Nouveaux débuts en littérature : Ema Stere
« Parmi les 94
manuscrits reçus cette dernière année, la maison d’édition Polirom de Iași a
choisi « Copiii lui Marcel » / « Les enfants de Marcel »,
de Ema Stere comme gagnant de notre Concours annuel de début » – c’est un extrait d’un communiqué de presse de Polirom,
une des maisons d’édition les plus renommées de Roumanie.
Carmen Săndulescu, 01.06.2020, 14:13
« Parmi les 94
manuscrits reçus cette dernière année, la maison d’édition Polirom de Iași a
choisi « Copiii lui Marcel » / « Les enfants de Marcel »,
de Ema Stere comme gagnant de notre Concours annuel de début » – c’est un extrait d’un communiqué de presse de Polirom,
une des maisons d’édition les plus renommées de Roumanie.
« Je serais
ravie que ce livre, dont je n’attendais pas grand-chose, soit lu avec la même
joie que j’y ai mis en l’écrivant », avoue l’autrice, Ema Stere,
journaliste à Radio România Cultural, la chaîne culturelle de Radio Roumanie.
Qui est-elle et comment voit-elle « Les enfants de Marcel », cette
histoire où le suspense, le mystère et les retournements de situation ne
manquent pas ? Ema Stere : « Des jeunes vont à la campagne, quelque part
dans un village imaginaire. Les étapes que leur groupe parcourt sont les étapes
parcourues par toute communauté. Ensuite, j’ai aussi voulu m’amuser, car, au
bout du compte, c’est pour ça que j’ai écrit ce livre. Il y a beaucoup de
personnages, j’espère que le lecteur arrive à les distinguer. Il y a aussi une
narratrice qui ne sait pas tout, car elle fait confiance à la mémoire du
village où s’installe ce groupe de jeunes. Et, comme la mémoire collective
n’est pas toujours précise, la narratrice connait seulement une petite tranche
de réalité, très tirée par les cheveux en plus. Par-dessus le marché, cette
narratrice a une personnalité dominatrice. C’est le genre à garder les gens
près d’elle et à assumer les mérites pour toute la communauté. « C’est moi
qui ait fait, c’est moi qui… » C’est un personnage important, car tous les
évènements sont filtrés à travers son discours. »
Neuf ans, avec des
pauses – c’est ce qu’il a fallu à Ema Stere pour… élever les enfants de Marcel.
Enthousiaste, elle a fait des recherches dans plein de directions, tous des
chemins qui se sont ouverts en écrivant. Elle a rédigé son livre à la main, a aménagé
une étagère d’auteurs utopistes dans sa bibliothèque pour l’occasion et, en
gros, à profité pleinement de toute l’expérience. C’est son mari qui a été son
premier lecteur. Son enchantement l’a fait montrer le manuscrit à d’autres et,
enfin, à l’envoyer au concours de début des éditions Polirom. La suite de l’aventure ?
Ema Stere : « Je m’attendais à recevoir un message type,
quelque chose dans le genre « Nous sommes désolés, mais non, pas
encore. » Quand j’ai reçu le courriel de l’éditeur Adrian Botez qui m’annonçait,
ravi, que j’avais gagné, et qui me demandait mon nom, j’étais chez moi et je me
suis mise à crier. J’étais très heureuse. Maintenant, j’attends la sortie du
livre, je n’ai pas d’autres attentes. Généralement je n’attends pas à recevoir
des choses, ni pour Noël, ni pour mon anniversaire. Voilà que mon histoire
personnelle me montre qu’en n’attendant rien, on en reçoit bien davantage. Cela
semble fonctionner pour moi, en tout cas. »
Ema Stere prouve que
le célèbre proverbe « Tout vient à point à qui sait attendre » ne
s’applique pas en toute situation. Enfin, elle nous a parlé d’une société
utopique. « Si j’avais à bâtir, en pensée, une société utopique, elle devrait
avoir le sens de la mesure et du ridicule. Nous en avons tous besoin. »
(Trad. Elena Diaconu)