Recycler l’huile usagée
L’huile alimentaire usagée est recyclable, mais peu de Roumains le savent. La plupart la jettent à l’égout, sans trop penser que leur geste nuit considérablement à l’environnement. Un litre d’huile usée jetée ainsi peut polluer 1 million de litres d’eau. En revanche, d’un litre d’huile usagée on peut produire 900 millilitres de biodiesel, alors que les produits secondaires qui résultent de la production de biodiesel servent à produire du savon et du décoffrant (un matériau utilisé pour faire des coffrages dans les constructions).
România Internațional, 25.10.2016, 13:15
L’huile alimentaire usagée est recyclable, mais peu de Roumains le savent. La plupart la jettent à l’égout, sans trop penser que leur geste nuit considérablement à l’environnement. Un litre d’huile usée jetée ainsi peut polluer 1 million de litres d’eau. En revanche, d’un litre d’huile usagée on peut produire 900 millilitres de biodiesel, alors que les produits secondaires qui résultent de la production de biodiesel servent à produire du savon et du décoffrant (un matériau utilisé pour faire des coffrages dans les constructions).
Marian Scafaru est un jeune homme qui a compris à quel point il est important de collecter cette huile. Depuis 3 ans déjà, il fait le tour de la capitale à vélo et collecte l’huile usagée des Bucarestois.
Marian Scafaru : « Il est important de la collecter parce que c’est un déchet, tout comme les autres types de déchets tels le plastique, les cannettes en aluminium ou les bouteilles en verre. Ce déchet est méconnu de la population à cause de l’absence des campagnes d’information sur ses effets nocifs. L’huile usagée peut être transformée en biodiesel, un carburant qui pollue moins que les carburants classiques – le diesel et l’essence. En plus, ce carburant est déjà utilisé pour les poids lourds, mais aussi dans les pays d’Europe Centrale et Occidentale. Cette huile est collectée et remise à un centre de collecte, puis elle est transportée aux fabriques de production de biodiesel. L’huile usagée corrode les tuyaux, rendant les frais de maintenance plus chers, des frais qui se retrouvent sur les factures des consommateurs domestiques. En plus, elle pollue l’eau et le sol.»
Marian Scafaru collecte l’huile non seulement chez des personnes physiques, mais aussi auprès des restaurants de Bucarest. Il en ramasse environ 150 litres par mois à l’aide de 4 cargo-bicyclettes. A l’avenir, il souhaite investir dans plus de cargo-bicyclettes, une pour chaque secteur de la capitale. En fin de compte, il envisage de produire lui-même du biodiesel. Pour ce faire, il faut que les gens comprennent combien ce déchet est nuisible et qu’ils ne le jettent plus.
Marian Scafaru : « Au niveau de la population, on jette des dizaines de tonnes d’huile usagée par mois et des centaines de tonnes par an. Selon nos estimations, si 10% des foyers de la ville collectaient 2 litres d’huile en une année, on éviterait la mise à l’égout de 134 tonnes d’huile usagée. Une quantité énorme de l’huile jetée reste à l’intérieur des tuyaux, formant des bouchons de graisse. Il y a des associations de copropriétaires qui ont commencé à collecter l’huile usagée des ménages après avoir dû remplacer les tuyaux de canalisation de l’immeuble, rongées par l’huile usagée qui y a été déversée. Pour ce qui est du sol, celui-ci nécessite une année entière pour se régénérer. D’où un autre effet nocif : sur le sol contaminé on ne pourra rien planter pendant plusieurs années. »
Pour remettre son huile usagée à Marian Scafaru, les Bucarestois doivent remplir un formulaire en ligne. Ils seront par la suite contactés par Marian pour fixer un jour de collecte. Tout est gratuit, l’huile sera collectée au domicile des personnes qui souhaitent rejoindre l’initiative de Marian Scafaru. Des initiatives similaires existent dans d’autres villes de Roumanie où des centres de collecte de l’huile usagée ont été aménagés. (Trad. Valentina Beleavski)