Le crabe bleu signalé dans les eaux de la mer Noire
Il arrive de plus en plus souvent que les pêcheurs qui travaillent sur la côte roumaine de la mer Noire attrapent dans leurs filets toute sorte de crustacés ou de mollusques plutôt rares, dont certains parviennent des coques des embarcations. C’est le cas du crabe bleu, une espèce originaire des régions côtières nord-américaines et dont la présence a également été signalée en mer Noire. Il dominant par sa taille les crabes de petites dimensions que l’on peut trouver sur les falaises rocheuses du littoral roumain. Un tel exemplaire de crabe bleu de presque 500 grammes est arrivé récemment à l’Institut national de recherche et développement maritime « Grigore Antipa » de Constanta, en éveillant l’intérêt des chercheurs pour cette espèce invasive.
România Internațional, 15.10.2020, 13:21
Il arrive de plus en plus souvent que les pêcheurs qui travaillent sur la côte roumaine de la mer Noire attrapent dans leurs filets toute sorte de crustacés ou de mollusques plutôt rares, dont certains parviennent des coques des embarcations. C’est le cas du crabe bleu, une espèce originaire des régions côtières nord-américaines et dont la présence a également été signalée en mer Noire. Il dominant par sa taille les crabes de petites dimensions que l’on peut trouver sur les falaises rocheuses du littoral roumain. Un tel exemplaire de crabe bleu de presque 500 grammes est arrivé récemment à l’Institut national de recherche et développement maritime « Grigore Antipa » de Constanta, en éveillant l’intérêt des chercheurs pour cette espèce invasive.
Pourtant, il convient de mentionner que cette espèce de crabe n’est pas à sa première visite dans le bassin de la Mer Noire, comme affirme Simion Nicolaev, directeur de l’Institut de Constanta. « La présence de ce crabe en Mer Noire a été signalé en première il y a une trentaine d’années et nous avons fait des recherches pour en apprendre davantage sur cette espèce, voir les caractéristiques de son comportement et de quoi elle se nourrit. On a donc appris que ce crabe bleu dont le nom latin est « Callinectes Sapidus préfère en général les eaux peu profondes. Vu que dans les eaux de la mer Noire il n’a pas de prédateurs qui le menacent, il a fini par proliférer. Nous, on l’a retrouvé là où la profondeur de l’eau ne dépasse pas les 10, 11 mètres. Voilà l’une de ses caractéristiques. Une autre caractéristique est que son régime alimentaire est plutôt vaste. Par exemple, on a été très surpris de le voir l’autre jour manger les moules vivant dans l’aquarium où on l’a installé. Il se servait de ses pinces – très puissantes – pour briser leur coquille. »
Pour ce qui est de l’impact que cette espèce invasive peut avoir sur les écosystèmes de la mer Noire, Simion Nicolaev, directeur de l’Institut national de recherche et de développement maritime « Grigore Antipa » de Constanta précise «Tant que l’on n’a pas une idée précise sur sa présence et sa distribution dans les eaux de la mer Noire, il nous est impossible d’évaluer correctement son impact. Il convient de préciser qu’une telle espèce a du mal à résister en captivité. Nous, on essaie de l’étudier pour voir aussi ses préférences alimentaires. Si vous voulez savoir mon opinion, je pense que vu la densité de ce type de crabe en mer Noire, sa présence ne posera pas de problèmes, surtout que la plupart des exemplaires recensés sont de gros crabes dont l’envergure de la coquille mesure de 16 à 19 centimètres. C’est pourquoi l’impact de tels individus sur les autres écosystèmes restera mineur. »
Il arrive souvent que les chercheurs roumains de Constanta se voient offrir un coup de main de la part des pêcheurs ou des bénévoles. Simion Nicolaev explique : « De nombreuses informations, on les retrouve sur Internet, mais aussi auprès des travailleurs qui s’activent sur les plateformes pétrolières et qui ont l’occasion d’observer toute sorte d’animaux vivant dans les eaux de la mer Noire. Parfois, ils y voient même des phoques qui, bien qu’ils n’existent plus en tant que population naturelle dans cette mer, ils se sauvent parfois des delphinariums ou des aquariums et nagent près des plateformes de forage. Et je voudrais profiter de l’occasion pour remercier tous les bénévoles qui s’impliquent à observer la nature, car par leur activité, ils aident beaucoup les chercheurs dans leur travail. »
S’il arrive à s’adapter aux conditions de la mer Noire, le crabe bleu pourrait être élevé par la suite en aquaculture afin qu’il intègre la carte des grands restaurants. C’est ce qui s’est passé déjà avec le murex de la mer Noire, une espèce d’escargot considéré envahissante il y a une cinquantaine d’années et que l’on retrouve à présent dans le menu des restaurants de Roumanie. (trad. Ioana Stancescu)