La déferlante des déchets européens en Roumanie
Les autorités roumaines du port de Constanţa ont intercepté un conteneur avec 9 tonnes de déchets importés du Royaume-Uni par une société du département de Vrancea. Plus de 15 tonnes de vêtements et de chaussures usées, en provenance de Pologne, ont également été interceptées au poste-frontière de Borş, dans l’ouest de la Roumanie, car la marchandise ne possédait pas de documents d’importation. Les policiers et les commissaires de la Garde d’environnement ont constaté qu’il s’agissait de déchets et par conséquent ont interdit l’accès sur le territoire de la Roumanie du poids lourd et de sa cargaison. Et ce n’est pas tout : les autorités du poste-frontière de Giurgiu-Ruse, dans le sud du pays, ont refusé l’accès en Roumanie d’un poids-lourd chargé de plus de 21 tonnes d’objets en plastique en provenance de Grèce. Et d’ailleurs, au cours des deux derniers mois, les autorités du même point de passage de la frontière roumano-bulgare ont bloqué l’entrée en Roumanie de 287 tonnes de déchets d’acier, plastique, aluminium, zinc et d’autres matériaux tels poussière métallique, sciure d’étain et polystyrène, que pas moins de 13 poids lourds tentaient d’introduire en Roumanie sans aucun document.
Ștefan Baciu, 18.06.2021, 15:36
Les autorités roumaines du port de Constanţa ont intercepté un conteneur avec 9 tonnes de déchets importés du Royaume-Uni par une société du département de Vrancea. Plus de 15 tonnes de vêtements et de chaussures usées, en provenance de Pologne, ont également été interceptées au poste-frontière de Borş, dans l’ouest de la Roumanie, car la marchandise ne possédait pas de documents d’importation. Les policiers et les commissaires de la Garde d’environnement ont constaté qu’il s’agissait de déchets et par conséquent ont interdit l’accès sur le territoire de la Roumanie du poids lourd et de sa cargaison. Et ce n’est pas tout : les autorités du poste-frontière de Giurgiu-Ruse, dans le sud du pays, ont refusé l’accès en Roumanie d’un poids-lourd chargé de plus de 21 tonnes d’objets en plastique en provenance de Grèce. Et d’ailleurs, au cours des deux derniers mois, les autorités du même point de passage de la frontière roumano-bulgare ont bloqué l’entrée en Roumanie de 287 tonnes de déchets d’acier, plastique, aluminium, zinc et d’autres matériaux tels poussière métallique, sciure d’étain et polystyrène, que pas moins de 13 poids lourds tentaient d’introduire en Roumanie sans aucun document.
Ce ne sont que quelques-unes des plus récentes nouvelles sur les tentatives d’introduire en Roumanie différents types de déchets. Le port de Constanţa est la plaque tournante de l’entrée en Roumanie d’immenses quantités de déchets. Évidemment, selon les documents qui accompagnent la marchandise, il s’agit toujours de produits d’occasion : vêtements et électroménager, mais aussi autres déchets triés en vue du recyclage. En réalité, aucun de ces produits n’arrive dans l’économie roumaine. Il y a une semaine, le commissaire général de la Garde nationale d’environnement, Octavian Berceanu, s’est rendu à Constanţa, où en une semaine seulement, il a verbalisé pas moins de 55 contraventions totalisant quelque 250 mille euros. L’activité de trois entreprises roumaines a été arrêtée et un millier de tonnes de déchets illégalement importés ont été renvoyés aux Pays-Bas et en Bulgarie. A cette occasion, le commissaire général de la Garde nationale d’environnement, Octavian Berceanu, a déclaré : « Il y a une pression permanente aux frontières de la Roumanie. Nous avons besoin de moyens techniques afin de faire face aux nouveaux défis et de restructurer l’institution, mais aussi d’une modification législative censée nous permettre un meilleur déplacement sur le terrain et enfin des lois plus sévères ».
En Roumanie, déposer des déchets sur des décharges illégales dans les champs, et même les brûler sont des faits punis actuellement par des amendes, alors que dans d’autres pays d’Europe, il s’agit d’infractions. C’est pourquoi des faits extrêmement graves se passent quotidiennement dans ce pays. Un seul exemple : les commissaires de la Garde d’environnement ont récemment découvert dans une casse automobile illégalement constituée dans une localité limitrophe à la ville de Bucarest pas moins de 300 pneus usés qui étaient en train d’être déchargés d’un poids lourd afin d’être tout simplement incinérés. Les objectifs de ce type d’opérations sont multiples : se débarrasser des pneus, récupérer l’armature métallique et tout cela à des coûts infimes, sans respecter aucune norme. Les autorités ont empêché un véritable accident environnemental, mais d’autres, similaires, ont lieu quotidiennement en Roumanie.
3 600 tonnes de déchets ont été jusqu’ici arrêtées aux frontières de la Roumanie depuis le début de cette année, ont annoncé les responsables de Bucarest. C’est un problème avec de multiples facettes. Afin d’être profitables, les usines de recyclage des déchets doivent traiter d’importantes quantités de matières premières : métal, plastique, papier etc. Vu que le tri sélectif et la collecte des déchets recyclables est largement déficitaire en Roumanie, il faut souvent importer des déchets à des prix inférieurs à ceux pratiqués par d’autres Etats européens. En réalité, de vastes quantités de détritus qui arrivent en Roumanie ne sont ni recyclés, ni neutralisés, mais arrivent sur des décharges illégales, recouverts seulement d’une couche plus ou moins épaisse de terre. De véritables désastres écologiques en miniature.