Pour et contre la chasse aux alouettes
La Roumanie est un des derniers Etats membres de l’UE où la chasse aux alouettes est encore autorisée, 6 autres pays seulement l’autorisant à l’heure actuelle. Récemment, le ministère roumain des Eaux et des Forêts a approuvé la chasse de 440.000 alouettes pour la saison de cette année. De leur côté, les écologistes sont révoltés et demandent que cet oiseau soit inclus sur la liste des animaux protégés par la loi. En quelques jours seulement, la pétition en ligne a été signée par plus de 10.000 personnes.
România Internațional, 17.06.2019, 14:16
La Roumanie est un des derniers Etats membres de l’UE où la chasse aux alouettes est encore autorisée, 6 autres pays seulement l’autorisant à l’heure actuelle. Récemment, le ministère roumain des Eaux et des Forêts a approuvé la chasse de 440.000 alouettes pour la saison de cette année. De leur côté, les écologistes sont révoltés et demandent que cet oiseau soit inclus sur la liste des animaux protégés par la loi. En quelques jours seulement, la pétition en ligne a été signée par plus de 10.000 personnes.
Ovidiu Bufnilă, représentant de la Société ornithologique roumaine précise : « Il faut dire qu’en Roumanie, bien qu’il soit légal de tuer des alouettes, cet oiseau fait aussi l’objet du braconnage et de tout un business. Avant 1996, les alouettes n’avaient jamais été chassées chez nous. C’est à ce moment-là qu’il y a eu un lobbying très fort de la part de ceux qui voulaient chasser cet oiseau, notamment des chasseurs étrangers. Il y a eu, bien sûr, des intermédiaires roumains et il existe toujours des sociétés qui font venir les chasseurs étrangers en Roumanie. Mais ce qui se passe à l’heure actuelle avec l’alouette, ce n’est pas de la chasse. En Roumanie, tuer des alouettes, c’est une affaire et c’est du braconnage. C’est une affaire parce qu’il s’agit d’oiseaux migrateurs, qui ne nous appartiennent pas. Ils viennent de tous les pays européens en route vers l’Afrique. Mais en Roumanie une bonne partie en est chassée. Tuer des alouettes relève du braconnage, puisqu’il est impossible de distinguer l’oiseau au vol, donc on tue aussi d’autres espèces qui sont, elles, protégées par la loi. Ainsi, l’alouette n’est qu’un prétexte pour avoir accès à d’autres espèces d’oiseaux chanteurs. Ce n’est pas par hasard qu’il y a eu ces dernières années des nouvelles sur les transports d’oiseaux abattus. Il ne s’agissait pas uniquement d’alouettes, mais aussi d’autres oiseaux chanteurs tués ou braconnés. Donc, de notre point de vue, chasser des alouettes en Roumanie n’est que du braconnage, ce n’est qu’un business. »
De l’avis les ornithologues, il existe un maximum de 850.000 couples d’alouettes en Roumanie. Les quotas de chasse sont fixés annuellement par le ministère des Eaux et des Forêts. Ces quotas ont baissé peu à peu ces dernières années, après les nombreuses campagnes lancées dans l’espace public et qui ont réuni des dizaines de milliers de signatures. Selon la loi actuelle, un chasseur peut tuer 50 alouettes par jour. Toutefois, personne ne vérifie quels et combien d’oiseaux sont tués. Pourquoi les chasser ? Par exemple, parce qu’en Italie elles sont considérées comme une délicatesse. Une chose est sûre, dorénavant on entendra de moins en moins le chant de l’alouette. (Trad. Valentina Beleavski)