Projet de management pour le Delta de la Moldavie
Une réserve naturelle unique en Roumanie s’étend sur plusieurs centaines d’hectares dans l’est du pays, à 25 km seulement de la ville de Iaşi. C’est le Delta de la Moldavie, un paradis des eaux et des bêtes qui fera l’objet d’un programme de management dans le cadre d’un projet européen mis en œuvre par la Société ornithologique roumaine.
România Internațional, 09.10.2017, 13:21
Ovidiu Bufnilă, responsable de communication de la Société, nous parle de ce projet : « Le Delta de la Moldavie sera étudié sous tous ses aspects, pendant trois ans, par une équipe composée de plusieurs dizaines de biologistes et de géographes et dirigée par deux universitaires, anciens présidents de la Société ornithologique roumaine: Carmen Gache et Constantin Ion. En fait, ce n’est pas une, mais 4 zones humides, parmi lesquelles – le marais de Teiva Vişina, la plus récente aire protégée du département de Iaşi. L’équipe étudiera la flore et la faune existant sur plus de 22 mille hectares, les plantes, les oiseaux, leurs sources de nourriture, leurs lieux de repos etc. Le Delta de la Moldavie – comme cette zone a été baptisée – est un des endroits les plus importants pour les oiseaux de Roumanie. La biologiste Carmen Gache affirme avoir observé plus de 200 espèces d’oiseaux sauvages, ce qui représente environ 60% des espèces d’oiseaux à retrouver sur l’ensemble du territoire du pays – oiseaux sédentaires, oiseaux migratoires et oiseaux qui viennent passer l’hiver chez nous. La zone a un grand potentiel, car elle possède des accumulations d’eau où les oies sauvages viennent se reposer. L’espèce d’oie sauvage la plus en danger dans le monde, la bernache à cou roux, a été repérée là-bas. Elle se nourrit sur les terres cultivées et vient ensuite se reposer sur les eaux du lac. »
Dans le cadre de ce projet, les biologistes étudieront la zone et proposeront des mesures de conservation qui seront analysées avec toutes les personnes et institutions concernés, depuis les pisciculteurs et les agriculteurs aux autorités locales et aux responsables de la protection de l’environnement. Les mesures sont censées protéger les espèces en danger ou vulnérables figurant sur la Liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et qui vivent dans le Delta de la Moldavie.
Ovidiu Bufnilă : « Ce sont des espèces rarement rencontrées en Roumanie : le canard plongeur connu sous le nom de fuligule nyroca, l’aigle impérial, le faucon kobez. Ou encore le plus grand aigle d’Europe, le pygargue à queue blanche et l’espèce d’oie sauvage la plus en danger dans le monde : la bernache à cou roux, dont on compte actuellement 50 mille exemplaires sur la planète. Il faut dire que la zone humide de Larga Jijie -appelée aussi le Delta de la Moldavie – est actuellement un endroit idéal pour les oiseaux aquatiques et limicoles, comme on appelle les petits oiseaux vivant à proximité de l’eau. On a ici la plus importante colonie de hérons, d’aigrettes et de spatules blanches de toute la Moldavie. C’est le site moldave réunissant le plus de critères – 5 au total – pour être inscrit sur la liste Ramsar (la Convention sur les zones humides). La procédure a été démarrée par l’Agence de protection de l’environnement de Iaşi, en collaboration avec la Société ornithologique roumaine de Iaşi. »
Il y a quelques dizaines d’années, l’actuelle réserve naturelle était une zone humide riche en roseau et en jonc. Au fil du temps, des milliers d’oiseaux y ont été attirés par les poissons des marais, y compris des cygnes, qui passent l’été à Larga Jijia, y construisent leurs nids et élèvent leurs petits, pour s’envoler ensuite vers les pays chauds.