ensemble de ponts d’Europe, en ces temps-là. Le dernier grand clou, en argent, allait être enfoncé par Anghel Saligny lui-même, qui voulait marquer ainsi la fin des travaux de construction. On dit qu’à l’inauguration, en 1895, lors du test d’endurance, pendant lequel le pont a été traversé par des wagons chargés de roches, l’ingénieur A. Saligny et sa famille sont restés dans un canot, sous le pont, en signe de confiance dans la solidité de la construction.
A seulement 28 km de Cernavodă, le voyageur féru de culture peut faire halte au Musée d’art Dinu et Sevasta Vintilă, considéré comme le plus important musée villageois d’art de Roumanie. La collection est exposée dans 13 pièces. On peut y admirer plus de 200 ouvrages, dont 212 tableaux et 16 sculptures, portant la signature de grands artistes roumains des XIXe et XXe siècles: Nicolae Grigorescu, Ioan Andreescu, Octav Băncila, Nicolae Grigorescu, Ştefan Luchian, Gheorghe Petraşcu, Nicolae Tonitza, Alexandru Ciucurencu, Dimitrie Paciurea, Theodor Aman, Nicolae Tonitza, Corneliu Baba, Nicolae Dărăscu. Parmi les pièces les plus précieuses du musée on retrouve les toiles Tête d’enfant et Tête de femme de Tonitza, ou bien une des dernières peintures de Grigorescu, faisant partie de la célèbre série Char à bœufs.
A Cernavodă et aux alentours, les touristes sont accueillis dans des hôtels trois étoiles et peuvent goûter à la cuisine du terroir, avec pour plat phare la bouillabaisse danubienne.