Aman chez Aman
Depuis
le mois juin dernier, les amateurs d’art sont invités à visiter une exposition
accueillie par un des musées les plus intéressants de Bucarest – la maison-atelier-musée
du peintre Theodor Aman, composante du Musée de la ville de Bucarest.
L’exposition « Aman chez Aman » est dédiée à Theodor Aman (1831 -
1891), le premier grand artiste plasticien classique, peintre et graphiste,
pédagogue et académicien, fondateur des premières écoles des beaux-arts de
Roumanie, à Bucarest et à Iasi.
Ion Puican, 13.08.2023, 10:30
Depuis
le mois juin dernier, les amateurs d’art sont invités à visiter une exposition
accueillie par un des musées les plus intéressants de Bucarest – la maison-atelier-musée
du peintre Theodor Aman, composante du Musée de la ville de Bucarest.
L’exposition « Aman chez Aman » est dédiée à Theodor Aman (1831 -
1891), le premier grand artiste plasticien classique, peintre et graphiste,
pédagogue et académicien, fondateur des premières écoles des beaux-arts de
Roumanie, à Bucarest et à Iasi.
Les toiles présentées au public appartiennent à
la Pinacothèque du Musée de la capitale, certaines n’ont jamais été exposées,
ou du moins les dernières décennies, d’autres ont fait l’objet de longs et
difficiles travaux de restauration. La muséographe et commissaire de
l’exposition, Greta Şuteu, ajoute d’autres précisions : Aman nous rend visite à travers
ses toiles. C’est le noyau de l’exposition que nous avons ouverte cet été et
qui est atypique en ce sens que nous avions l’habitude de montrer des œuvres du
patrimoine du musée. Or, cette fois-ci, nous avons ramené des créations d’Aman
qui retournent dans sa maison. Par une chance inespérée, la Pinacothèque de
Bucarest, elle aussi intégrée au Musée de la ville, détient huit tableaux
peints par Theodor Aman. Des œuvres qui n’étaient pas exposées, ni restaurées, plutôt
en mauvais état, et stockées dans l’entrepôt. Depuis deux ans, ces toiles
subissent des travaux de restauration et cela a été une chance extraordinaire.
Nous sommes tout simplement émerveillés de les voir en pleine lumière aujourd’hui.
Et puisqu’elles ont été restaurées, nous avons pensé que leur meilleure
rencontre avec le public devrait avoir lieu là où elles ont été créées. Ces toiles sont donc toutes exposées
dans l’atelier du peintre.
Greta
Şuteu a ensuite passé en revue les ouvrages exposés pour la première fois
devant le public actuel :
Ce sont des œuvres appartenant à des périodes de création et à des genres
différents. Nous pouvons dire qu’elles couvrent parfaitement l’ensemble de la
carrière d’Aman, depuis l’académisme du début au pré-impressionnisme de la
dernière période, ainsi que la plupart des genres abordés par le Maître. Le
portrait y est très bien représenté, sur trois périodes, dont celle de la
maturité avec le portrait de la mère du peintre. Ce portrait a d’ailleurs une
histoire intéressante. La mère d’Aman était décédée en 1868, quand la maison de
son fils n’était pas encore finie. Donc elle n’y avait jamais mis les pieds.
Aman peint ce portrait en 1880. Donc, ce tableau est en fait le portrait du
souvenir que l’artiste gardait de sa mère. Vous voyez, on peut dire que la dame
rend en effet visite à son fils. Nous exposons aussi deux miniatures, de
véritables joyaux : le thème en est historique – « L’assassinat de
Ghica III » – et l’œuvre choque par ses couleurs audacieuses, par la façon
dont l’artiste perçoit un élément, le raffinement d’une broderie par exemple. C’est
une création de sa deuxième année d’études universitaires, quand il avait à
peine vingt ans. Selon le critique et historien de l’art Radu Bogdan, c’est le
premier tableau à l’huile sur un thème historique peint par Aman. Il s’agit
donc effectivement d’une création de début.
La commissaire de
l’exposition « Aman chez Aman », Greta Şuteu, a aussi lancé une invitation : Nous attendons nos
visiteurs fidèles à venir admirer cette exposition, mais nous invitons aussi
tous ceux qui n’ont peut-être pas encore découvert ce musée, unique en son
genre.(Trad. Ileana Ţăroi)