Le coucou geai
Le printemps dernier, alors qu’ils étaient en train d’observer des oiseaux en Dobroudja, région du sud-est de la Roumanie, des touristes allemands ont remarqué des coucous geai.
România Internațional, 22.05.2017, 13:24
Le printemps dernier, alors qu’ils étaient en train d’observer des oiseaux en Dobroudja, région du sud-est de la Roumanie, des touristes allemands ont remarqué des coucous geai.
Leur présence est due au phénomène de migration, précise Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie: « C’est un oiseau qui vit essentiellement dans le bassin méditerranéen. Il préfère les milieux ouverts, tels que les bosquets, les lisières de bois ou les clairières. Tout comme le coucou gris, il se dispense complètement de construire son nid et profite de ceux des autres pour y pondre ses œufs. Il y a pourtant quelques différences. Tout d’abord, il ne parasite que les nids de pie. Ensuite, les petits du coucou geai ne jettent pas hors du nid les œufs de l’hôte et émettent des cris puissants, réclamant de la nourriture, ce qui leur vaut la priorité. Enfin, la présence de coucous geais apporte aux hôtes un élément de sécurité face aux éventuelles attaques de rapaces. Cela s’explique par le fait que, lorsqu’ils se sentent menacés, les oisillons de cette espèce sécrètent une substance nauséabonde qui dissuade la plupart des prédateurs de s’approcher de la couvée. De plus grande taille que celle du coucou gris, le coucou geai mesure 39 cm de long. Son plumage est bigarré et sa tête porte une crête qui le différencie nettement de son cousin. Ses cris ressemblent à ceux d’un juvénile de pic épeiche. C’est la migration qui explique la présence du coucou geai en Dobroudja. L’année dernière, il avait été observé dans le sud de la Bulgarie, de l’autre côté du Danube. L’expansion de son habitat serait due au manque de nourriture ou à la recherche de nouveaux territoires et de nids où déposer ses œufs ».
Un des projets que la Société roumaine d’ornithologie envisage de mettre en œuvre cet été consiste à effectuer, avec l’aide de la population, le premier recensement des cigognes blanches vivant en Roumanie.
Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie, nous en parle: «Grâce à une application pour le téléphone portable, qui sera bientôt mise au point, toute personne pourra prendre les coordonnées GPS du nid de cigogne, le photographier et remplir un formulaire. Ce dernier comporte quelques données. Par exemple, si le nid est perché sur un poteau électrique, s’il est construit dans un arbre ou bien sur la toiture d’une annexe, s’il est vide ou habité. Ce projet, réalisé avec l’appui de la compagnie d’électricité Enel, profite aussi bien aux hommes qu’aux oiseaux. Il arrive souvent que les cigogneaux provoquent des coupures d’électricité, car, en descendant de leur nid, ils heurtent les câbles. Ce projet aide donc à éviter de tels inconvénients ».
Par ailleurs, la Société roumaine d’ornithologie prépare l’Expédition nationale, événement qu’elle organise depuis 1990, précise Ovidiu Bufnilă : « Chaque année, les spécialistes font découvrir à une centaine de jeunes qui nous accompagnent dans le delta du Danube la richesse faunistique et floristique de ces endroits. On fait des randonnées en canot ou on parcourt à pied des trajets et on apprend à ces jeunes comment protéger la nature. Cette année, notre expédition se déroulera du 11 au 20 août et aura une seule base, celle du village de Maliuc. Pendant les dix jours que nous passerons dans le delta du Danube, nous envisageons de faire bien des excursions, de sillonner les canaux du fleuve pour observer les oiseaux ».
Cette expédition aura lieu au début de la migration d’automne des oiseaux. En cette période-là, la plupart des espèces s’apprêtent à prendre leur envol vers l’Europe du nord, tandis que d’autres en viennent. Quelque 300 des plus de 350 espèces d’oiseaux qui vivent dans le delta du Danube migrent chaque année. (Trad. Mariana Tudose)