« Poussières de Roumanie »
Bucarest est une des capitales européennes les plus poussiéreuses. Les valeurs de poussières admises sont dépassées quotidiennement, alors que l’UE ne cesse de rappeler aux responsables roumains de la nécessité de remédier au plus vite à cette situation. Dans les conditions où les polluants atmosphériques dépassent systématiquement le niveau maximum admis sur l’ensemble du pays aussi, les mairies et les conseils départementaux ont la mission de mettre en place des mesures concrètes censées améliorer la qualité de l’air. Malheureusement, sur les 142 stations qui surveillent la qualité de l’air sur le territoire roumain, seules 93 sont en fonction.
România Internațional, 15.05.2017, 13:42
Alarmés donc par l’absence des mesures visant à diminuer la pollution de l’air dans les grandes villes, les écologistes de Greenpeace ont lancé une campagne pour attirer l’attention sur ce phénomène. Des dispositifs qui mesurent la pollution ont déjà été installés dans les grandes villes ; en même temps, une pétition en ligne réunit les signatures des Roumains soucieux de la qualité de l’air qu’ils respirent, des signatures qui sont périodiquement transmises au Ministère de l’Environnement de Bucarest.
Détails, avec Alin Tanase, coordinateur de campagnes chez Greenpeace Roumanie : «« Poussières de Roumanie » est une campane sur la santé et sur l’environnement qui attire l’attention sur la qualité précaire de l’air et sur l’urgence de développer et de mettre en place des plans d’action pour améliorer la qualité de l’air de notre pays. Aux côtés d’un laboratoire de robotique, Greenpeace Roumanie a développé des dispositifs de surveillance indépendante de la qualité de l’air. Il s’agit d’un projet pilote par lequel c’est au large public de collecter et d’analyser les données. Les appareils sont capables de détecter les poussières fines, à savoir les particules en suspension ayant un diamètre inférieur à 10 micromètres. Les données sont transmises sur le site Internet greenpeace.ro, sur une page spécialement créée en ce sens. Par ailleurs, dans le cadre d’un atelier, les bénévoles de Greenpeace ont mis sur pied 40 appareils placés dans plusieurs villes à travers le pays, dont Bucarest, la capitale, Iasi, Brasov, Craiova, Hunedoara, Ploieşti, Sebeş et Târgu Jiu. Ces dispositifs enregistrent les valeurs des poussières en suspension, constatant que le niveau maximal admis pour ces polluants est souvent dépassé. A préciser que les villes de Iasi (est), Brasov (centre) et Bucarest (sud) ont déjà fait l’objet d’une procédure d’infraction pour avoir dépassé les limites de polluants. A présent, seule la capitale est toujours visée par cette procédure d’infraction à la loi européenne. »
Il convient aussi de préciser les principales sources de pollution de l’air de Roumanie : les combustibles fossiles utilisés dans le secteur énergétique, les industries métallurgique et chimique, le transport routier, les chantiers de construction, les dépôts de déchets et les systèmes individuels de chauffage. Rappelons aussi que depuis l’élimination de la taxe automobile, le nombre de véhicules d’occasion provenant de l’étranger immatriculés en Roumanie a augmenté par 10 fois.
Tout cela, dans les conditions où la pollution de l’air a de graves conséquences sur la santé de la population. Selon l’Agence Européenne de l’Environnement, en Roumanie, environ 28.000 décès prématurés ont été associés à la pollution de l’air en 2013, alors que les coûts extérieurs des soins de santé, engendrés par la pollution de l’air, dépassent annuellement les 10 milliards d’euros. (Trad. Valentina Beleavski)