Soleil de l’Est
L’exposition Soleil de l’Est – deux décennies d’activité, organisée par l’Institut Culturel Roumain en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, a été conçue comme une rencontre d’artistes qui ont participé, pendant vingt ans, aux échanges culturels déroulés entre la Roumanie et la France.
Monica Chiorpec, 10.11.2015, 13:27
Chantal Moreno, présidente du bureau régional pour l’Europe Centrale et Orientale de l’OIF, nous explique ce que le vernissage Soleil de l’Est signifie pour la relation culturelle franco-roumaine: Moi, je vais repondre au nom de l’Organisation Internationale de la Francophonie, mais je pense que ça montre la qualité de la relation, puisque vous avez vingt ans de travail continu, on a cent six peintres roumains qui sont ainsi présentés, qui ont été découverts par les artistes français. Au-delà, cela montre que la diversité culturelle a un sens et que c’est au travers de cette diversité culturelle qu’on peut avoir des liens de solidarité entre les peuples et entre les artistes.
Michel Gavaza est un des artistes qui ont participé au vernissage de l’exposition Soleil de l’Est, à Bucarest. Avant d’être une exposition, Soleil de l’Est est aussi une association qui, selon lui, contribue à la création de l’Europe Culturelle de l’avenir. Mise en place en 1994, l’Association Soleil de l’Est s’intègre et s’implique dans le mouvement d’affirmation de l’art roumain en l’Europe Occidentale.
Depuis son inauguration, Soleil de l’Est a organisé plus de quatre-vingt-dix expositions de peinture en France et dans l’Union Européenne et a lancé onze livres d’art. En parallèle, elle mène, chaque année, une résidence pour les artistes français, roumains et d’ailleurs. Qui sont-ils, ces artistes? Chantal Moreno: Pour moi, il est difficile de les citer – comme je l’ai dit, on a cent six. Ce que je peux dire c’est que c’est également impressionnant de voir que, tout au long de ces années où les artistes roumains sont allés rencontrer d’autres artistes en France et visiter des lieus emblématiques comme Collioure, ville du fauvisme, ils ont pu de cette façon découvrir aussi des artistes français et – j’ai discuté avec certains des peintres ici présents – faire évoluer leur propre œuvre. C’est ça la coopération et je pense que ce qui est fondamentale dans l’échange c’est que, à travers de l’échange, chacun peut compléter son point de vue et améliorer sa création en prenant compte du point de vue de l’autre.
Quant à l’avenir de la collaboration entre les artistes roumains et français, Chantal Moreno est optimiste: La Roumanie, c’est vraiment le moteur de la francophonie en l’Europe Centrale et Orientale. C’est en Roumanie qu’on trouve le plus d’apprenants de français, il y a plus d’un million, mais c’est aussi en Roumanie que l’on trouve cet enthousiasme pour les valeurs francophones. Alors, nos valeurs francophones, c’est pas uniquement la paix et la démocratie, mais c’est aussi la diversité culturelle et linguistique. Donc, moi, je suis très optimiste par rapport à la francophonie en Europe Centrale et Orientale. Grâce à des activités culturelles comme celle de ce soir, on découvre d’autres valeurs et on se rend compte que la francophonie c’est pas uniquement apprendre le français, mais c’est aussi d’autres choses. La Roumanie, avec ses artistes et ses enfants, parce que j’ai rencontre des jeunes qui commencent à bien parler le français à sept-huit ans et qui comprennent aussi ce que c’est que la diversité culturelle, c’est l’avenir de la francophonie en l’Europe Centrale et Orientale. Je reviens de la Moldavie et de l’Armenie, je suis encore plus convaincue que la Roumanie peut jouer ce rôle d’entraînement par rapport aux autres pays de la zone.
L’exposition Soleil de l’Est est ouverte à Bucarest jusqu’au 15 novembre.