Les forêts roumaines, état des lieux
Les coupes illégales de bois se multiplient et leur nombre monte en flèche. Un rapport de l’association environnementale Greenpeace Roumanie relève que pas moins de 34.870 cas de déforestation clandestine ont été recensés à travers le pays, en 2015. 32% de ces affaires font désormais l’objet de procès pénaux, tandis que, pour le reste l’on a ramassé pas moins de 6 millions 600 mille euros d’amendes. Valentin Salageanu, coordinateur de projet au sein de Greenpeace Roumanie, précise : « Depuis 2012, quand Greenpeace a commencé d’élaborer de tels rapports de manière régulière, le volume des coupes illégales a constamment augmenté. Si entre 2009 et 2011 il n’y avait qu’une trentaine de cas par jour, en 2012 le chiffre montait à 50, tandis qu’en 2013-2014 on était arrivé 62. Pour 2015, nous avons à faire avec 96 coupes quotidiennes, ce qui représente une hausse alarmante. Il est pourtant très difficile à dénicher les raisons de cette montée. Certes les coupes se sont multipliées, mais il se peut aussi que les mesures destinées à endiguer ce phénomène ne soient pas efficientes. Et pourtant, c’est la Gendarmerie qui est l’organisme de contrôle dans le secteur forestier, des départements sylvicoles ont été créés au sein de la Police et, bientôt, des patrouilles forestières arriveront sur le terrain et seront évaluées en fonctions de plusieurs indicateurs de performance, aux termes de la loi. Par conséquent, ces dernières, devraient avoir une efficacité assez élevée », dit Valentin Salageanu, coordinateur de projet au sein de Greenpeace Roumanie.
România Internațional, 01.07.2016, 14:45
C’est le département d’Arges (sud) qui mène le classement des coupes illégales, avec près de 9% (8,85%) du total national. Le podium est complété par Vrancea (8,30%) et Bacau (5,40%), les deux dans l’est. Suceava (nord) et Mures (centre), les talonnent pour autant. Le département d’Arges est aussi champion en matière d’enquêtes pour coupes illégales entre 2009 et 2013.
Vous le savez, les forêts tropicales ont drastiquement diminué ou sont en voie de disparition, notamment en Argentine, en Bolivie, au Brésil ou en Indonésie. Voilà pourquoi, la Norvège, par exemple, interdit les coupes d’arbres tout en réglementant de manière très stricte les importations de bois ainsi que les contrats visant les produits ligneux. En Roumanie, la question d’une telle démarche ne se pose même pas, précise Valentin Salageanu, coordinateur de projet au sein de Greenpeace Roumanie : « Nous devons avoir à l’esprit le fait que le bois et la forêt sont des ressources environnementales qui ont une contribution essentielle au développement durable d’un pays. Il s’agit d’une ressource économique, écologique, mais aussi sociale et culturelle. Interdire l’exploitation du bois serait bloquer le développement responsable de la Roumanie entière. Il y a pas moins de 3 millions de fermes qui en dépendent étroitement, car le bois c’est leur combustible. Par ailleurs le secteur forestier compte une centaine de milliers d’emplois, soit autant de Roumains qui dépendent des produits ligneux. Il serait donc contreproductif sinon impossible de ne pas exploiter le bois, mais cette démarche doit s’inscrire dans la durabilité », a conclu Valentin Salageanu, coordinateur de projet au sein de Greenpeace Roumanie.
Et pourtant, la surface boisée ne représente que 27% du territoire national, un chiffre largement en dessous de la moyenne européenne de 33%. A noter aussi que 600 mille hectares de forêts du secteur privé ne sont actuellement ni administrés ni même gardés. (trad. : Andrei Popov)