Oiseaux braconnés par les chasseurs de l’étranger
L’alouette est une espèce d’oiseau protégée en Roumanie. Pourtant, la chasse est autorisée à l’époque de sa migration, soit en automne. C’est ce qui fait que chaque automne des milliers d’alouettes se retrouvent dans la ligne de mire des chasseurs venus de tous les coins d’Europe. Dans la plupart des cas, ce gibier à plume fait les délices des clients des restos d’Italie. Des fois, sous prétexte de faire la chasse à l’alouette, les braconniers ciblent d’autres espèces protégées, qu’il est interdit de tuer. Plusieurs centaines d’exemplaires ont été découverts cet automne dans les coffres arrière d’Italiens qui avaient pris part à une partie de chasse en Roumanie.
România Internațional, 20.11.2017, 13:42
L’alouette est une espèce d’oiseau protégée en Roumanie. Pourtant, la chasse est autorisée à l’époque de sa migration, soit en automne. C’est ce qui fait que chaque automne des milliers d’alouettes se retrouvent dans la ligne de mire des chasseurs venus de tous les coins d’Europe. Dans la plupart des cas, ce gibier à plume fait les délices des clients des restos d’Italie. Des fois, sous prétexte de faire la chasse à l’alouette, les braconniers ciblent d’autres espèces protégées, qu’il est interdit de tuer. Plusieurs centaines d’exemplaires ont été découverts cet automne dans les coffres arrière d’Italiens qui avaient pris part à une partie de chasse en Roumanie.
Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie: « Ce qui nous dérange beaucoup ce n’est pas tant la chasse que le braconnage. Jusqu’en 1996, on n’a jamais chassé l’alouette. Après cela, les Italiens sont venus nombreux et ont fait une pression telle que finalement on a ouvert la saison de chasse. Cela a rapporté gros aux associations spécialisées. Nous avons commencé à vendre des alouettes quand on en a autorisé la chasse. Et c’est à compter de ce même moment que l’on assiste au braconnage de tout oiseau chanteur. En Italie, on a interpellé des braconniers d’oiseaux chanteurs, mais qui ont présenté des papiers émanant des autorités roumaines comme quoi ils n’avaient tué que des alouettes. Or, la réalité était toute autre : au lieu de 60 alouettes, on découvert plus de 1100 autres oiseaux chassés. Et ce n’est pas l’unique situation de ce type. En Hongrie, les gardes-frontières ont découvert un transport de 16 sacs frigorifiques regorgeant de gibier à plume. A part 1700 alouettes, les autres oiseaux appartenaient à toutes sortes d’autres espèces, depuis le pipit des arbres jusqu’au hochequeue gris ou au tarin des aulnes. Tant que les autorités roumaines permettront la chasse à l’alouette, le braconnage des oiseaux chanteurs ne cessera pas, à notre grand mécontentement ».
Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie se rappelle les temps où la chasse à l’alouette était défendue : « Nous avons réussi à stopper cette chasse en 2006, grâce à la campagne L’alouette – chant ou goût, mais ce succès n’a duré qu’une année, le lobbying des chasseurs étrangers et des braconniers ayant été plus fort. En 2015, une autre campagne, menée sous le slogan Arrêtez la barbarie, sauvez l’alouette, a débouché sur la diminution de moitié des quotas de chasse. Pourtant, on a constaté à nouveau que ce n’étaient pas les quotas qui les intéressaient, mais le fait de pouvoir se rendre en Roumanie et d’y chasser n’importe quel oiseau chanteur ».
De l’avis des spécialistes, seul le quota zéro, autrement dit l’interdiction de chasser les oiseaux chanteurs pourrait résoudre le problème. Selon la législation roumaine, un chasseur peut chasser seulement 50 alouettes par jour. Sur le territoire de l’UE, la chasse à l’alouette n’est permise qu’en Grèce, en Italie, en France, à Chypre, à Malte et en Roumanie. (Trad. Mariana Tudose)