Cours de culture générale à l’intention des bucarestois
Cela fait plus de dix ans que les bucarestois désireux d’approfondir leurs connaissances humanistes ont à leur disposition les ateliers organisés par la Fondation Calea Victoriei (l’Avenue de la Victoire, en français). Inspiré du nom du célèbre boulevard traversant la capitale roumaine, cette fondation a vu le jour en 2007 grâce à deux sœurs qui ont espéré offrir aux jeunes tout ce que l’école n’arrivait pas à leur fournir en matière d’humanisme.
Christine Leșcu, 31.03.2020, 14:16
Sandra Ecobescu, présidente et fondatrice de Calea Victoriei : J’ai pris pour point de départ l’exemple personnel et j’ai commencé à réfléchir aux disciplines et aux professeurs qui m’ont manqué au lycée. Moi, en tant qu’étudiante en Lettres, j’ai eu droit à des professeurs d’exception et pourtant, il y a eu des matières insuffisamment approfondies. Du coup, avec ma sœur, on a souhaité offrir au public toutes ces connaissances issues des différentes branches culturelles dont l’école ne se préoccupe pas. Par exemple, la philosophie, que l’on n’aborde pas, parce qu’elle est souvent remplacée par des classes de maths, ou encore la musique, à la place de laquelle on fait de la physique. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de faire des cours pour parler philosophie, histoire de l’art, musique ou encore histoire de la ville de Bucarest. Après, on a pensé à ceux censés enseigner aux jeunes tous ces sujets. Donc, à part les domaines d’intérêt, on a aussi trouvé les mentors, tous ces professeurs charismatiques, très ouverts devant les élèves et prêts à annuler l’ambiance stressante ou encore ennuyeuse qui règne le plus souvent dans les salles de classe. Dans un premier temps, nos ateliers s’adressaient aux lycéens et aux étudiants. Et puis, au bout de quelques leçons, on a fini par constater l’intérêt d’un public tous âges confondus. Si, au début, on a imaginé une sorte d’école à l’intention des jeunes, finalement, on s’est rendu compte que l’intérêt que les bucarestois prêtaient à nos ateliers ne tenait pas compte de leur âge. C’est à partir de ce moment-là que nous avons décidé d’organiser des ateliers pour tout le monde. De ce fait, le même cours peut être fréquenté aussi bien par un jeune de 18 ans que par un fonctionnaire d’une trentaine d’années, une avocate de cinquante ans et un retraité de 70 ans. On pourrait donc affirmer que d’une certaine façon, on a mis en place le concept de formation continue, très à la mode en Occident et qui commence à se développer chez nous aussi ».
Les cours imaginés par la Fondation Calea Victoriei s’organisent en fonction des différentes thématiques abordées : dramaturgie, philosophie, diplomatie, développement personnel, psychologie, musique, danse, anthropologie ou encore astronomie.
Sandra Ecobescu : Nos professeurs sont des passionnés de tel ou tel domaine. Ils sont experts amoureux de leur travail, chercheurs, artistes, bref des personnalités qui n’arrêtent pas de s’instruire. Si je devais énumérer leurs qualités, je dirais excellents spécialistes, passionnés de leur travail, désireux d’en apprendre davantage, soucieux de se perfectionner, charismatiques et modestes, capables de dialoguer avec les autres. Dans un premier temps, on s’est dit : on va fonder une école où les gens peuvent approcher leurs mentors et puis, on a constaté plusieurs choses. On a vu que suite à nos cours, il y en a qui changent de domaine professionnel, d’autres qui redécouvrent d’anciens talents, comme par exemple l’écriture ou la peinture. D’autres ont vécu une expérience encore plus fantastique puisqu’ils ont démissionné des compagnies pour lesquelles ils travaillaient et se sont mis à leur compte. Des relations d’amitié se créent entre les professeurs et les participants, un véritable mentorat est mis en place ».
En ce moment d’isolement, la Fondation Calea Victoriei offre à tous ceux désireux d’en apprendre davantage sur différents domaines une série de cours en ligne. (Ioana Stancescu)