Les magasins roumains et la fin des produits en plastique à usage unique
Ștefan Baciu, 05.07.2021, 12:30
Il s’agit tout d’abord
des assiettes en plastique, même si elles ne sont composées que partiellement
de plastique, des pailles, des tiges de bâtonnets ouatés, des couverts, des
gobelets et autres verres en plastique. Tous ces produits devraient disparaître
des rayons des magasins selon la directive européenne contre le plastique à
usage unique, promue depuis deux ans par la Commission et les Etats membres,
dont la Roumanie.
La récente étude diligentée par l’Université de Cádiz, en Espagne,
relève que près de la moitié de la quantité du plastique qui pollue les mers et
les océans de notre planète trouve son origine dans les emballages en plastique
des aliments et des boissons vendus à travers le monde. Sur les 12 millions d’échantillons
passés au crible par les chercheurs de l’université espagnole, près de la
moitié provenaient de ces emballages en plastique. Or, selon la Commission
européenne, plus de 80 % des déchets marins contiennent du plastique, les
produits dorénavant interdits à la vente constituant la source de 70 % des déchets
marins. C’est à cause de sa décomposition lente que le plastique s’accumule
dans les mers, les océans et au long des plages du monde. Des traces de
plastique ont été découvertes dans la faune marine, car ingurgité par les
tortues marines, les phoques, les baleines, par les oiseaux de mer, et se retrouvant
sur notre table, dans nos assiettes, dans la chair des poissons et des fruits
de mer.
Certes, les stocks de produits en plastique qui se trouvent encore
sur le marché avant la mise en application de la directive européenne, soit
avant le 3 juillet, pourront y être écoulés. Cependant, après cette date, les
produits mis au ban ne pourront plus être fabriqués ni importés sur le marché
unique européen. Des alternatives existent, même si le coût des produits
biodégradables censés remplacer le plastique demeure pour l’instant plus élevé.
Quant à la Roumanie, elle avait d’ailleurs, dès 2019, remplacé l’usage des sacs
en plastique par des sacoches fabriquées de matériaux biodégradables. Et certaines
chaînes de supermarchés avaient d’ailleurs adapté leur stratégie commerciale
bien avant la mise en application de la directive européenne sur le plastique,
deux d’entre elles éliminant la commercialisation du plastique à usage unique dès
le mois de mai dernier, les plats à emporter étant les premiers visés.
Mais au-delà de l’interdiction de la mise sur le marché des emballages
en plastique à usage unique, la directive prévoit d’atteindre, avant 2025, un
taux de collecte de 25 % de la quantité du plastique vendu, avec un objectif de
90 % pour la collecte des bouteilles en plastique, et cela avant 2029. Des
objectifs certes ambitieux, mais indispensables. (Trad. Ionut Jugureanu)