La Roumanie, vulnérable aux inondations et à la sécheresse
La Roumanie est très vulnérable face aux inondations et à la sécheresse, l'impact étant ressenti dans différents secteurs, selon le Rapport mené par la Banque mondiale sur le Climat et le Développement de la Roumanie.
Daniel Onea, 21.12.2023, 13:39
Une variabilité interannuelle significative de la disponibilité des ressources en eau a été observée au cours des trente dernières années, de nombreuses régions étant exposées à un risque élevé d’inondations, tandis que d’autres font face à une pénurie d’eau. De 1970 à 2021, les inondations ont été le désastre lié aux conditions météorologiques le plus sévère en termes de nombre d’événements, de personnes touchées et de dommages totaux. Les auteurs du rapport soulignent le fait que les pertes annuelles moyennes causées par les inondations pourraient atteindre 1,7 milliard d’euros, affectant 150 000 personnes dans les zones où le risque d’inondation est significatif.D’autre part, la disponibilité des ressources d’eau en Roumanie est presque à la moitié de la moyenne de l’UE, très proche du seuil de stress hydrique. En 2022, la Roumanie a connu l’une des sécheresses les plus sévères enregistrées, perturbant les réserves d’eau de 220 localités, réduisant la production d’énergie hydraulique d’un tiers et exposant les sources d’énergie nucléaire à des risques. La sécheresse a également entraîné une réduction d’au moins un quart de la production agricole et une multiplication par sept des incendies de forêt, ainsi que des restrictions de navigation sur le Danube. On estime que cette tendance va se poursuivre, avec une pression croissante sur les ressources en eau.
Marina Wes, directrice pour l’Union européenne au sein de la Banque mondiale, a expliqué que cette pression intensifie la concurrence au sein de l’agriculture, entre les utilisateurs urbains et dans la production d’énergie : En Roumanie, l’augmentation des températures et des vagues de chaleur croissantes représente des menaces pour les personnes, l’économie et l’infrastructure. Les pertes annuelles dues uniquement aux inondations sont estimées à près de 2 milliards d’euros. C’est ce qui rend le rapport que nous lançons si favorable et important. Il s’agit du premier rapport sur le climat et le développement couvrant un pays de l’Union européenne, un pays à revenu élevé. Je suis convaincue que la Roumanie peut devenir un leader en matière de croissance durable et écologiquement inclusive, tant au niveau régional qu’international.
Le rapport présente les options pour faire face à la crise climatique au niveau national. Marina Wes, directrice pour l’Union européenne à la Banque mondiale explique : Je pense que le message fondamental est positif. Les normes de vie peuvent être améliorées tout en atteignant des objectifs climatiques ambitieux. Cela nécessitera un mélange de réformes structurelles, sociales et économiques, ainsi que des investissements efficaces mobilisant des fonds publics, privés et de l’Union européenne. Le rapport propose une voie vers l’atteinte de zéro émission nette d’ici 2050 et met en évidence les domaines prioritaires qui seront essentiels pour progresser sur cette voie. Je tiens à souligner qu’au sein du Groupe de la Banque mondiale nous sommes prêts à soutenir davantage le leadership de la Roumanie sur ces questions très importantes et nous sommes impatients de renforcer notre collaboration déjà solide.
Le Rapport sur le Climat et le Développement de la Roumanie mené par la Banque mondiale indique également que les ressources en eau de Roumanie sont essentielles pour garantir la sécurité énergétique et l’énergie verte. L’énergie hydraulique est actuellement la plus grande source d’énergie électrique renouvelable, en représentant 65 %.