Stop au smog!
Le smog est une forme de pollution qui affecte gravement la santé publique et l'environnement et constitue un problème important en Roumanie, en particulier dans les zones urbaines. Bucarest, Cluj-Napoca et Iasi sont les villes de Roumanie les plus touchées, avec des concentrations de polluants bien supérieures aux limites recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé.
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Daniel Onea, 15.02.2025, 11:06
Le smog, un grave problème des zones urbaine
Le smog est une forme de pollution qui affecte gravement la santé publique et l’environnement et constitue un problème important en Roumanie, en particulier dans les zones urbaines. Les principales causes du smog en Roumanie sont les émissions de gaz et de particules fines provenant des véhicules, des industries, des centrales thermiques à combustible fossile et du chauffage des habitations au bois ou au charbon.
Bucarest, Cluj-Napoca et Iasi sont les villes de Roumanie les plus touchées, avec des concentrations de polluants bien supérieures aux limites recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En hiver, ce phénomène s’intensifie en raison des basses températures et des inversions de température, qui empêchent la dispersion des polluants dans l’atmosphère. Cela rend l’air stagnant et la pollution persiste plus longtemps. Un rapport publié à la fin de l’année dernière montre qu’à Bucarest, le smog et l’augmentation significative des valeurs de particules PM 2,5 sont essentiellement imputables au chauffage à combustibles solides.
Une page de sensibilisation à ce problème
Ecopolis, une organisation non gouvernementale, a créé une page de sensibilisation à ce problème, dont nous parle Oana Neneciu, sa directrice exécutive:
« Avec la page Stop Smog, nous voulons sensibiliser les autorités et les citoyens à ce phénomène qui n’est plus rare à Bucarest. Il se produit chaque hiver. À partir d’une température inférieure à 10°, nous constatons l’apparition de ces phénomènes. Il s’agit essentiellement de pollution, de particules qui se combinent à des conditions météorologiques qui ne favorisent pas la dispersion des polluants. Nous avons alors cette chape, ce cocktail de pollution, qui reste au-dessus de la ville pendant un, deux, trois jours, voire plus longtemps en fonction des conditions météorologiques. Nous avons observé ce phénomène dans tout Bucarest. Nous essayons d’identifier plus spécifiquement la pollution provenant des sources de chauffage, qui sont de plusieurs types : le chauffage général, puis les installations de chauffage individuel, et enfin les installations fonctionnant avec des combustibles solides, qui constituent en fait un problème majeur à Bucarest. »
Les zones les plus problématiques identifiées, en termes de valeurs de particules PM 2,5, sont Giulești, Bucureștii Noi, Colentina-Fundeni et Rahova-Ferentari. De nombreuses maisons y utilisent des installations à combustibles solides tels que le bois, les granulés ou les déchets, qui devraient être remplacées de toute urgence.
Trop peu de chiffres officiels
Mais il n’existe aucun rapport officiel analysant ce phénomène, explique Oana Neneciu, directrice exécutive de l’ONG Ecopolis.
« Les autorités nationales ne disposent pas de ces données, mais il existe des rapports de médecins. À l’Institut de pneumophthiologie Marius Nasta, la Dr Beatrice Mahler a réussi, avec son équipe, à identifier les fluctuations des admissions à l’hôpital en fonction de l’augmentation et de la diminution des particules dans l’air. Elle a pu constater qu’à partir de dix microgrammes/m³, si la valeur des particules augmente, le nombre d’hospitalisations peut atteindre 600 par jour, par exemple. C’est énorme et cela signifie que beaucoup d’argent est dépensé dans ce secteur de la santé.
En ce qui concerne le nombre d’installations de chauffe au bois ou d’autres combustibles solides dans la région de Bucarest et d’Ilfov, il n’existe qu’une seule estimation, celle de l’Association pour l’énergie intelligente, qui indique que 80 000 foyers sont actuellement chauffés au bois de chauffage. De même, la capitale roumaine peine à repenser son urbanisme afin de permettre à ses habitants de délaisser leurs grosses voitures au profit de moyens de transport moins polluants comme le vélo ou les transports en commun. Il reste encore un long chemin à parcourir afin de sensibiliser la population à ces questions afin de leur permettre de faire le lien entre santé et environnement ! (trad. Charlotte Fromenteaud)