« Nos pères ne rêvent plus en Roumain »
... une pièce de la Compagnie des Mondes invisibles, co-écrit et co-mis en scène par Lia Ionel et Wanda Efremov – Bobescu, un très beau spectacle autour de l’exil, l’intégration, la mémoire et la transmission, que vous pouvez actuellement retrouver au Théâtre La Flèche à Paris
Fromenteaud Charlotte, 02.11.2024, 11:05
Selon les dernières estimations du Conseil national pour l’étude des archives de la Securitate (les services secrets du régime de l’ancien dictateur roumain Nicolae Ceausescu), près de 97 000 Roumains auraient fuit le régime entre 1968 et 1989. Parmi eux, beaucoup se sont établis à l’étranger et ont choisi d’y rester, même après la chute du régime en 1989. Leurs enfants sont donc nés et ont grandi dans un autre pays que le leur. Des enfants pour qui la Roumanie est aujourd’hui un pays lointain, voire étranger, dont ils ne parlent pas forcément la langue. Un pays dont ils ont pourtant entendu parler, dont ils connaissent parfois l’histoire et la culture, qu’ils peinent à s’approprier, tant le silence règne sur le passé de leurs parents. Pourtant, on le sait aujourd’hui, le silence n’empêche pas la transmission d’une génération à l’autre. Et c’est justement de ce silence qu’on choisit de parler nos deux invitées du jour, Lia Ionel et Wanda Efremov – Bobescu, toutes deux nées en France d’un père roumain et d’une mère française, au travers de leur pièce de théâtre « Nos pères ne rêvent plus en Roumain ». Un projet qu’elles ont co-écrit et qui approche avec sensibilité le poids du silence, soulève des questions parfois sans réponse, et interroge sur l’identité. Comment savoir qui l’on est et où l’on va lorsque l’on ne sait pas tout à fait d’où l’on vient ? Un spectacle entièrement inspiré de leur expérience personnelle et dont elles ont accepté de nous parler au micro de RRI.