Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse
Les régions du sud de la Roumanie, près du Danube, et en Dobroudja sont les plus affectées par la sécheresse. Conséquences.
Ștefan Baciu, 13.07.2023, 10:29
La Journée mondiale de lutte contre la
désertification et la sécheresse est célébrée chaque année le 17 Juin. C’est une
occasion de rappeler que la pollution, les changements climatiques, les
phénomènes extrêmes conduisent, dans le temps, à la destruction des forêts et
des récoltes et, enfin, à la dégradation et désertification des sols. La
désertification affecte déjà plusieurs États d’Europe, dont des régions du sud
de la Roumanie, près du Danube, et en Dobroudja.
Le département de Dolj (sud) possède les
plus grandes superficies de sols sableux de Roumanie, soit plus de 100 mille
hectares, cette zone étant même appelée « Le Sahara de la Roumanie ».
Il y a plus de 50 ans, le système d’irrigations Sadova – Corabia (Ville
portuaire sur le Danube) a été conçu et exécuté dans cette région. Afin de réaliser ce projet, plus de 9 mille
hectares de forêt ont été défrichés. Pourtant, une surface de 1 400 hectares a
été vite reboisée afin de combattre l’expansion des sables. D’ailleurs, le
phénomène de désertification dans la région d’Oltenie (toujours dans le sud de
la Roumanie) est étudié depuis plusieurs décennies par les spécialistes du Centre
de Recherche et de Développement pour la Culture Végétale sur les Sables de
Dabuleni du département de Dolj, les spécialistes ayant bien compris les
facteurs limitatifs de la région.
Aurelia Diaconu, la
directrice du centre de Dabuleni, nous en dit davantage :
« Nous sommes
confrontés à trois facteurs limitatifs prédominants dans ce domaine. Tout
d’abord – les vents qui soufflent principalement en mars-mai, soit 51 % des
jours. Puis – le manque d’eau et la sécheresse, car dans cette région, la
nature ne fournit l’eau optimale à aucune plante cultivée, ce qui signifie que
nous devons intervenir avec de l’eau d’irrigation. Le troisième facteur est représenté
par les températures excessivement élevées pendant les mois d’été – juillet et août
notamment – qui déterminent la répartition des plantes. »
La mise en place du système d’irrigation
de Sadova – Corabia nous a permis d’apporter l’eau plus près de ces terrains
sablonneux, mais cela s’est avéré insuffisant. Les terres sablonneuses ont été,
pour ainsi dire, façonnées pour l’agriculture. Aurelia Diaconu, directrice du
centre de développement de la Recherche pour la Culture végétale sur les sables
de Dabuleni, poursuit avec plus de détails sur le sujet :
« Ce
schéma d’amélioration et de mise en valeur des sols sableux consistaient
principalement en leur aménagement sur 80 mille hectares à l’aide de ce grand
projet. Fondamentalement, les sols constitués de dunes et d’interdunes devraient
être améliorés et la couche de sol fertile – grattée. On a dû intervenir aussi
avec des nivellements pour assurer la pente nécessaire à l’irrigation, car dans
leur forme naturelle, les sols sableux sont assez inégaux. La couche
fertile a été restituée après nivellement et amélioration, par l’introduction
d’engrais principalement organiques. »
Afin de fixer les sols
sableux très exposés aux vents au dépoussiérage, des limites forestières en
acacia ont été fixées, et même si aucune culture agricole n’a été établie sur
ces terres, des bandes de seigle y ont été cultivées dans le but de fixer la
couche fertile. Par ailleurs, des spécialistes du Centre de Recherche et de
Développement pour la Culture Végétale sur les Sables de Dabuleni ont obtenu
des variétés d’arbres fruitiers adaptées aux conditions climatiques du
soi-disant « Sahara de la Roumanie », telles que les abricots, les
pêches et les cerises. Une véritable marque, « les pastèques de Dabuleni »
est ainsi apparue, tout comme le nouveau bassin de culture précoce de pommes de
terre, qui rapporte des revenus importants aux agriculteurs de la région. Eu
égard du changement climatique, des espèces cultivées que l’on ne trouvait avant
que dans les jardins botaniques de Roumanie, telles que le kiwi, l’olive, le
goji, la figue et le kaki chinois (Ziziphus Jujuba – lat.) ont été introduites
dans les cultures de la région de Dabuleni. (trad. Rada Stanica)