Constantin Chiriac, récital à New York et Montréal
Le 31 août, les Roumains du pays et du monde fêtent la Journée de la langue roumaine, instituée en 2013. A cette occasion, l’Institut culturel roumain de New York invite le public à découvrir l’acteur Constantin Chiriac, directeur du Théâtre national « Radu Stanca » et du Festival international de théâtre de cette ville — le troisième grand festival des arts du spectacle organisé en Europe.
Luana Pleşea, 27.08.2013, 13:01
Entre le 29 août et le 1er septembre, Constantin Chiriac fait une tournée de récitals à New York et Montréal, pour promouvoir la langue roumaine en Amérique du Nord. Son récital est conçu en deux parties, l’une religieuse, l’autre laïque. Le premier est prévu le 29 août et il sera accueilli par l’Eglise orthodoxe Sainte Marie de New York.
Constantin Chiriac : « Je me réjouis de retourner à l’Eglise Sainte Marie de Qeens, à l’inauguration de laquelle j’ai participé, il y a pas mal d’années, avec un spectacle monté pour cette occasion et consacré à notre grand poète national Mihai Eminescu. C’est une grande église, qui peut accueillir un millier de personnes, c’est pourquoi j’ai suggéré que mon récital de cette année s’y déroule. J’aurai un spectacle de poésie religieuse, un spectacle qui présente l’être humain face à la divinité et face au passage dans l’au-delà, ses doutes, ses joies, ses espoirs. Ce spectacle réunit des poèmes de grands poètes de la littérature roumaine et universelle, entre autres Eminescu, Arghezi, Blaga, Shakespeare et Rilke. C’est là un beau dialogue de la poésie roumaine avec la poésie du monde ».
La seconde partie du récital sera accueillie par la salle des fêtes de l’Eglise Sainte Marie. Constantin Chiriac : « Il s’agit d’un dialogue entre le poète Mihai Eminescu et le narrateur Ion Creangă, deux grandes personnalités, génies de ce peuple, liés par une amitié tout à fait spéciale. Avant ’89, en fouillant les archives de la Bibliothèque universitaire de Iaşi, j’ai découvert des lettres de Mihai Eminescu, que j’ai utilisées à l’époque pour un spectacle. Cela n’a pas été facile, car c’était avant la chute du régime communiste. C’est la professeure Zoe Dumitrescu Buşulenga, membre de l’Académie roumaine, qui m’a aidé et j’ai présenté ce récital devant de grandes personnalités. Ce récital, je l’ai repris par la suite. Au moment où j’ai découvert, toujours avant ’89, la lettre de Ion Creangă, que j’ai intégrée à ce récital-dialogue, j’ai été choqué de constater à quel point elle était véhémente et véritablement nationale. En la réécoutant aujourd’hui, nous nous rendons compte combien elle est actuelle et troublante par rapport à la destinée de ce peuple ».
Constantin Chiriac cite un fragment de la lettre que Ion Creangă adressait à Mihai Eminescu : « Cher Monsieur et frère Eminescu, en tant qu’homme du peuple, je ne puis m’empêcher de verser des larmes pour le malheur qui s’est abattu sur l’avenir de ce peuple. Oui, nos hommes d’Etat ont des yeux et ils ne voient pas ? Ils ont des oreilles et n’entendent pas ? C’est au peuple de tirer les marrons du feu. S’il savait, le bœuf, quelle vile main le mène à l’abattoir ! Mais il ne le sait pas, pauvre bête. Il souffre et se tait ».
Le récital prévu au Canada aura deux représentations et il sera présenté à l’occasion des Journées de la langue roumaine, organisées par 8 associations roumaines de la Grande Région de Montréal. Le premier spectacle aura lieu le 31 août, dans la Grande salle du Centre communautaire, le second, le 1er septembre, à l’Eglise Saint Elie.
L’acteur Constantin Chiriac nous parle de sa mission: « J’estime que la fête de la langue roumaine devrait être conçue comme un dialogue. Et moi, je me suis donné pour tâche de créer un tel dialogue — notamment dans les universités où je dois me rendre à titre personnel. Là, j’essaierai, dans la mesure du possible, de réciter des poèmes roumains traduits dans d’autres langues, car il est important que la poésie roumaine soit entendue dans des versions accessibles à un public plus large, il est important que la langue roumaine, si belle, si sonore et si poétique, entre en dialogue avec les langues les plus parlées dans le monde. »
Entre 2004-2007, Constantin Chiriac a été vice-président de l’Association « Sibiu — capitale culturelle européenne 2007 ». Depuis 2010, il est membre du comité de sélection des villes candidates au titre de « Capitale européenne de la culture ». (trad. : Dominique)