« Fier et fort » au commandement du groupement de combat de l’OTAN en Roumanie.
Déployement en Roumanie d'éléments du 5e régiment de dragons de Mailly-le-Camp.

Alex Diaconescu, 19.03.2025, 13:06
Depuis la fin janvier, le colonel Thierry Denechaud est le nouveau commandant du groupement de combat de l’OTAN « Sebastopol » de Roumanie basé à Cincu, dans le centre du pays. Mentionnons qu’en France, le colonel Denechaud est le comandant du 5e régiment de dragons de Mailly-le-Camp, un des plus anciens régiments de l’armée française, fondé en 1635 et l’unique régiment interarmes de la France métropolitaine. Il est composé d’escadrons de chars Leclerc, de compagnies d’infanterie mécanisée, de sous-unités de reconnaissance, génie, appui rapproché, artillerie. Ce régiment joue le rôle des forces d’opposition dans le polygone de Mailly-le-Camp, où s’entrainent toutes les unités des forces terrestres françaises. La structure du régiment est carrément identique à celle du Groupement de combat de l’OTAN de Roumanie, à une échelle un peu plus petite. A l’exercice Eagle Warrior 25 déroulé sur le polygone Topraisar, une localité du centre de la Dobroudja, dans le sud-est de la Roumanie près de la mer Noire, le colonel Denechaud explique si cette structure complexe arrive à l’aider dans l’exercice de son commandement ici, en Roumanie :
« Oui, d’abord cela nous rend le travail beaucoup plus facile, parce que nous sommes venus avec des fantassins, des tankistes, des éclaireurs, des soldats de génie. Il y a aussi d’autres militaires qui proviennent d’autres régiments parce que nous n’étions pas suffisants. Mais nous avons cet esprit d’opérations interarmes que nous répandons dans le cadre de notre entrainement. A remarquer aussi qu’ici à Topraisar, nous sommes venus avec une section d’infanterie et une section de génie. Et c’est d’ailleurs, notre identité d’agir en tant que forces interarmes. Maintenant, c’est ce que nous voulons faire aussi avec les partenaires roumains, promouvoir les opérations interarmes et travailler ensemble » a répondu le colonel Denechaud.
A la découverte de la Roumanie
Même si le temps a été extrêmement bref, l’officier français a pu se faire quelques impressions sur la Roumanie et le peuple roumain, sur notre histoire et notre géographie. Nous citons le colonel Denechaud:
« Nous n’avons pas disposé de trop de temps, les activités se sont déroulées très rapidement. Nous nous sommes rendus sur le terrain, nous avons vu comment s’entrainent les militaires. Nous nous sommes rendus aussi en montagne, il vaut vraiment la peine de voire les Carpates, parce que c’est impressionnant. Et c’est très intéressant du point de vue historique. L’histoire de la Roumanie nous intéresse beaucoup peut-être aussi parce qu’elle est différence de celle de la France. Mais enfin, toute l’histoire de la Roumanie est impressionnante et c’est pourquoi j’attends impatiemment de pouvoir continuer à la découvrir. Je n’ai pas encore découvert la cuisine roumaine, mais je ne tarderais pas. Ici en Dobroudja, le relief est plutôt similaire au côté français, puisque c’est une région plate. Je crois que chaque pays a ses caractéristiques et que tout est à découvrir. Il faut seulement être curieux. Je crois que la Roumanie bénéficie de cette chance d’avoir la mer Noire, ce côté maritime, puis des plaines et cette région de montagne des Carpates. Cela te pousse à vouloir découvrir la Roumanie. » a précisé le comandant français.
Rencontres avec les roumains
Le colonel Thierry Denechaud, né à Bourges, dans le centre de la France a immédiatement saisi les caractéristiques du peuple roumain et non seulement celles des militaires qu’il rencontre :
« Je crois que le peuple roumain est accueillant et très fier. Je ne le connais pas assez, parce qu’un mois est une période trop courte. Mais je crois qu’il existe une véritable fierté parmi les Roumains. C’est un sentiment qui nous accueille. Nous le voyons chaque jour, partout où nous nous rendons. C’est très beau, en tant que français d’être reçu ainsi. Il y a beaucoup de Roumains, et j’ai été d’ailleurs surpris de découvrir que ceux-ci ont des notions de Français. C’est un vrai plaisir. Ils font cet effort dès qu’ils voient le drapeau français. Et c’est ainsi que je tente moi-aussi de parler un peu de Roumain. Déjà je connais pas mal de mots. » a conclu le colonel Denechaud.
Le commandant du groupement de combat de l’OTAN s’est rendu sur la quasi-totalité des polygones de Roumanie qui accueillent des exercices alliés : Bogata, Cincu, Smârdan, Topraisar, le chalet Diham en montagne et prochainement Capu Midia pour des tirs d’artillerie contre des cibles en haute mer.