Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie
Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre
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Daniel Onea, 20.02.2025, 11:02
Le biogaz, issu de la décomposition anaérobie de matières organiques – déchets agricoles, ordures ménagères, résidus végétaux ou encore biodéchets d’origine animale – représente une alternative durable tant pour la gestion des déchets que pour la production d’énergie renouvelable. Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre.
En Roumanie, bien que le biogaz offre une opportunité majeure pour le développement des énergies vertes, son potentiel reste encore largement inexploité. Ștefan Tudorie, directeur marketing de la première centrale roumaine de cogénération fonctionnant au biogaz, souligne cette réalité :
« C’est une technologie encore peu répandue dans notre pays. Nous produisons du biogaz à partir de biomasse issue des déchets de l’industrie alimentaire et du commerce de détail, puis nous le transformons en électricité injectée dans le réseau national. Contrairement aux énergies solaire et éolienne, nous utilisons une ressource considérée comme un déchet, ce qui constitue un atout majeur. De plus, notre production est continue et indépendante des conditions climatiques, ce qui nous différencie des parcs photovoltaïques et éoliens. »
La prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets progresse au sein des entreprises roumaines. Ștefan Tudorie poursuit :
« Aujourd’hui, les secteurs du commerce, de la restauration et de l’agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’approvisionnement en matières premières pour le biogaz. Dans 20 ans, cette énergie sera un pilier majeur de la production d’électricité. Les pays d’Europe occidentale montrent déjà la voie : l’Allemagne compte environ 11 000 unités de production, le Danemark plus de 2 500, couvrant ainsi plus de 40 % de ses besoins énergétiques grâce au biométhane issu du biogaz. La France et l’Italie en comptent plus de 500 chacune. En Roumanie, on en recense à peine une quinzaine. La centrale de Cordun, la plus grande du pays, se distingue par l’utilisation exclusive de déchets biodégradables. »
Le biogaz s’impose comme un élément central de la stratégie européenne en faveur d’une économie circulaire et d’une transition énergétique efficace. Malgré les défis et les résistances freinant la mise en place de solutions durables, les investissements dans cette filière renforcent le positionnement de l’Union européenne en tant que leader mondial des énergies renouvelables et de la gestion responsable des ressources.