Martisoare pas comme les autres
Sur toile de fond de météo printanière, la fête du martisor, le 1er mars, semble approcher à grands pas. Rappelons-le, au cours de cette fête qui symbolise l’arrivée du printemps, les Roumains, mais aussi les Bulgares et les Macédoniens, s’offrent les uns les autres des martisoare, soit des petits pendentifs décorés d’un fil blanc et d’un autre rouge. Le plus souvent, ce sont les hommes qui en offrent aux femmes. Et vu que cette année, on marque les 170 ans depuis la naissance du poète Mihai Eminescu, le poète roumain le plus grand et le plus représentatif, l’association Moara de Hârtie/Le Moulin à papier de Comana, à proximité de Bucarest, a décidé de mélanger la tradition du martisor et la mémoire du poète Mihai Eminescu pour produire des martisoare inédits. Moara de hârtie est une association d’artisans basée dans le village de Comana, à une cinquantaine de km dans le sud de la Capitale roumaine qui se propose de recycler le papier et de l’imprimer selon des techniques anciennes. Cette année, les artisans du Moulin à papier ont imaginé des livres en miniature que les Roumains peuvent offrir en cadeau aux dames à l’occasion du martisor.
Ana-Maria Cononovici, 18.02.2020, 16:18
Sur toile de fond de météo printanière, la fête du martisor, le 1er mars, semble approcher à grands pas. Rappelons-le, au cours de cette fête qui symbolise l’arrivée du printemps, les Roumains, mais aussi les Bulgares et les Macédoniens, s’offrent les uns les autres des martisoare, soit des petits pendentifs décorés d’un fil blanc et d’un autre rouge. Le plus souvent, ce sont les hommes qui en offrent aux femmes. Et vu que cette année, on marque les 170 ans depuis la naissance du poète Mihai Eminescu, le poète roumain le plus grand et le plus représentatif, l’association Moara de Hârtie/Le Moulin à papier de Comana, à proximité de Bucarest, a décidé de mélanger la tradition du martisor et la mémoire du poète Mihai Eminescu pour produire des martisoare inédits. Moara de hârtie est une association d’artisans basée dans le village de Comana, à une cinquantaine de km dans le sud de la Capitale roumaine qui se propose de recycler le papier et de l’imprimer selon des techniques anciennes. Cette année, les artisans du Moulin à papier ont imaginé des livres en miniature que les Roumains peuvent offrir en cadeau aux dames à l’occasion du martisor.
Lancé en 2020, ce martisor n’est pas le premier produit de ce projet, affirme Dana Georgescu de l’Association « Le Moulin à papier ». « Le projet a démarré en 2017 et initialement, nous avons choisi des vers tirés de poésies qui décrivaient des aspects du printemps, que nous avons ensuite inclus dans un livre en miniature. Quelle meilleure idée pour le Moulin à papier que d’imaginer un petit livre contenant des vers ? Puis nous avons constaté qu’il serait intéressant de créer de petits livres avec des textes d’auteurs roumains importants. Nous avons commencé il y a plusieurs années par les poésies d’Ana Blandiana, pour continuer par celles de Nichita Stanescu. Vu que 2018 a été l’année du centenaire de la Grande Union, nous avons inclus aussi un texte écrit par la reine Marie. Cette année, lors du 170e anniversaire de Mihai Eminescu, nous avons décidé de créer de petits livres avec des vers de son œuvre. »
Les livres en miniature signés Mihai Eminescu, imprimés sur du papier recyclé et confectionné manuellement à Comana sont commercialisés en plusieurs versions, explique Dana Georgescu : « Le modèle le plus simple est un petit livre avec des couvertures en papier manufacturé chez le Moulin à papier par des gens de la communauté locale. Il est attaché à un petit carton et décoré d’un fil tressé rouge et blanc. Dans l’autre variante de martisor, le petit livre se trouve à l’intérieur d’une boite en carton qui imite un livre. Celle-ci est également confectionnée manuellement, et décorée de fleurs pressées. Sur la couverture de chaque livre en miniature nous avons inséré en fait une fleur bleue, qui suit en fête le thème de cette année qui est la couleur bleu. Pour nous, le bleu est la couleur d’Eminescu, puisqu’il signifie les hauteurs et les profondeurs. Sur le grand livre, la signature du poète est imprimée en feuille d’or. C’est une édition absolument superbe. »
Même si la fleur bleue est un symbole d’Eminescu, qui donne d’ailleurs le titre d’un poème très connu, à l’intérieur des petits livres se trouvent aussi quelques vers inédits. Explication avec Dana Georgescu : « Nous avons découvert des vers absolument à part dans le magazine Manuscriptum, paru en 1991 sous la coordination de Petru Creția. Ce sont des vers d’Eminescu d’inspiration traditionnelle réunis dans un poème sans titre, auquel on a donné ensuite le titre « Entre le nouveau et le grand », en fait le premier vers du manuscrit respectif. Ce ne sont pas des poèmes connus, mais je crois que chaque femme aimera recevoir un tel martisor. »
Les livres en miniature réalisés à Comana peuvent être portés en tant que broches selon le modèle du martisor traditionnel, mais aussi gardés comme objets décoratifs dans une mini-bibliothèque écologique.