FNT 2013 – Expo Helmut Sturmer
Le coup d’envoi de la 23e édition du Festival national de théâtre a été donné le 25 octobre, à la Casa Löwendal de Bucarest, un hôtel particulier qui abrite la Fondation homonyme et dont l’architecture est caractéristique du style néo-roumain. Ce furent le vernissage de l’exposition HELMUT STÜRMER — ESPACES IMAGINAIRES et le lancement de l’album de photographie STÜRMER/SCENOGRAphies, 2e volume.
Luana Pleşea, 29.10.2013, 15:00
Le coup d’envoi de la 23e édition du Festival national de théâtre a été donné le 25 octobre, à la Casa Löwendal de Bucarest, un hôtel particulier qui abrite la Fondation homonyme et dont l’architecture est caractéristique du style néo-roumain. Ce furent le vernissage de l’exposition HELMUT STÜRMER — ESPACES IMAGINAIRES et le lancement de l’album de photographie STÜRMER/SCENOGRAphies, 2e volume.
L’exposition, ouverte jusqu’au 30 novembre, rassemble 200 créations du scénographe et peintre Helmut Stürmer — maquettes, photos, esquisses, toiles, dessins, montages vidéo. Les visiteurs seront surpris de rencontrer aussi un espace inédit — une reproduction du bureau où Helmut Stürmer travaille à Munich. Ce sont en fait des photos de son atelier munichois, des photocopies des esquisses étalées sur les murs ou « du chaos qui règne dans mon atelier », comme l’artiste se plaît à dire.
Mettre en place une expo dans un endroit comme la Villa Löwendal est un véritable défi, avoue le scénographe Helmut Stürmer. « J’ai voulu créer un espace aux dimensions très humaines. Déjà, l’architecture de l’immeuble est très puissante ; ce n’est pas une galerie blanche qui se prête à une expo conceptuelle. J’ai donc essayé d’apprivoiser l’espace comme si c’était ma maison, où je recueille des choses que je regarde tout seul pour voir ce que j’ai fait ces dernières années. J’y suis venu il y a deux mois, j’ai regardé l’espace, j’ai pris des photos, j’ai imaginé un certain plan, mais quand on commence à monter l’exposition, les choses peuvent suivre un cours différent. J’ai investi l’espace que j’ai complètement changé, sans pour autant le détruire ; j’en ai gardé l’esprit. »
L’exposition présente des fragments de scénographies créées pour environ 80 spectacles, dont une vingtaine ces 5 dernières années, estime l’artiste lui-même. « La partie principale de l’exposition se réfère à la période 2007 — 2013, et puis il existe aussi une partie rétrospective qui commence avec les années 1980, après mon départ de Roumanie ; malheureusement, toute ma documentation et tout le matériel d’avant 1977 ont disparu. Moi, je me suis enfui de Roumanie en emportant juste une valise. En 1977, j’ai dû tout reprendre à zéro en Allemagne. »
Les nouvelles créations présentes dans l’exposition de la Villa Löwendal commencent avec le fameux « Faust », mis en scène par Silviu Purcărete en 2007, au Théâtre national Radu Stanca de Sibiu et finissent avec l’opéra mis en scène par le même Silviu Purcărete, cette année, en mai, au Théâtre Colon, à Buenos Aires. Le scénographe Helmut Stürmer. «Ce sont deux œuvres de Rachmaninov, « Francesca da Rimini » et « Aleko », montés dans un espace unique et unitaire qui se transforme entièrement après l’entracte. Comme la pause ne dure qu’une demi-heure et que les deux opéras sont totalement différents, il a fallu trouver une solution qui relie les deux récits — ce fut l’Enfer de Dante pour le premier et un camp de gitans pour le second. J’ai imaginé une construction complètement opaque au début, éclairée seulement d’en haut, comme si c’était une cave très profonde ; ensuite, j’ai donné de la liberté à cette construction qui est devenue une sorte de prison complètement transparente, avec des réseaux en fil métallique. C’était comme si les gitans avaient installé leur camp dans un endroit abandonné il y a 2000 ans. Et le résultat a été extraordinaire, car « Aleko » est un des plus beaux poèmes de Pouchkine — qui parle du concept de morale du monde actuel, trop enclin à condamner les individus trop vite. Cet opéra est une plaidoirie pour la générosité et l’oubli. Et il est très beau ! »
La création du scénographe Helmut Stürmer est également très belle et très appréciée dans le monde du théâtre et du cinéma. La preuve — le nombreux public présent au vernissage de l’exposition « Helmut Stürmer — Espaces imaginaires », dont des personnages importants tels les metteurs en scène Lucian Pintilie et Radu Afrim, ou encore l’actrice et poétesse Ioana Crăciunescu. (trad.: Ileana Taroi)