Gilberto Ortega, « live » depuis Cuba
Il vient directement de Cuba — comme il se plaît à dire — et il est musicien. Il s’appelle Gilberto Ortega et il a laissé derrière lui, il y a plus de 9 ans, le pays de Fidel Castro, à l’époque, pour s’établir en Roumanie. Il se rappelle avec précision la date de son arrivée : le 11 juillet 2006. Pour Gilberto Ortega c’est une date mémorable: «Venir en Roumanie, où je j’habite depuis 9 ans, c’était changer de vie. La culture du pays est totalement différente. Et puis il est important de ne pas oublier d’avoir fait un pas et quand on l’a fait. »
Roxana Vasile, 17.02.2016, 17:00
Il vient directement de Cuba — comme il se plaît à dire — et il est musicien. Il s’appelle Gilberto Ortega et il a laissé derrière lui, il y a plus de 9 ans, le pays de Fidel Castro, à l’époque, pour s’établir en Roumanie. Il se rappelle avec précision la date de son arrivée : le 11 juillet 2006. Pour Gilberto Ortega c’est une date mémorable: «Venir en Roumanie, où je j’habite depuis 9 ans, c’était changer de vie. La culture du pays est totalement différente. Et puis il est important de ne pas oublier d’avoir fait un pas et quand on l’a fait. »
Gilberto est percussionniste et c’est une chanteuse très connue de musique latino, elle-même expatriée en Roumanie, l’Argentine Analia Selis, qui l’a incité à venir. « Elle avait besoin d’un batteur et elle m’a offert la possibilité de jouer. Je suis venu, je m’y suis plu et je suis resté. Voilà. »
S’adapter à la Roumanie n’a pas été très facile. Pendant les années qu’il y a déjà passées, Gilberto Ortega a fait des efforts, dont le plus grand a été peut-être celui d’apprendre la langue du pays, de sorte qu’il peut actuellement soutenir sans problèmes une conversation en roumain: « Quand je suis arrivé à Bucarest, Analia Selis m’a accueilli à l’aéroport et de là elle m’a emmené directement aux répétitions. Je ne savais même pas où j’allais loger. Le premier mot que j’ai appris a été «şefa » – la cheffe. Ensuite, puisque je jouais exclusivement en compagnie de musiciens roumains, j’ai commencé à leur demander : « Comment dit-on ceci ? Comment dit-on cela ? » Je me suis même acheté un petit cahier, je regardais beaucoup la télé et je notais des mots… ainsi j’ai fini par apprendre la langue. C’était indispensable. »
S’habituer à la mentalité des Roumains, qui ont une culture si différente de celle des Cubains, n’a pas été facile non plus. Pourtant, comme rien n’est impossible, Gilberto a fini par s’y adapter.
Gilberto Ortega est né dans une famille de musiciens, sa mère aurait pourtant voulu qu’il fasse des études de droit. Gilberto a choisi la musique, c’est ce qu’il voulait faire. Et il l’a fait en autodidacte : 60 -70% de ce qu’il sait à présent, il l’a appris tout seul, par son travail et aussi de ses parents: « Depuis 1998, lorsque j’ai commencé ma carrière comme professionnel et jusqu’en 2006, quand je suis arrivé en Roumanie, j’ai eu une activité ininterrompue. La musique c’est ma vie, je n’ai jamais rien fait d’autre. »
Dans son pays d’origine, Gilberto a joué de la musique traditionnelle cubaine. Il a fait des tournées dans 25 pays du monde: «J’ai joué dans beaucoup de pays. J’ai commencé en 2000 avec le Japon, ensuite je suis allé au Mexique et dans beaucoup de pays européens — Italie, France, Allemagne, Belgique… Je dois mentionner aussi le Canada et les îles Caraïbes. J’ai visité à maintes reprises le Chili. Avant de venir en Roumanie je n’ai pas cessé de voyager. »
En tant que musicien, il a beaucoup voyagé en Roumanie aussi, pays qu’il connaît presqu’entièrement. Ses villes préférées sont Sibiu et Braşov, en Transylvanie, et Timişoara, dans l’ouest: «J’aime beaucoup la ville de Braşov, surtout en raison de sa magnifique position au pied de la montagne. Et la ville de Sibiu aussi, pour son architecture. J’ai d’ailleurs beaucoup joué là-bas, grâce au festival de jazz qui y est organisé, et je m’y plais. »
Gilberto Ortega a joué en compagnie de personnalités très connues du pop-rock roumain. Rappelons, parmi les plus connus, Pepe, Ştefan Bănică Jr., Andra, Alex Velea ou Connect-R. Sur la liste des collaborations figurent également les groupes Mandinga et Bosquito. Gilberto Ortega est aussi monté sur la scène de la salle de concerts de la Radiodiffusion roumaine, aux côté du Big Band de la Radio dirigé par le professeur et compositeur Ionel Tudor: « Cela a été une expérience inédite. Les instrumentistes du Big Band sont d’excellents musiciens, Ionel Tudor est lui aussi un chef d’orchestre de très haut niveau. J’ai beaucoup appris d’eux – tous ceux qui passent par là font de même. C’est pourquoi je vais collaborer autant que possible avec le Big Band. Nous jouons du jazz, mais pas uniquement. Pour moi c’est quelque chose de vraiment très particulier. »
Set de tambours, tambour tumbadora, bongo, timbales… ce sont des instruments aux noms un peu étranges pour les non-spécialistes, mais pour Gilberto Ortega ce sont ses instruments de prédilection. Il est venu en jouer en Roumanie, où il aime vivre. S’il était en son pouvoir de changer quelque chose, dans ce pays, il souhaiterait rendre les hivers un tantinet moins rudes. Pour le reste, la Roumanie lui est chère, ne serait-ce que pour y avoir vu de la neige, pour la première fois de sa vie. (trad. : Dominique)