Tentatives de sauver la rivière Jiu
La rivière Jiu a creusé à travers les Carpates Méridionales, sur une distance de 35 km, un des défilés les plus spectaculaires et sauvages des Carpates, devenu Parc national et site Natura 2000. Ses eaux ont créé les habitats pour des milliers d’espèces, parmi lesquelles beaucoup sont protégées au niveau national et international. Le défilé du Jiu est veillé par d’anciennes forêts de hêtres, de chênes rouvre, de charmes, de frênes et de chênes, par des versants rocheux et des grottes spectaculaires.
România Internațional, 15.01.2018, 13:36
La rivière Jiu a creusé à travers les Carpates Méridionales, sur une distance de 35 km, un des défilés les plus spectaculaires et sauvages des Carpates, devenu Parc national et site Natura 2000. Ses eaux ont créé les habitats pour des milliers d’espèces, parmi lesquelles beaucoup sont protégées au niveau national et international. Le défilé du Jiu est veillé par d’anciennes forêts de hêtres, de chênes rouvre, de charmes, de frênes et de chênes, par des versants rocheux et des grottes spectaculaires.
Le Parc naturel du Défilé du Jiu recèle beaucoup de réserves naturelles d’oiseaux protégés par la loi, parmi lesquels le faucon pèlerin, le merle d’eau, l’autour des palombes, le milan royal, l’aigle royal et la buse variable. Les ours, les lynx, les lièvres ou les chamois se cachent dans les sous-bois, alors que dans les eaux froides des rivières de montagne se glissent des loutres, beaucoup d’espèces d’amphibiens, des poissons et des invertébrés. Les biologistes ont découvert là plus de 700 espèces de plantes et plus de 440 espèces d’animaux, certaines protégées par la loi.
Toute cette richesse naturelle risque d’être détruite par un aménagement hydro-énérgetique qui capterait 85% du débit de la rivière, sur toute la longueur du défilé. Heureusement, la Cour d’appel de Bucarest a annulé les permis de construire de la centrale hydroélectrique qui aurait détruit les écosystèmes et toutes les activités touristiques de la région. N’oublions pas que la Vallée du Jiu est considérée par beaucoup la zone de rafting la plus spectaculaire de Roumanie.
Diana Coşmoiu, la coordinatrice nationale des politiques publiques de WWF (Fonds mondial pour la nature) Roumanie : « Ce projet est un cas négatif digne du Livre des records. Le projet a reçu les avis en 2003, mais, même s’il a été modifié entre temps, les autorités en charge de l’environnement n’ont pas été notifiées. Malheureusement, les travaux continuent encore aujourd’hui, si vous pouvez vous imaginez une chose pareille, même si la décision du tribunal a été rendue le 14 décembre et elle a annulé le permis de construire. Les travaux auraient dû être arrêtés tout de suite là-bas. Pourtant, ils continuent depuis 14 ans. Ils ont commencé en 2003, lorsque le projet a reçu les avis nécessaires, mais pendant ce temps, ils ont parfois été interrompus pour des raisons financières. En 2007, la Roumanie a adhéré à l’UE et les règles de conservation de la nature et de l’environnement sont devenues beaucoup plus strictes. Par exemple, l’étude d’impact sur l’environnement, faite en 2003, sur laquelle s’est fondé l’accord en matière d’environnement, a été réalisée sans prendre en compte les espèces vivant dans la rivière. Personne n’a donc considéré comment elles pourraient être affectées, ni la quantité d’eau nécessaire pour que ces espèces survivent. Le projet devait capter 85% de l’eau du Jiu sur tout ce secteur de la rivière, soit plus de 30 km. Malheureusement, une grande partie des constructions ont déjà été réalisées et elles ont un impact sur le paysage, mais tant que cet aménagement n’est pas mis en service, tant qu’il ne capte pas les eaux du Jiu, le Parc national a encore une chance. »
30.000 de passionnés de la nature ont signé la pétition publique pour arrêter ces travaux, pétition initiée par le biologiste Călin Dejeu. Dans la lutte pour protéger les rivières de la montagne se sont également investis beaucoup d’ONG et des activistes pour l’environnement, qui ont présenté devant les tribunaux des études et des analyses relatives à ce projet. Et ce alors qu’aucune autorité de l’Etat roumain n’a été assez ferme pour arrêter ce projet depuis plus de 17 ans. (Trad. Nadine Vladescu)