“Le moulin à papier”
Ion Georgescu compte parmi les Roumains qui, à force de persévérance et d’implication, ont transformé leurs rêves en réalité. Désireux de briser la routine du travail de bureau et passionné de métiers traditionnels, il s’est mis en tête de donner vie à une idée qui lui tenait à cœur, celle de réaliser des livres. Et pas n’importe comment, mais en fabriquant lui-même le papier, en faisant imprimer les livres selon la méthode traditionnelle et en les reliant à l’ancienne.
Monica Chiorpec, 25.09.2015, 15:07
Ion Georgescu compte parmi les Roumains qui, à force de persévérance et d’implication, ont transformé leurs rêves en réalité. Désireux de briser la routine du travail de bureau et passionné de métiers traditionnels, il s’est mis en tête de donner vie à une idée qui lui tenait à cœur, celle de réaliser des livres. Et pas n’importe comment, mais en fabriquant lui-même le papier, en faisant imprimer les livres selon la méthode traditionnelle et en les reliant à l’ancienne.
C’est ainsi qu’est né Le moulin à papier, l’organisation non-gouvernementale que dirige Ion Georgescu : « Cette idée a pris contour petit à petit. C’est dire que nous n’y avons pas pensé d’emblée. Si vous m’aviez demandé, il y a cinq ans, quelle était notre vision sur le projet du « Moulin à papier – Le village des veux métiers traditionnels de Comana », j’aurais pensé que vous rigoliez. Rien n’a été planifié. Ma femme et moi et puis tous ceux qui nous ont aidés au fil du temps, nous avons commencé par un travail de bureau. Ce n’est que plus tard que nous avons découvert l’univers de la reliure de livres, de leur impression manuelle et de la fabrication également manuelle du papier. Nous en avons été ravis au point d’en faire un hobby. Ensuite, cela est devenu une activité constante, dont les revenus puissent subvenir à nos besoins quotidiens, sans avoir à en déployer d’autres. »
Avec son « Moulin à papier », Ion Georgescu a coordonné, dans la localité de Luncaviţa, (comté de Tulcea, est de la Roumanie), un projet consistant à dispenser des cours pratiques à l’intention des habitants: « Ce projet complexe, dont nous avons compté parmi les partenaires, aux cotés de la mairie de Luncaviţa, de deux sociétés de conseil et de l’Université Ovidius de Constanţa, qui en a été le bénéficiaire, a visé à l’acquisition, par les habitants du coin, de compétences dans les activités spécifiques du milieu rural. En dehors des métiers traditionnels, nous avons dispensé à l’intention des personnes désœuvrées des formations aux activités de réceptionniste d’hôtel et d’assistant en relations publiques et communication. A l’issue de ces stages, les participants ont reçu des diplômes reconnus à l’échelle nationale et qui le seront bientôt sur le plan européen, attestant leur qualification dans des savoir-faire ancestraux tels la poterie, le tissage et le tressage du roseau. Ce dernier sert de matière première pour fabriquer toute sorte d’objets dont paillassons, pantoufles, chapeaux, sacs à main. »
L’idée de Ion Georgescu a suscité un vif intérêt non seulement parmi les villageois de Luncaviţa, mais aussi dans les villages tout autour. Ion Georgescu : « Les cours d’artisanat se sont déroulés à Luncaviţa, mais des gens des localités avoisinantes nous ont rejoints. Si nous nous sommes ciblés sur un seul village, Luncaviţa en l’occurrence, c’était pour voir quel impact pouvait avoir un tel projet sur une communauté à riche tradition potière. Les deux autres métiers traditionnels, nous les avons choisis parce que, grâce à la proximité du Danube, le roseau est une matière première à portée de main et que le tissage sur le métier à tisser est une des activités pratiquées jadis dans chaque foyer rural à travers le pays. »
Ion Georgescu, le coordinateur du projet Le Moulin à papier, a transformé la localité de Comana en un « Village des vieux métiers ». C’est d’ailleurs sous ce nom qu’il a fait enregistrer le projet soutenu par des financements norvégiens, lui permettant d’ouvrir sept ateliers de savoir-faire ancestraux. Ceux-ci sont ouverts à quiconque veut redécouvrir des traditions tombées dans l’oubli.