Le compositeur Vasile Sirli
« J’ai été formé dans un lycée de musique de Timişoara et à l’Académie de musique de Bucarest. J’ai travaillé pendant 8 ans comme rédacteur dans une maison d’édition musicale ; c’est l’époque où j’ai le plus appris, puisque j’ai été l’éditeur de mes propres maîtres et ça m’a fait comprendre qu’un maître peut très bien se tromper, lui aussi. Ça m’a permis d’apprendre l’importance des langages musicaux — comment écrire la musique dite contemporaine, comment écrire la musique classique. Ensuite, j’ai accumulé de l’expérience en tant que producteur de musique à Electrecord, l’unique maison de disques dans la Roumanie de ces temps-là. »
Luana Pleşea, 17.01.2013, 14:21
« J’ai été formé dans un lycée de musique de Timişoara et à l’Académie de musique de Bucarest. J’ai travaillé pendant 8 ans comme rédacteur dans une maison d’édition musicale ; c’est l’époque où j’ai le plus appris, puisque j’ai été l’éditeur de mes propres maîtres et ça m’a fait comprendre qu’un maître peut très bien se tromper, lui aussi. Ça m’a permis d’apprendre l’importance des langages musicaux — comment écrire la musique dite contemporaine, comment écrire la musique classique. Ensuite, j’ai accumulé de l’expérience en tant que producteur de musique à Electrecord, l’unique maison de disques dans la Roumanie de ces temps-là. »
Ce que vous venez de lire est l’autoportrait de notre invité d’aujourd’hui, le compositeur Vasile Şirli, lors d’une conférence. D’origine macédonienne, Vasile Şirli est né en 1948, dans un village du comté de Timiş, dans le sud-ouest de la Roumanie. Sa mère chantait dans un chœur et écoutait beaucoup de musique à la radio. Şirli déclarait, d’ailleurs, dans une interview, qu’il avait rencontré sa chance musicale grâce à la radio, car il était fasciné par les voix, surtout celles du Chœur d’enfants de la Radio nationale où il aurait aimé chanter. La collaboration avec la Télévision nationale a représenté la première étape d’une belle carrière, qui a inclus des créations pour des productions télévisuelles, théâtrales ou cinématographiques. En 1986, Vasile Şirli quitte la Roumanie et s’établit en France où il arrive à occuper le poste de directeur musical de Disneyland Paris.
Pourtant, c’est le théâtre et ses sujets « extraordinaires » qu’il préfère.Vasile Şirli : « Dans les spectacles de théâtre, je cherche à connaître les gens et à m’enrichir à travers la musique. Je travaille avec eux de la même façon qu’avec ceux qui font de la littérature, qui en savent tout alors que moi, je ne m’y connais pas du tout. Il me semble très important qu’un acteur, un metteur en scène, un scénographe, participent tous à un spectacle où la musique est « adoptée ». Moi, je me suis toujours vu comme quelqu’un d’«adopté » dans le théâtre ; cette « adoption » me donne la liberté de vous observer, vous, acteurs, metteurs en scène, théoriciens du théâtre et surtout spectateurs. En effet, c’est le spectateur qui m’intéresse. Souvent, quand j’assiste à un spectacle, je regarde autour de moi ; même si je ne suis pas l’auteur de la musique, je suis intéressé par la réaction du public. Par les regards, par la façon de respirer — j’ai vu des spectacles où les spectateurs avaient purement et simplement retenu leur souffle, ce qui est énorme ! Je crois que ça arrive grâce à la musique: nous entrons dans une âme sans nous en rendre compte. »
Un lien très spécial lie le compositeur Vasile Şirli au metteur en scène Silviu Purcărete — leur première collaboration date du début des années1980, quand celui-ci avait invitéŞirli à écrire la musique d’un spectacle de marionnettes qui allait être produit à Braşov. Vasile Şirli et Silviu Purcărete ont collaboré très fréquemment, ayant formé une véritable équipe. Les deux ont travaillé ensemble y compris à « Quelque part à Palilula », le premier film réalisé par Silviu Purcărete.
La motivation qui pousse Vasile Şirli à écrire librement c’est qu’il le fait pour « un art complètement éphémère ». « C’est ma fantaisie, c’est mon petit caprice, ce qui me rend serein et libre, avant tout face au public. », déclarait le compositeur dans une interview. (trad.: Mariana Tudose)