L’association Free à Bucarest
Selon les données du Réseau roumain pour prévenir et combattre les violences contre les femmes, les victimes de violences sexuelles sont à 95% des femmes et des filles, alors que les mineures représentent 50% des victimes identifiées. Comment lutter contre ce phénomène ? l'ONG Free tente de faire bouger les lignes à son échelle.
Fromenteaud Charlotte, 07.08.2023, 11:12
Selon le rapport sur la traite des êtres humains de 2021, on dénombrerait entre 700.000 à 1,2 million de travailleuses du sexe en Europe, dont un tiers en provenance de la Roumanie. La cause ? Des trafiquants sans scrupule qui profitent de la détresse sociale et des enfances brisées par les violences sexuelles et domestiques. Selon les données du Réseau roumain pour prévenir et combattre les violences contre les femmes, les victimes de violences sexuelles sont à 95% des femmes et des filles, alors que les mineures représentent 50% des victimes identifiées. Dans un rapport paru lui aussi en 2021, le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (le GRETA) exhortait les instances roumaines à agir et sanctionner les trafiquants de façon dissuasive tout en permettant aux victimes d’être indemnisées. Malheureusement, les institutions policières et judiciaires ne disposent pas, à l’heure actuelle, des moyens permettant d’organiser une véritable protection des femmes et des enfants, et estiment d’autre part qu’il appartient aux pays de destination dans l’UE de gérer les clients. Ainsi, selon un rapport du Conseil supérieur de la magistrature roumaine, entre 2014 et 2020, 18 549 plaintes pour abus sexuels sur mineurs ont été enregistrées auprès des parquets de Roumanie, dont 80% ne sont même pas arrivées jusqu’au tribunal. Face à l’ampleur du phénomène, des ONG et associations s’organisent pour venir en aide aux victimes et tenter de palier à l’impuissance des institutions en s’attaquant directement à la racine du problème.
Nous avons rencontré Astrid Wanny de l’association Free à Bucarest. Elle a accepté de partager avec nous son expérience au sein de cette structure qui accompagne les femmes victimes de la traite des êtres humains pour les aider à s’en sortir.