Monuments dansants
Ils vous regardent fixement avec leurs yeux en marbre ou en granite. Vous savez pertinemment que les statues, ces femmes et hommes sculptés dans des matières lourdes qui remplissent les musées et les monuments, ne peuvent pas bouger. Cependant, si, par miracle, toutes ces silhouettes s’animaient, quels seraient leurs mouvements, comment prolongeraient-elles la posture, l’attitude et l’état d’âme manifestes que leur avait assigné l’artiste les ayant créées ? Qu’est-ce qui se passe à l’intérieur d’un monument après la fin des heures de visite, dans le silence qui s’installe — celui-ci a-t-il une vie intérieure ? Ces questions, tout visiteur de musées se les est posées, même furtivement, au moins une fois dans sa vie.
Andrei Popov, 11.06.2017, 19:29
Des questions qui relèvent du fantastique, mais qui sont également au cœur du projet « Hydre » du chorégraphe Yuval Pick, qui interroge la relation entre la danse contemporaine et le patrimoine. Un spectacle présenté à Bucarest et / — aujourd’hui même, à 19h / – à Cisnadioara, petite commune monument historique du centre de la Roumanie. Cette production est présentée dans le cadre du programme international « France Danse Orient Express » spécialement adapté à la Roumanie par l’antenne locale de l’Institut français, car ce projet se décline simultanément mais séparément dans 13 pays d’Europe centrale et orientale.
Explications avec Yuval Pick, créateur de « l’Hydre », mais aussi le directeur du Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape, en région Rhône-Alpes en France.