Johann Kobborg, directeur du ballet de l’Opéra national roumain
Johann Kobborg est un des plus éminents danseurs classiques de sa génération. Partenaire en ville et sur scène de la danseuse étoile d’origine roumaine Alina Cojocaru, il a enchanté, pendant de longues années, des milliers de spectateurs présents dans la salle de l’Opéra Covent Garden à Londres. A la fin de la dernière saison, il les a pourtant attristés par sa décision de quitter Covent Garden, pour aller plus loin — comme il l’affirmait dans une interview à Radio Roumanie Culture. Heureusement pour nous, « plus loin » a signifié Bucarest, où, le 7 décembre, Johann Kobborg ouvrait la saison avec « La Sylphide » sur la scène de l’Opéra Roumain. Un spectacle dont il signe aussi la chorégraphie.
Ana-Maria Cononovici, 19.12.2013, 13:00
Johann Kobborg est un des plus éminents danseurs classiques de sa génération. Partenaire en ville et sur scène de la danseuse étoile d’origine roumaine Alina Cojocaru, il a enchanté, pendant de longues années, des milliers de spectateurs présents dans la salle de l’Opéra Covent Garden à Londres. A la fin de la dernière saison, il les a pourtant attristés par sa décision de quitter Covent Garden, pour aller plus loin — comme il l’affirmait dans une interview à Radio Roumanie Culture. Heureusement pour nous, « plus loin » a signifié Bucarest, où, le 7 décembre, Johann Kobborg ouvrait la saison avec « La Sylphide » sur la scène de l’Opéra Roumain. Un spectacle dont il signe aussi la chorégraphie.
Comment l’idée de réaliser un spectacle à Bucarest est-elle née? Johann Kobborg nous le dit lui-même: « J’y suis venu à plusieurs reprises avec ma partenaire, Alina Cojocaru, et donc cette connexion a toujours existé. Il y a quelque temps, j’ai fait une visite à Bucarest et je me suis entretenu avec le directeur de l’Opéra national. Et ce fut là, le point de départ de ce projet. Heureusement, j’étais libre à ce moment-là, et nous avons pu le mettre sur pied sans difficulté. »
Pourquoi « La Sylphide » ? Qu’est-ce que ce ballet représente pour Kobborg? « La Sylphide » a été un de mes premiers spectacles et il continue d’être un de mes ballets préférés. C’est le genre qui vous permet de vous épanouir — en tant qu’être humain et en tant qu’artiste ; un ballet où les murs tombent et toute votre vie se passe là, sur la scène. C’est une expérience extrêmement intéressante pour un danseur, car la façon dont je l’interprétais lorsque j’avais 20 ans est tout à fait différente de celle d’aujourd’hui. Pourtant, toutes les versions sont valables, on ne peut pas dire : ça c’est bon, ça c’est mauvais. Du point de vue historique, ce fut le premier ballet où une danseuse ait jamais dansé sur pointes. Il est donc très important. Il est peut-être le plus important ballet danois, le plus fameux que nous ayons — même si la musique a été composée par un norvégien, même si le premier chorégraphe n’était pas tout à fait danois, il était mi-suédois, mi-français, même si l’action se déroule en Ecosse, il demeure la plus magnifique création de tous les temps. Ce ballet m’a fait faire le tour du monde et ma carrière internationale, je la dois entre autres au ballet « La Sylphide ».
Johan Kobborg a été danseur étoile du Ballet Royal Danois et du Ballet Royal de Londres et il est invité par les plus importantes compagnies de danse classique du monde. Ces dernières années, Johan Kobborg s’est fait aussi remarquer comme chorégraphe, ses créations étant présentées entre autres par le Ballet royal de Londres, par le Ballet du Bolchoï à Moscou et par le Ballet Royal de Nouvelle Zélande. En 2009, « La Sylphide » qu’il a réalisée au Bolchoï, a été nommé au Prix « La Masque d’Or » de Moscou récompensant le meilleur spectacle de l’année.
La danse a porté ses pas partout dans le monde. Aussi, le syntagme « chez soi » a-t-il acquis pour lui une autre signification. Où Johann Kobborg se sent-il chez soi ? « Je ne sais effectivement pas à quel pays penser : le Danemark, le Royaume Uni ? Toute ma vie, j’ai voyagé, il y a eu des périodes où j’ai habité dans une valise, pour ainsi dire. Je ne suis pas obsédé par la danse, je ne peux pas dire que je suis incapable de penser à autre chose, mais je peux dire que lorsque je me trouve dans un studio, ma maison est là. Mon « chez moi », e sont les gens que j’aime et la plupart des gens que j’aime se trouvent dans les studios de danse. Je ne suis donc jamais très loin de chez moi. »
Pendant la saison qui vient de débuter dans la capitale roumaine — justement avec le spectacle « La Sylphide » dont il signe la chorégraphie — Johann Kobborg est chez lui à l’Opéra national de Bucarest, d’autant plus qu’à partir du 1er janvier prochain, il occupera le poste de directeur du Ballet national roumain. (trad. : Dominique)