Brandi Bates et la bibliothèque « Ça et là »
Brandi Bates est née à Los Angeles, aux Etats-Unis. Il y a plus de 15 ans, elle a décidé de venir habiter avec son mari et leurs deux enfants en Roumanie, à Lupeni, petite localité minière située dans la Valée du Jiu. Le fait que la Vallée du Jiu est une des régions les plus pauvres du pays n’a pas découragé les deux Américains, qui ont réussi à y organiser magnifiquement leur vie, offrant énormément de choses à la communauté qui les a accueillis.
România Internațional, 28.05.2014, 14:02
Brandi Bates est née à Los Angeles, aux Etats-Unis. Il y a plus de 15 ans, elle a décidé de venir habiter avec son mari et leurs deux enfants en Roumanie, à Lupeni, petite localité minière située dans la Valée du Jiu. Le fait que la Vallée du Jiu est une des régions les plus pauvres du pays n’a pas découragé les deux Américains, qui ont réussi à y organiser magnifiquement leur vie, offrant énormément de choses à la communauté qui les a accueillis.
Nous vous présentons aujourd’hui un des projets mis sur pied par la famille Bates. Il s’agit d’une petite bibliothèque destinée aux enfants, que Brandi a créée avec le concours d’un groupe de mères qu’elle rencontre une fois par semaine.
Comment cette idée lui est-elle venue? « Les livres ont toujours beaucoup représenté pour moi — et pour mon mari aussi. Moi, j’ai étudié les lettres à la fac. Mon mari est docteur en économie. Nous avons toujours considéré que le meilleur papier peint est celui constitué de livres. Qui a des livres n’a plus besoin de papier peint. Quand nous sommes devenus parents, nous avons commencé à lire des choses à notre bébé, dès sa naissance. Nos enfants ont grandi, pourtant les livres n’ont rien perdu de leur attrait. Nous avons organisé ici un club pour les mamans, dont les membres se réunissent chaque semaine et nous parlons des livres. Moi et les enfants, nous lisons au moins une demi-heure par jour, parfois leur père nous rejoint. Une de mes amies m’a dit qu’elle aimerait, elle aussi, lire chaque jour des livres à ses enfants, mais qu’ils en ont assez des 10 livres qu’ils ne cessent de relire. C’est qu’un livre vraiment beau, que l’on aurait envie de lire à son môme, coûte l’équivalent de la nourriture pour deux jours. »
Certes, l’aspect financier pèse lourd, quand on compte l’argent dans la vallée du Jiu.
Brandi s’est dit qu’elle pourrait prêter à d’autres mères une partie des beaux livres qu’elle avait achetés pour ses enfants et bénéficier en même temps des livres que celles-ci possédaient. Brandi Bates. « J’ai pensé que ce serait magnifique de réunir quelques mères — qui, de toute façon, fréquentaient notre groupe — avec le concours desquelles nous pouvions acheter de beaux livres tous neufs et les partager. Cela m’a semblé une idée magnifique, de pouvoir se prêter de beaux livres, au lieu d’entasser, chacune, dans nos bibliothèques des livres bon marché, qui ne sont certainement pas de la même qualité. Chaque membre de ce groupe apporte un certain nombre de livres. J’ai utilisé Facebook pour cataloguer tous les livres. Nous ne disposons pas encore d’un espace, les livres sont rangés tous dans des boîtes entassées sur ma table. De sorte que les membres du club se rendent chez moi, elles choisissent entre 4 et 6 livres qu’elle empruntent pour deux semaines ou bien elles peuvent les réserver sur Facebook et si j’ai affaire en ville, je vais les leur porter. »
Aller à la bibliothèque est un événement important dans la vie des tous petits, car on leur délivre une pièce d’identité et ils possèdent une fiche de prêt sur laquelle figure tous les bouquins qu’ils ont lus. Pour l’instant, la bibliothèque que Brandi a baptisée « Çà et là » n’a pas de siège officiel et elle n’est pas ouverte à tout public. Ce qui n’empêche pas Brandi de rêver. « A présent notre club compte une dizaine de familles et 5 professeurs de la ville. Pour l’instant, cette bibliothèque est pour nous plutôt un hobby, un des projets que je partage avec le groupe de mères dont je fais partie. Nous ne pouvons pas encore ouvrir les portes à l’ensemble du public de Lupeni, nous ne sommes pas encore prêtes pour cela. J’espère qu’un beau jour nous pourrons le faire, mais pour l’instant, nous essayons d’utiliser les enseignants. Car, en leur prêtant des livres, c’est sûr que des classes entières d’élèves y auront accès et c’est une façon de les faire connaître à un nombre aussi grand que possible de petits lecteurs, même sans disposer d’une bibliothèque officielle. »
Ce que Brandi tâche de promouvoir, en fait, c’est la lecture en groupe. Dans ce but, le 30 mai, Brandi secondée par une équipe de bénévoles des Etats-Unis organise au siège de sa fondation « Nouveaux Horizons » un Festival de la narration. « Dans de nombreuses familles, les parents ont l’habitude de lire chaque soir des contes à leurs enfants et le niveau de compétences de lecture des petits est très élevé. Les enfants qu’il m’arrive de rencontrer lisent vraiment beaucoup, dès qu’ils apprennent l’alphabet. Ce qui nous intéresse, nous, ce n’est donc pas d’apprendre aux enfants à lire. Ce qui nous intéresse, c’est la lecture que nous faisons ensemble, nous souhaitons montrer combien il est beau de lire en famille et comment la lecture influence nos vies familiales et les relations entre parents et enfants, voire entre frères et sœurs. Les bébés auxquels on lit dès les premiers jours après leur naissance se débrouillent beaucoup mieux à l’école. Ils sont également stimulés à faire de la lecture une passion et ne pas se contenter des lectures obligatoires qui leur sont imposées à l’école.
Certes, dans les écoles roumaines on donne beaucoup à lire aux enfants, mais en tant que parent, on souhaite qu’ils fassent des lectures parce qu’ils aiment ça et non pas parce qu’ils y sont contraints.
Pour le festival de narration, nous bénéficions de la présence d’une équipe des Etats-Unis qui nous aidera à nous organiser par groupes et à lire les contes à haute voix, à les imprégner d’émotion et à les rendre vivants. Ensuite, nous discuterons de ce que nous avons lu et même travailler ensemble, peut-être écrire un conte, pourquoi pas ? Le festival de narration est censé faire découvrir la richesse de la lecture en groupe. Nous allons offrir un grand nombre de livres que ma maison d’édition préférée de Roumanie nous a offerts en donation. Nous espérons en recevoir d’autres pour encourager la lecture au sein des familles. »
Aux passionnés de lecture nous donnons symboliquement rendez-vous le 30 mai, à Lupeni, en Roumanie. (trad.: Dominique)