Une campagne pour protéger la forêt
România Internațional, 03.06.2019, 17:31
Ces dernières années, les organisations de
protection de l’environnement se sont investies, de plus en plus, à identifier
et à signaler les cas de coupes illégales de forêts. Suite aux investigations entreprises,
les écologistes tirent de nouveau la sonnette d’alarme : même des forêts de
réserves naturelles, celles de parcs nationaux, sont exploitées, et les
autorités n’exercent aucun contrôle sur la gestion durable de ces dernières.
Depuis
plus de 10 ans, Greenpeace Roumanie mène une campagne nationale pour la
protection et l’administration durable des forêts. Le Rapport sur les coupes
illégales dans les forêts de Roumanie en 2017 a été lancé à l’automne dernier.
12.487 cas de coupes illégales ont été identifiées au niveau national, soit une
moyenne de 34 par jour, 32% de plus que durant l’année antérieure. Et c’est
toujours l’année dernière que les représentants de Greenpeace, d’autres ONGs
d’environnement partenaires et des spécialistes en la matière ont réussi à
bloquer une proposition législative qui aurait permis des défrichements dans
les forêts de Roumanie ayant la plus grande valeur : les forêts vierges et
quasi-vierges. Le coordinateur de la campagne Greenpeace Roumanie pour les forêts,
Cristian Găluşcă, explique :« L’année
dernière n’a pas été des meilleures pour les forêts roumaines, loin s’en faut.
Nous avons eu des discussions avec le ministère de l’Environnement pour
améliorer le SUMAL, un système informatique intégré de suivi du matériel
ligneux, l’Inspecteur de la forêt, le Radar de la forêt, la transparence, en
général, en matière d’exploitation des forêts. En févier, nous nous sommes
heurtés à une initiative législative qui permettait des interventions
ultérieures dans les forêts bénéficiant de tous les types de protection, même
dans les forêts séculaires, celles à protection intégrale. Cette loi aurait
donc permis aux maires de défricher et de faire sortir du fonds forestier même
la forêt ayant la plus grande valeur qui existe en Roumanie. Heureusement,
après un mois et demi de contestation de notre part et de la part de nos
collègues, cette loi n’est pas passée. En revanche, la loi qui prévoit la
création de l’Agence pour les aires protégées est passée, elle. La Roumanie dispose
d’environ un million d’hectares d’aires protégées. Jusqu’à l’année dernière,
elles étaient gérées par Romsilva, par des agents privés et par des ONGs, à
hauteur d’un tiers par chacune de ces entités. Toutefois, nous avons des
problèmes d’exploitation des forêts dans certaines aires protégées. On fait
comme dans une forêt normale, on ne tient pas compte que ce sont des aires
protégées. On intervient par excès dans les zones tampon, là où il ne faudrait
faire que des travaux de conservation, et en aucun cas des coupes primaires et d’autres
coupes… De ce fait, nous nous attendons à toute sorte d’abus de la part de
cette agence… »
Et parce
que le ministère des Eaux et des Forêts n’a pas continué à développer et à
améliorer les instruments numériques, tels que le Radar de la forêt ou
l’Inspecteur de la forêt, pour rendre le contrôle des activités sylvicoles plus
efficace, les spécialistes de Greenpeace ont mis à la disposition des citoyens
un nouvel instrument. Il leur permet de s’investir activement dans la lutte
pour la protection des forêts. Ils ont lancé une application pour téléphones
portables, Forest Guardians, pour identifier les coupes illégales et les
rapporter à l’autorité. Jusqu’ici, plus de 11.000 citoyens ont téléchargé
l’application et ont assuré un suivi de 30.000 ha de forêts environ.