Diminuer la pollution de l’air dans les grandes villes roumaines
Ștefan Baciu, 19.07.2021, 12:50
Le
dernier rapport en date, issu par l’Agence européenne pour l’environnement,
prend justement la mesure du degré de pollution qui prévaut dans les grandes
villes d’Europe, celles dont la population dépasse les cent mille habitants. À
la suite du rapport, l’on constate que 127 grandes villes européennes
bénéficient d’une bonne qualité de l’air, la ville suédoise d’Umea et celle
finlandaise de Tampere occupant les premières marches du podium en ce qui
concerne le taux mesuré de particules très fines (l’indicateur PM 2,5).
Or, il
est bien connu que ces particules très fines sont les plus dommageables pour la
santé et c’est bien leur concentration qui a été mesurée dans 323 villes des 26 pays de l’UE, ainsi que de Suisse,
Islande et Norvège. L’étude a cependant ignoré certaines villes européennes, à
cause notamment de l’absence de données fiables. Quoi qu’il en soit, le rapport
range en tête du classement 127 grandes villes européennes, toutes dotées d’une
bonne qualité de l’air, suivies par 123 autres grandes villes où l’on constate
une pollution modérée de l’air, enfin, en bas du classement, les derniers de la
classe, soit 73 villes où la qualité de l’air est médiocre, sinon carrément
mauvaise.
Quant
à la Roumanie, on retrouvera la ville de Botosani à la 223e place du
classement, suivie par la ville de Timisoara, qui occupe la 267e
place, enfin la ville de Brasov à la 273e place, les trois encadrées dans le
peloton des villes qui se targuent d’une pollution modérée de l’air. Dans le
top 20 du classement, l’on retrouve quatre capitales européennes : Tallinn (la
capitale de l’Estonie), Stockholm, la suédoise, Helsinki, la finlandaise, et
Oslo, la norvégienne. Bucarest, quant à elle, occupe la 263e place,
proche en termes de qualité de l’air de certaines autres capitales européennes
de la région, telles Budapest, Ljubljana (la capitale de la Slovénie) ou encore
Varsovie.
Au
titre des mesures prônées par l’Agence européenne pour l’Environnement pour faire
diminuer la pollution dans les grandes villes, mentionnons le passage au
transport public vert, la réduction de la pollution produite par le chauffage
résidentiel, l’isolement thermique des bâtiments et la diminution de la
pollution produite par les activités industrielles et le bâtiment.
Mais pour réduire la pollution, il faut déjà commencer par mesurer la qualité
de l’air. Il y a quelques jours, l’Association roumaine pour Smart City a lancé
un programme très à propos, intitulé City Air. Le programme s’évertue à suivre
l’évolution de la pollution dans la capitale roumaine, en installant 30
capteurs à Bucarest d’abord, avant d’étendre le programme au niveau national.
D’un autre côté, la mairie de Bucarest compte, quant à elle, poursuivre son
programme de modernisation de son parc automobile, tout particulièrement en
matière de transport public, des initiatives similaires voyant le jour dans
d’autres grandes villes roumaines. Enfin, pour faire baisser la pollution de
l’air dans la zone centrale de Bucarest, la mairie compte transformer, tous les
week-ends, 34 rues de cette zone en rues piétonnes. Le programme, intitulé
« Strazi deschise », « Rues ouvertes » en français, est
censé se dérouler entre le 29 mai et le 17 octobre, de 11 heures à 22 heures,
et vise près de 12 km de rues, assez fréquentées à l’heure actuelle.
Mais les grandes villes roumaines se targuent de prendre encore d’autres
mesures, plutôt inédites, pour réduire la pollution, telles l’usage d’une
peinture spéciale, censée purifier l’air, pour réaliser des fresques murales
dans certaines zones au trafic intense à Bucarest, tout cela dans le cadre
d’une campagne intitulée « Eco Graffiti / Rebels with a Cause ». De
jeunes artistes de rue roumains profiterons de cette occasion pour transformer
mille mètres carrés de murs en œuvres d’art, utilisant pour ce faire des
matériaux écologiques, soit de la peinture écologique à 75% et de la peinture dépolluante à 25%, et
utilisant encore de la mousse verte et des lampes solaires. Selon les
initiateurs du projet, chaque fresque ainsi créée sera l’équivalent de 4 arbres
mûrs et bien touffus. Une initiative similaire est par ailleurs en train d’être
embrassée par la ville de Cluj qui, par son projet intitulé « City Trees »,
entend purifier l’air, en le captant, d’abord, à l’aide de grands ventilateurs,
le passer ensuite à travers un tamis recouvert de mousse verte, avant de
l’expulser, une fois purifié, dans l’atmosphère de la ville. Les qualités
naturelles de la mousse sont bien connues, elle s’avérant capable de retenir la
poussière et de produire de l’oxygène. Des
initiatives inédites donc, et d’autant plus louables, prises dernièrement par les
pouvoirs locaux de Roumanie. (Trad. Ionut Jugureanu)