La qualité de l’air à Bucarest
Ces dernières années, un des
problèmes sensibles de la Roumanie est celui de la qualité de l’air urbain. La
capitale, Bucarest, de même que Iaşi, deuxième ville roumaine située dans l’est
du pays, ont été, à de nombreuses reprises, dans le rouge en matière de
particules en suspension, à cause du trafic routier intense et des différents
chantiers ouverts dans le BTP.
România Internațional, 12.01.2016, 14:37
Ces dernières années, un des
problèmes sensibles de la Roumanie est celui de la qualité de l’air urbain. La
capitale, Bucarest, de même que Iaşi, deuxième ville roumaine située dans l’est
du pays, ont été, à de nombreuses reprises, dans le rouge en matière de
particules en suspension, à cause du trafic routier intense et des différents
chantiers ouverts dans le BTP.
Une situation similaire à
celle d’autres grandes villes de l’Union européenne, telles Budapest, Paris,
Prague, Rome ou Sofia, selon les données rendues publiques par L’Agence européenne pour l’environnement. Selon elle, plus
de 40% de la population urbaine de l’Europe a été exposée, ces dernières
années, à des concentrations de particules en suspension excédant de loin les
limites fixées par l’UE et l’Organisation mondiale de la santé. La Roumanie, en
général, est un mauvais élève en matière de pollution – elle deuxième au sein
de l’Union, juste derrière la Bulgarie, au classement des pays qui polluent le
plus en rapport avec la production économique. Les deux pays du sud-est
européen sont suivis par l’Estonie et la Pologne.
Que faire pour améliorer la
qualité de l’air à Bucarest? Voici les propos de Costel Popa, président du
Centre pour les politiques durables, Ecopolis: La qualité de l’air est un
des problèmes majeurs de la Roumanie et de Bucarest, un secteur où le pays fait
l’objet d’une procédure d’infraction à la législation européenne. Au-delà de
l’aspect légal, la situation est délicate surtout parce qu’elle porte
directement atteinte à la qualité de notre vie quotidienne. Et je ne parle pas
des mesures à long terme qui doivent être prises, mais du manque de systèmes de
surveillance des particules fines dans l’air. La législation roumaine en
vigueur nous oblige à surveiller de près la qualité de l’air, ce que nous ne
sommes pas en mesure de faire. Les institutions publiques se trouvant sous la
tutelle du ministère de l’Environnement ne font pas leur travail, les stations
qui mesurent la qualité de l’air ne présentent pas les données recueillies en
temps réel, car l’affichage électronique n’est pas fonctionnel. Les
responsables de ces institutions trouvent nombre d’excuses, telles la mise à
jour défectueuse des logiciels ou encore l’absence du service après-vente sur
le long terme pour les équipements de ces stations. Pour remédier à ces difficultés, nous devons tout
d’abord cartographier les zones les plus vulnérables et déterminer les causes
objectives. Nous, en tant qu’organisation indépendante, nous avons fait nos
propres recherches et analyses. Le trafic routier intense est la cause
principale de pollution, à laquelle s’ajoute la présence des poussières et des
particules très fines en suspension, particulièrement dangereuses pour la santé
des gens; dans le même temps, nous souffrons d’un manque accru d’espaces verts
dans les villes.Or, ces coins de verdure
pourraient éliminer une partie de la pollution que le trafic routier accentue.
Enfin, une autre cause principale de cette situation est l’absence d’une
alternative de transport personnel à la voiture privée, car l’infrastructure de
transport en commun et de transport écologique est plus que déficitaire.
Pour mesurer la qualité
de l’air, la Roumanie dispose actuellement de 142 stations fixes et de 17 autres
stations mobiles, réparties sur l’ensemble du territoire. A Bucarest, la
situation est délicate, car ses 8 stations sont obsolètes, avec des équipements
usés moralement. Un plan de remplacement est à l’étude au ministère de
l’Environnement. C’est au chapitre « parcs et espaces verts » que le
bât blesse. Si Vienne dispose, aux termes de la loi autrichienne, de 70 m² de
verdure pour chaque habitant, un Bucarestois ne peut bénéficier que de deux
mètres et demi tout au plus. (Trad. Andrei Popov)