Une BD sur la ville industrielle d’Anina
C’est
un projet initié par l’anthropologue Petra Dobruska, l’étudiante
en film Dalesia Cozorici et l’illustrateur Octavian Curosu. Après
la chute du régime communiste roumain en 1989, Anina a connu un fort
déclin économique et social, suite à la fermeture progressive de
ses mines. Petra Dobruska explique le projet de bande dessinée « Du
souterrain à la surface – l’histoire d’une ville
post-industrielle » « Tout ce que cette BD illustre repose sur une recherche que
j’ai faite en 2018, avec l’aide d’une vingtaine d’adolescents
de la ville d’Anina. J’ai fouillé les archives, nous avons
interrogé des gens de l’endroit, feuilleté des livres et essayé
de nous documenter le mieux possible. Par le biais de cette BD, nous
souhaitons montrer en fait que des endroits qui ne sont pas
nécessairement connus et la vie des citoyens lambda qui habitent à
Anina et dans d’autres villes peuvent susciter notre intérêt.
Nous avons cherché à recréer l’atmosphère de cette ville telle
que nous l’avons ressentie, mais aussi à faire réfléchir le
lecteur. Nous évoquons la fermeture de la mine, lorsque les gens ont
perdu leurs emplois, la fermeture des hôpitaux et la manière dont
la vie culturelle est devenue presqu’inexistante à Anina. Et nous
voulons également montrer l’aspect d’un tel endroit et
encourager les gens à imaginer des moyens de revitaliser une ville
qui est en fait à l’abandon. Dans notre livre, votre guide est un
personnage fictif que nous appelons « Garçon ». Il
présente l’histoire et la mémoire de cette ville par le biais de
rencontres avec des gens d’Anina et des visites d’endroits
intéressants de la ville. Et par ce qu’il voit, lui étant en fait
invisible, vous allez en apprendre davantage sur cette ville, sur son
histoire. Vous allez apprendre comment cette ville est apparue,
comment le charbon a été découvert dans les parages, mais aussi
comment un musée dédié à Arnold Schwarzenegger était sur le
point d’y être aménagé. Il y a tant des choses intéressantes,
racontées par des habitants, par des endroits, par des bâtiments,
telles qu’elles nous ont été racontées à nous aussi. »
Ion Puican, 25.04.2021, 13:57
C’est
un projet initié par l’anthropologue Petra Dobruska, l’étudiante
en film Dalesia Cozorici et l’illustrateur Octavian Curosu. Après
la chute du régime communiste roumain en 1989, Anina a connu un fort
déclin économique et social, suite à la fermeture progressive de
ses mines. Petra Dobruska explique le projet de bande dessinée « Du
souterrain à la surface – l’histoire d’une ville
post-industrielle » « Tout ce que cette BD illustre repose sur une recherche que
j’ai faite en 2018, avec l’aide d’une vingtaine d’adolescents
de la ville d’Anina. J’ai fouillé les archives, nous avons
interrogé des gens de l’endroit, feuilleté des livres et essayé
de nous documenter le mieux possible. Par le biais de cette BD, nous
souhaitons montrer en fait que des endroits qui ne sont pas
nécessairement connus et la vie des citoyens lambda qui habitent à
Anina et dans d’autres villes peuvent susciter notre intérêt.
Nous avons cherché à recréer l’atmosphère de cette ville telle
que nous l’avons ressentie, mais aussi à faire réfléchir le
lecteur. Nous évoquons la fermeture de la mine, lorsque les gens ont
perdu leurs emplois, la fermeture des hôpitaux et la manière dont
la vie culturelle est devenue presqu’inexistante à Anina. Et nous
voulons également montrer l’aspect d’un tel endroit et
encourager les gens à imaginer des moyens de revitaliser une ville
qui est en fait à l’abandon. Dans notre livre, votre guide est un
personnage fictif que nous appelons « Garçon ». Il
présente l’histoire et la mémoire de cette ville par le biais de
rencontres avec des gens d’Anina et des visites d’endroits
intéressants de la ville. Et par ce qu’il voit, lui étant en fait
invisible, vous allez en apprendre davantage sur cette ville, sur son
histoire. Vous allez apprendre comment cette ville est apparue,
comment le charbon a été découvert dans les parages, mais aussi
comment un musée dédié à Arnold Schwarzenegger était sur le
point d’y être aménagé. Il y a tant des choses intéressantes,
racontées par des habitants, par des endroits, par des bâtiments,
telles qu’elles nous ont été racontées à nous aussi. »
L’étudiante
en film Dalesia Cozorici, en charge du scénario de la BD, a raconté
l’histoire de l’atelier de 2018 qui a constitué le moment de
naissance du projet, mais aussi la rencontre entre ses trois
initiateurs. « Chronologiquement
parlant, j’ai participé à l’atelier d’Anina parce qu’il
semblait être un projet anthropologique très ambitieux qui visait
notamment les adolescents de Roumanie, ce qui me semblait quelque
chose de rare. Vu que j’étais lycéenne, l’écriture a été un
long process et je ne me suis pas dépêchée de terminer l’histoire.
J’ai senti que cela valait la peine d’offrir une extension à ce
que nous avons tous appris dans le cadre de l’atelier et faire une
recherche plus ample, demander l’opinion des artistes du secteur et
des architectes et même de ceux qui étudient la situation de la
ville d’Anina puisque la ville est spéciale et son histoire, on ne
peut pas la réduire à un récit d’une dizaine de pages tout au
plus, comme nous nous sommes proposés à l’atelier. Et c’est
ainsi qu’une véritable nouvelle est née. Elle transmet, nous
l’espérons bien, nos expériences et nos pensées, assez
subjectives d’ailleurs par rapport aux habitants des lieux et de la
réalité locale. Peut être le spoiler le plus important que je
puisse vous donner, c’est le fait que notre personnage imaginaire,
Garçon, rencontrera les auteurs de la BD, transformés en petits
personnages. C’est pourquoi la bande dessinée est devenue un
projet personnel dans lequel nous avons mis beaucoup d’efforts
parce que nous sommes carrément inclus dans l’histoire, nous
mettons nos pensées sur le papier, nous espérons que les lecteurs
s’identifient à ces personnages et nous souhaitons répondre ainsi
aux questions qui circulent probablement dans leurs têtes. »
Mais
quel est en fait le but du projet ? Dalesia Cozorici : « Nous
voulons seulement pénétrer l’intimité de cette communauté qui
s’est ouverte à nous qui sommes finalement des adolescents, à
exprimer ses opinions relatives à la vie privée de ses membres et à
leur quotidien. Donc, cette histoire leur est dédiée et j’espère
qu’ils s’y retrouveront. Par ailleurs, cet ouvrage est également
le résultat de notre discours en tant qu’auteurs à avoir vécu
les expériences qui apparaissent dans la BD et la manière dont nous
mettons en parallèle l’histoire et le présent. »
Enfin,
Petra Dobruska a tenu à réaliser une analogie entre l’histoire
d’Anina et la pandémie. « Concernant Anina et la pandémie, c’est très intéressant
parce que je crois que tout comme la ville a connu un changement
radical, nous assistons aussi actuellement à un changement radical,
un changement mondial, un changement qui nous concerne tous et il me
semble en quelque sorte que l’histoire d’Anina peut être
l’histoire de nous tous, de tout endroit qui a connu des
changements majeurs. Nous croyons en fait que par le biais de la BD
on peut empathiser avec certains sujets et que la BD est un moyen qui
vaut la peine d’être exploité et développé. »
Notons
que le projet du livre de BD « Du souterrain à la surface -
l’histoire d’une ville post-industrielle » bénéficie aussi
d’une campagne de financement participatif. Vous pouvez donc
contribuer, vous aussi, à la publication de ce volume pour recevoir
des récompenses inédites. Détails sur www.sprijina.ro
ou sur la page Facebook de l’Association Bloc Zero.