L’invitée du jour – Chris Simion, fondatrice du Festival de Théâtre Indépendant Undercloud
L’écrivaine et metteuse en scène Chris Simion, originaire du Pays de Maramureş, dans le nord-ouest de la Roumanie, est également connue comme fondatrice de la troupe de théâtre D’AYA. Et c’est encore elle l’initiatrice et la directrice du Festival de Théâtre Indépendant Undercloud.
Daniel Onea, 04.09.2013, 13:40
L’écrivaine et metteuse en scène Chris Simion, originaire du Pays de Maramureş, dans le nord-ouest de la Roumanie, est également connue comme fondatrice de la troupe de théâtre D’AYA. Et c’est encore elle l’initiatrice et la directrice du Festival de Théâtre Indépendant Undercloud.
Invitée au micro de RRI, elle nous a tout d’abord expliqué le concept d’Undercloud : « C’est la somme des spectacles de théâtre indépendant de chaque saison théâtrale que nous jugeons nécessaires, vivants, c’est de la qualité, du dévouement, de l’innovation réunis en un seul espace. Cela fait plusieurs années que nous organisons ce festival au Musée du Paysan Roumain. Deux semaines durant, nous essayons de créer non pas un mouvement culturel, mais un certain état d’esprit lié à la culture. Nos spectacles se jouent uniquement en roumain, mais là j’ai ma théorie à moi, en tant que spectatrice de représentations théâtrales en langues étrangères. C’est qu’un bon spectacle parvient à dépasser les frontières de la parole. Et comme l’émotion passe au-delà de la scène, on arrive à délaisser la trame en faveur de l’état d’esprit que vous procure un bon spectacle ».
Comment l’idée est-elle née? « Par nécessité. La nécessité d’épauler le mouvement du théâtre indépendant, toujours plus fort, la nécessité de nous réunir, en compétition, sur la même scène, la nécessité d’être présents en été, lorsque pour les autres théâtres la saison est fermée, bref le besoin de théâtre authentique. Nous montons des spectacles de théâtre — danse, basés sur le mouvement, mais aussi des spectacles-lecture. Il y a eu également les spectacles primés lors du gala de l’Union théâtrale, ensuite un spectacle de théâtre acrobatique, intitulé l’Homme – Mouette, le premier en son genre jamais donné en Roumanie, d’après une formule adoptée par le Cirque du Soleil. Nous avons donc eu pas mal de nouveautés par rapport à l’année dernière ».
Le mouvement du théâtre indépendant a gagné, ces derniers temps, en ampleur et n’a cessé d’améliorer sa qualité, affirme Chris Simion : « On a même assisté à l’essor d’un marché des espaces alternatifs, non conventionnels et fort variés, depuis les halles industrielles jusqu’aux appartements, où l’on donne des spectacles comme en France ou au Royaume-Uni, par exemple. Bien de ces productions théâtrales, d’une réelle qualité, commencent à rivaliser avec les représentations des théâtres institutionnels. C’est vrai que l’offre d’un théâtre indépendant ne saurait être tout aussi riche que celle de ces derniers, en raison bien sûr des budgets différents dont ils disposent. Voilà pourquoi les spectacles indépendants sont, dans la plupart des cas, plus simples, en ce sens qu’ils misent sur le jeu des comédiens et sur le canevas de la pièce, plutôt que sur des décors opulents et des costumes éblouissants. Entre temps, ce mouvement grandit et produit des spectacles vivants, qui attirent l’attention sur des questions d’une grande actualité ».
Chris Simion est montée sur les planches il y a 15 ans, lorsqu’elle étudiait la théâtrologie. Elle a également fait des études de mise en scène. En fait, comment a-t-elle découvert le théâtre? « Dans mon cas, ce fut par hasard. Je n’ai pas été de ces enfants emmenés très tôt au théâtre pas les parents. C’est donc moi-même qui en ai fait la découverte lorsque j’ai décidé de franchir le seuil du Théâtre national. Je suis tombée sur une répétition de la pièce «Le nom de la rose». Une sorte de magie s’étant alors produite entre la scène et moi, je me suis tout à coup ravisée sur mes projets d’avenir. A cette époque-là j’étais en terminale et j’envisageais de faire des études de psychologie. C’est ainsi que j’ai changé de cap trois mois seulement avant la fin du lycée ». (trad.: Mariana Tudose)